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Niko
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Posté le : 03/07/2008 10:54:36 Sujet du message : Récit Super héros : Team Tomorrow

Ce récit est celui de l'équipe Team Tomorrow (T2M).

Voici le casting :
Gary Germain aka Quasimodo (Lendraste)

Karl Schreiber aka Virus (Quorthon)

Esteban Fuentes aka El Gato Negro (Saelis)

Rappel de ce que sont les T2M :
Team Tomorrow ou T2M est le bras armé d'Utopia, ou encore : ses troupes de choc destinés à appliquer sur le terrain les directives ou projets d'utilité déterminés par Utopia. Il n'y a pas une mais 4 équipes T2M : à Mexico pour T2M Amérique, Venise pour T2M Europe, Djakarta pour T2M Asie Pacifique et Addis Abbeba pour le QG T2M. Chaque équipe est constituée de 6 à 10 Novas parmi les meilleurs, chacun disposant de caractéristiques propres. C'est Caestus Pax, l'un des plus puissants (si ce n'est le plus puissant ?) qui est le responsable mondial de Team Tomorrow. Jennifer Landers "Slider" était membre de T2M.
 
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lendraste
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Posté le : 03/07/2008 16:17:15 Sujet du message :

Ibiza. L'enfer des boîtes de nuit et des junkies gosse de riche. En pleine saison, en plus. On y compte trois fois plus de touristes aisés en mal d'animation que d'habitants. Il y a 10 ans, c'était pareil. Rien n'a changé ici, si ce n'est que la population locale se colore de la présence de plusieurs Novas issus de factions différentes, et l'endroit où il y en a le plus, c'est à l'Ampli, un night club réservé aux gens comme nous, tenue par Andy "Ironskin" Vance, un Nova n'appartenant à aucune organisation.

Installés dans une ancienne église, les équipements audio dernier cri diffusent un rythme de techno effréné, sous les stroboscopes et les hologrammes, avec une acoustique pour le moins originale. Les quelques tables situées sur les côtés de la nef centrale sont bondées, et la piste, au milieu, semble emplie par un monstre doté d'un grand nombre de bras et de têtes s'agitant en tout sens dans le plus grand désordre. Au loin, derrière le podium tenant lieu de scène à diverses animations, là où aurait dû se trouver un autel, trône un grand bar circulaire, et derrière ainsi que sur les annexes, des zones de calmes relatifs accueillent quelques personnes importantes, le genre de ceux qui paient cher pour avoir ces places... Tous des Novas si l'on en croit le panneau "d'interdiction aux standards" particulièrement raciste qui figure devant l'entrée.

Flanqué de mes trois acolytes, j'évolue dans cette pièce avec la prudence qui me caractérise. Jerry est vraiment un chic type. Il a recomposé l'équipe gamma en y associant ce jeune anglais, James Framer alias Molecul, aux pouvoirs très utile, notamment celui de modifier la cohésion ou la densité de ce qu'il touche. Si je pèse toujours mes 5 quintaux, je les déplace avec une taille presque normale. Hélas, cet effet dépend du bon vouloir de Molecul et ne rétablit en rien les sensations que j'ai perdu, d'où mon extrême concentration sur le moindre de mes gestes.

Très typé, et avec une maîtrise de la langue locale, Esteban me semblait le plus adapté à ce milieu. Hélas, même à Ibiza, il est en terre étrangère. Tout le monde y parle anglais avec un accent différent. Malgré tout il se fond avec une remarquable efficacité dans le décor. On ne peut pas en dire autant de moi. Beaucoup n'ont pas oublié le visage médiatisé de Quasimodo. El Gato Negro se glisse dans une foule qui s'écarte invariablement sur mon passage. Heureusement que nous avons décidé de venir en civil. L'apparition de costumes estampillés T2M en ces lieux aurait sûrement été vu comme une déclaration de guerre.

Karl Shreiber, alias Virus, ferme la marche. Il semble particulièrement apprécier ma présence, ou plutôt l'effet qu'elle suscite, tant je le vois se méfier du moindre contact humain. Nous nous connaissons assez peu, mais nous connaissons respectivement nos pouvoirs. Il est facile de deviner ses appréhensions, qui ne sont pas loin, somme toute, des miennes propres.

J'avais pensé qu'obtenir une entrevue avec Andy Vance serait difficile. Le voir chez lui s'était révélé impossible. Mais ici... Il ne nous faut pas cinq minutes avant de nous retrouver dans son bureau boisé occupant une bonne partie du presbytère, loin des sons agressifs de la grande salle et des regards indiscrets que le réputé Comte Orzaiz vient de porter sur nous.
- Elle n'est pas venue me voir, nous affirme Ironskin dans un anglais affreusement américain.
- Tou é sour qué tou né nous raconté pas dés histouares ?, insiste Esteban.
- Ecoutez les gars. J'ai rien contre les T2M. J'ai rien pour non plus. Charlotte est une amie et j'ai toute les bonnes raisons de la protéger. Mais je ne vous mens pas. J'ai entendu les rumeurs comme quoi elle serait à Ibiza et il est facile de conclure qu'elle y est pour me rencontrer. Toutefois je ne l'ai pas vu.

James et Esteban ont un regard entendu. Les sens aiguisés de James perçoivent avec une incroyable précision toute forme de mouvement, et le rythme cardiaque d'Andy lui révèle sans doute qu'il nous dit la vérité. Il faut ça, car l'esprit d'Andy n'est pas très ouvert. Mais si Charlotte n'est pas venue voir Andy, que fait-elle à Ibiza ? Tiens, voilà que Karl dit tout haut ce que je pense tout bas avec son rude accent allemand.

- Aucune idée les gars. Charlotte n'a jamais apprécié cette ville. A part pour me rencontrer, je ne vois pas ce qu'elle serait venu faire ici.

Il parait réfléchir un instant et laisse entrevoir un sourire avant de nous questionner à son tour.
- Mais dites-moi plutôt pourquoi vous la cherchez ? Après tout, il n'est pas exclu qu'elle passe me voir et je pourrais lui faire part de vos souhaits.

Je pense qu'il aurait été bon de nous concerter, mais les facultés télépathiques du Gato Negro nous affranchissent de cette nécessité. Il poursuit en composant, j'imagine, avec les idées des personnes présentes dans la pièce.
- Cé n'é pas si simeplé. Nous avons dé bonnés raisones dé penser qué nous né sommes pas lés seuls à la réchercher. A céci prés qué nous né loui voulons pas dé malé.
- Oui, je sais. Une tentative d'assassinat sur elle. Mais avec ce qu'on raconte sur Utopia, veuillez croire que je serai aussi prudente qu'elle à sa place. Et puis...
Esteban tente visiblement de sauter sur Andy à ce moment. Mais le cri de surprise muet que je lis sur le visage du Nova indique clairement que la menace ne vient pas de mon co-équipier. Le bruit de vitre brisé qui accompagne la chute d'Ironskin précède de peu le hoquet de surprise de James s'effondrant lui aussi et le mien alors que l'emprise de Molecul sur ma densité disparaît. Fort heureusement, le plafond est à plus de 4 mètres. Toutefois ce qui m'entoure devient soudain plus petit et je déplace un peu trop rapidement mes jambes et mes bras pour conserver mon équilibre. Je détruis un siège, une armoire, le plancher et un partie du mur ce faisant. Je ne blesse personne davantage qu'il ne l'est déjà. Le corps réputé indestructible d'Andy Vance a été traversé de part en part, le projectile a blessé ou tué Molecul et mes ébats ont probablement fait assez de bruits pour alerter les gardes du corps du patron de la boîte. Ça pue.
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Lendraste de Loreval
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Quorthon
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Posté le : 06/07/2008 21:03:44 Sujet du message :

Je me précipite vers Molecul. Avec la peur de le voir grièvement blessé, j'espère que cette état d'émotion pourra le soigner vite et bien. Je jette un regard vers Esteban qui comprend tout de suite mes pensées :
- On s'occoupe des gardes.
J'aide James à le mettre en position assise, le dos contre le bureau de Vance. Il ouvre doucement les yeux :
- Au ventre... à gauche... pas l'air grave...
Je vois effectivement sa blessure sur le flanc gauche. Je pose ma main dessus :
- Ca risque d'être très froid.

Pendant ce temps, les gardes arrivent à la volée, voient Quasimodo, et se mettent à braquer leurs armes sur lui, prêts à tirer. Estban crie :
- Né tirez pas ! Cé né pas nous !
- C'est qui ce gros tas ?!
Garry s'essaye à la diplomatie en prenant sa voix la plus douce possible :
- Je m'appelche Gary, et ce n'esche pas nous... ch'est vrai
La tension monte petit à petit, les gardes n'abaissant toujours pas leurs flingues, Quasi et El Gato restant planté là sans bouger.

Moins d'une minute plus tard, James retrouve ses esprits et son sourire de british flegmatique. Nous nous relevons doucement autant pour calmer le jeu avec les gorilles de Vance, que Framer est encore un peu faible.
- Vous êtes des Novas ? questionne l'un des porte-flingues.
James prend son accent de citoyen anglais agacé par les évènements :
- Voui... dans un lieu pareil, ce n'est pas vraiment étonnant.
- Qui êtes-vous exactement ?
- Disons que nous sommes des connaissances de travail de Mr Vance. Nous avons été subitement attaqué par un ou des tirs provenant de cette fenêtre.
Tout le monde réalise alors qu'il manque quelqu'un.
- Où est Monsieur Vance ?
Il gît par terre, sur le dos, devant son bureau. J'accourre vers lui. Esteban rassure tout le monde :
- Il est médécino.
- Et un très bon appuye James en montrant sa blessure guérie.
Mes deux compagnons relèvent le coprs d'Andy, le thorax ouvert par un trou de près de deux centimètres de diamètre. L'analyse de Molecul sur le flux sanguin d'Ironskin est sans appel :
- Il a été touché par une mini-pluton.
Devant les yeux pleins d'interrogation des autres, il poursuit :
- C'est une balle qui mélange acier, plomb et billes d'uranium. Spécialement conçu pour abattre les Novas. Une belle saloperie quoi...
- Tou crois qué tou peux faire quelqué chose, Karl ?
- Je vais essayer...
Mes mains collées contre le thorax, j'arrête peu à peu l'hémorragie. Le trou commence à diminuer, lentement. Mais ça me demande un effort assez considérable. Andy commence à marmonner des mots :
- Charlotte... en danger... renversement... Utopia... Negro Mano...
Estban se fige, James l'interroge du regard, et moi je ne peux plus diminuer la blessure. Je tente le tout pour le tout :
- Andy, où est Charlotte ?
- Karl, ké ce que tou fais ?
- On veut la protéger... dis-nous où elle est.
- Fichus... vous êtes tous fichus...
Andy a un sourire presque sadique.
- D'accord, tu rigoles bien... mais elle, elle va moins s'amuser que toi, je te le garantie !
Ma colère accélère la gravité de sa blessure, Andy comence à vomir du sang.
- Karl !!
Je tente de me calmer, mais les yeux révulsés de Vance nous indiquent que c'est trop tard : il est mort. James essaye de me rassurer :
- Tu pouvais pas faire grand chose. Son cas était très grave.

L'un des gardes du corps réagit instantanément :
- J'appelle les flics ! Et la presse ! Histoire de raconter que vous n'amenez que des ennuis sales Novas de merde !
James réplique, toujours avec son accent :
- Votre patron était un Nova aussi, je vous dis ça au cas où... Ca ferait de la mauvaise pub pour cette discothèque, et donc pour votre boulot. Ca ferait désordre qu'on sache que vous n'avez rien pu faire.
Je rajoute :
- Ya ! On passera sûrement pour des salauds, mais vous, pour des incapables, et serez virés. Travailler dans un tel endroit, ça doit amener pas mal d'avantges non ?...
Il nous fixe du regard, réfléchit intensément, ce qui est sûrement une première dans sa vie. Et enfin, nous demande :
- Qu'est-ce que vous voulez ?
- Appelez les flics, histoire que ça fasse bien ordonné...
- Et vous nous avez jamais vou...
- Ya, et l'ambiance de cet endroit restera intact, et vous passerez pour de pauvres victimes de fanatique extrémistes qui luttent contre la soi-disant déchéance de la jeunesse.
James continue :
- De toutes façons, la mort de votre patron mobilisera tellement de monde, que l'enquête n'est pas prête d'être enterré. Et nous, nous pourrons passer au second plan.

Après la mise au point du scénario à raconter aux forces de l'ordre, nous nous retrouvons sur une des plages d'Ibiza. James lance la conversation :
- Et bien, quel bazar...
- Et nous sommes pas plou avancés...
Je me souviens du regard d'El Gato à l'évocation des mots Negro Mano, et je ne peux m'empêcher de lui demander :
- Esteban, qu'est-ce que tu sais sur la Negro Mano ?
- C'est oune organisatione criminelle, comparable à la mafia... sauf, qu'elle est soud-américano. Ils m'ont déjà toué, y'a cinco annos...
- Elle peut avoir un rapport avec Charlotte ?
- Yé la vois mal s'attaquer à des Novas. Je ne vois pas ce qué ça peut les amener.

Puis, j'attrape le regard de Molecul :
- James, tu sais que tu as été blessé...
- Je sais, Karl. Je passerais une analyse de radioactivité au QG. D'ailleurs, on devrait s'y rendre, afin de savoir si on doit suivre cette piste Sud-Américaine.

Nous décidons donc de rentrer.
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Alors qu'est-ce qu'on fait ? On continue dans la grâce ?

TSHAW.
 
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Saelis
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Posté le : 07/07/2008 15:45:27 Sujet du message :

A quoi bon tout faire pour tourner la page si c'est pour retourner au point de départ. Que vient faire la Negro Mano dans cette affaire? Ca n'a pas de sens. J'ai entendu prononcer ce nom à plusieurs reprises ces dernières années, mais jamais ouvertement, comme une rumeur, une légende, une sorte de père fouétard que personne n'a jamais vu mais que tout le monde redoute.
Alors que nous survolons la méditérranée pour rentrer à Venise mes équipiers me questionnent sur le sujet.

- Lors dé ma missione en Colombie, j'ai participé activement au démentellement d'oune importante filière d'importatione de cocaïne sur lé sol américain via divers pays d'Amérique dou soud et centrale. On a pou établir oune liste dé noms dé politiciens véreux, dé banquiers, et d'appouis dans l'armée et la police dé plousieurs pays: Colombie, Vénézouella, Bolivie, Panama, Couba, et même au Mexique. Nous étions plousieurs à avoir la convictione qué nous n'étions pas remonté tout en haut dé la filière et qué nous avions démantelé cé qu'ils avaient bien voulu nous laisser démanteler.
- Mais cette organisation alors? C'est un truc au dessus? Demande Karl
- Jé né sé pas grand chose. J'ai entendou cé nom plousieurs fois c'est tout.
- Mais quel rapport avec Charlotte Holden, Jennifer Landers, Andy Vance, Calcuta, Ibiza?
- Jé n'en sais pas plous qué vous sur lé sujet, désolé. Pét-être qué la drogue n'est qu'une partie dé leurs activités. Pét-être pas. Pét-être qu'ils sé diversifient. Pét-être qué ça n'a aucoune rapport. Pét-être que cé nom n'est qu'oune nom pour faire peur aux vilains mais qui n'existe pas vraiment.
- Le trou dans Ironskin, il existe vraimench', coupe Gary qu'on avait peu entendu jusque là.

Les voyages en avion rendent Gary Taciturne. Ils faut dire que Molecul récupérant de ses blessures, notre Quasimodo ressemble à une sardine en boîte et est contraint à l'immobilité la plus totale. Heureusement le vol est court.

L'échec de notre mission (il faut appeler ça comme ça) n'est pas pour alléger l'atmosphère. Nous risquons non seulement un savon mais surtout de nous voir retirer de l'affaire. Tout le monde est silencieux et semble réfléchir. Je profite du trajet pour me reposer un peu et finit par m'assoupir.

Je descends du taxi et rétribue grassement le chauffeur en lui faisant un clin d'oeil. L'air est relativement doux pour la saison. Les gens que je croise n'ont pas de visage. Je m'avance vers un immeuble de verre. En fait tout le quartier semble avoir été construit ces dernières années, un quartier d'affaires ultra moderne à l'architecture complexe et variée. Je croise un homme bien habillé qui se retourne et me regarde les fesses. Je suis une femme. Je traverse un hall richement décoré. Un immense écran diffuse les actualités en boucle. Il est question d'émeutes en Afrique du sud suite à une bavure policière, du moins je présume car je ne connais pas la langue. Je monte au 47e étage, sors de l'ascenseur et me dirige d'un pas décidé vers la gauche. L'étage est vide. Des fenêtres je vois la mer au loin, et l'immense port industriel. Je tourne au bout du couloir et ouvre la seconde porte sans frapper.
Le bureau est du dernier chic. Un homme est assis dans son fauteuil. Je vois son visage. Il m'est familier mais il me met mal à l'aise. Il est brun, la soixantaine, charismatique, typé latin mais me parle en anglais sans accent, d'une voix calme et sûre.
- Vous n'avez pas été suivi?
- J'ai pris toutes les précautions nécessaires, et j'ai brouillé les pistes.
- Alors vous êtes prête à nous suivre Charlotte?
J'hésite. Je sais que je joue serré et que chacune de mes décision sera lourde de conséquence. Je sais que je n'ai pas toutes les garanties espérées. Mais j'ai peu d'options pour le moment.
- Je vous suis.


- Hey, t'es avec nous Esteban?

C'est la voix de Karl. Je sursaute. Merde. J'ai décroché. Nous sommes à Venise dans le bureau de Jerry. Quasimodo est là aussi, ainsi que 2 autres équipes. James est absent.

- Equipe gamma c'est à vous.

Jerry se tourne vers nous. On se regarde et personne n'ose vraiment prendre la parole. C'est Karl qui s'y colle.

- Ca ne s'est pas vraiment passé comme on le pensait...

Il expose dans le détail notre brève rencontre avec Ironskin et son assassinat au beau milieu d'une boîte remplie de Nova. Bien entendu Jerry est déjà au courant de tout ça.

- Vous vous rendez compte des tensions que cela a déjà créé? Etre aussi peu discret dans un tel lieu. Ca frôle l'incompétence.
- Nous chommes décholés Jerry... Garry est très efficace pour jouer les chiens battus.
- Et aucune piste? Ni sur le tireur, ni sur Charlotte Holden?
- Nous avons perdu un temps fou en tractations pour sortir de là. D'ailleurs sans votre intervention nous y serions encore. L'agresseur, ou les agresseurs, ont eu tout le temps de fuir.
- C'est gênant. Nous somme toujours secs sur le sujet et j'attends toujours le rapport de l'équipe de Calcuta dont je suis sans nouvelles pour le moment. Ca ne sent pas bon...
Karl reprend.
- Il y a autre chose. Avant de mourir Andy Vance a lâché le nom de Negro Mano
Visiblement Jerry se sait que faire de cette info.
- Bien. Je mets tout de suite une équipe là dessus. Ils nous faut plus d'infos. Quoi d'autre?

J'hésite à faire part de ma vision à Jerry. Elle est trop peu précise pour être directement exploitable.

- Il y a eu des émeutes en Afrique du sud depuis notre départ?
- Quel rapport? répond sèchement Jerry, visiblement étonné. Non. C'est calme là bas.
- Alors Charlotte est encore en vie.

Silence. Tout le monde me regarde avec circonspection. J'expose la vision que j'ai eu dans l'avion. Jerry reprend la parole après un long silence.

- Ca ne nous avance pas énormément mais c'est la seule relative bonne nouvelle du jour. La description du lieu limite les villes possibles. Nous allons recouper tout ça avec nos bases de données. On trouvera bien un début de piste.

Jerry hurle quelques ordres au téléphone. Quelques minutes plus tard il fait défiler une série de photos sur l'écran géant qui se situe derrière lui. Je l'arrête au bout d'un moment.
- C'est là jé pense. Oui jé souis sour.
- Qu'est-ce qu'elle pourrait bien fou... faire à Rotterdam?
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lendraste
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Posté le : 08/07/2008 00:12:01 Sujet du message :

Et si c'était vrai ? Je ne cesse de ressasser cette question. Si cela était possible, alors oui, je comprendrais les agissements de Charlotte Holden. Tout serait alors tellement plus limpide, et Utopia aurait toutes les raisons de trembler sur ses bases. Peut-on tuer pour empêcher que la vérité éclate ? Oui. Cela en vaudrait assurément la peine pour ceux qui sont au sommet de ce complot.
- Pfourquoish ne pash voush ashochier avé lesh Déchantés ?
- Pourquoi leur ferai-je plus confiance ? Que savent-ils de ce que je sais ? me répond-elle, 5 mètres au dessus de ma tête.

Dans ce puits où je suis tombé, métallique, lisse, presque conçu pour me piéger exclusivement, j'ai à peine de quoi me retourner. Ghostdancer n'a pas eu beaucoup de temps pour préparer ce chausse trappe. Il y a forcément une faille quelque part. Mais j'ai le temps pour la trouver. Les autres sont sûrement à ma recherche et ne tarderont guère à arriver. J'ai là une occasion unique de parler à ce fantôme que tout le monde recherche, je ne vais pas la gâcher.

- Shi che che voush dîtesh est vrai, pfourquoi chontinuer à fuir ? Il voush faut desh alliésh.
- Des alliés que je peux choisir. Des alliés de circonstances, oui. Mais je me méfie de ceux qui prétendent détenir ou comprendre la vérité et qui ne cherchent que leurs propres intérêts. Quant à ceux qui meurent sans tenir compte de ma mise en garde, je ne peux que regretter leur bêtise.
- Ainshi voush afiez bien rencontré Andy ? Voush lui avez dit la même choche ch'à moi ?
- Intégralement.
- Ch'attendez-voush de moi ?
- Je ne sais pas trop. Je vous ai déjà vu à la télé. Vous m'avez toujours inspiré une certaine pitié...
Je grince des dents.
- ... mais je pense qu'il y a bien autre chose derrière les apparences. Et je crois surtout que vous êtes le plus susceptible de vouloir défendre cette vérité que je vous ai exposé, ne serait-ce que pour l'espoir qu'elle vous apporte d'améliorer votre quotidien.
- Ch'est cha che voush penshez ? Que ch'ai beshoin de cha ?!
- C'est à vous seul de le déterminer. D'ailleurs, je ne vous ai même pas demandé de me croire. Si je suis en danger c'est à cause de ce que Jennifer m'a révélé. Elle et moi ne sommes que des pions. Tout comme vous j'en ai peur. Mais même les pions peuvent échapper à la main qui les manipule.
- Il y a chelch'un derrière Chaestush ?
- Je ne sais pas. Ou bien il n'est qu'un pur produit de ce complot, ou bien il en est la tête. Difficile à dire.

Je jette un œil là-haut. La plaque formée de barreau qui ferme mon silo s'est rabattue après ma chute. Elle paraît trop lourde pour avoir été mise en place par Ghostdancer, cette frêle jeune femme qui se tient sur le bord du puits, vêtue d'une combinaison noire moulante de fondant presque dans l'obscurité de la nuit. Ça ne cadre pas avec ses pouvoirs. Elle n'est probablement pas seule. Rotterdam. C'était tellement évident. Amener notre équipe sur place et me faire croire que mon épouse, qui y vit depuis 2 ans, voulait me rencontrer après avoir appris mon arrivée remarquée sur place. Comment ne pouvais-je pas venir au rendez-vous proposé par Esmeralda ? Comment pouvais-je ne pas tomber dans ce piège tendu par Charlotte Holden ? Mais quand avait-elle décidé d'orchestrer tout ça ? Pourquoi moi ? Un entrepôt désaffecté de silo enterrés. Allons, je ne suis pas naïf à ce point. Je savais, en voyant l'endroit, qu'Esmeralda ne s'y trouverait pas. Mais j'étais déjà parti seul, laissant mes compagnons rencontrer un mystérieux contact à l'hôtel Heemrad, un de ces hôtels à touriste bordant le canal. Assurément, je savais que cette rencontre était un leurre. Mais qui pouvait connaître assez ma vie privée ou s'intéresser assez à moi pour souhaiter me rencontrer en particulier, aussi cavalière soit la méthode ? Et maintenant que j'y pense, qui pouvait être assez bien informé pour utiliser El Gato Negro pour la pister avec l'assurance que c'est bien moi qu'on enverrait sur place ? A moins d'être assez informé, en retour, pour penser que je pouvais intéresser Charlotte et faire en sorte d'intervenir au bon moment pour la coincer... Bordel !

- Fiffez le camp ! Fite ! Ch'ai sherfi d'appat !

Ghostdancer réagit aussitôt et s'estompe. Une détonation retentit et le fracas de la pierre et du métal qui s'entrechoquent provoque un boucan de tous les diables. J'essaie de calculer la bonne impulsion pour le peu que je peux plier mes jambes. Et je pousse, bras au dessus de moi. La plaque se soulève et est projetée dans la direction où je l'ai poussée. En même temps j'accroche mes bras de chaque côté du puits, et je me hisse hors du trou. Je vois ce qui a fait ce trou dans le mur du bâtiment, le canon sonique d'un blindé de campagne militaire. Et tout autour, un déploiement de fantassins de type commando d'assaut, armés jusqu'au dents. Charlotte n'a pas eu le temps d'aller bien loin. L'invisibilité ne la protégeait pas de la pluie de gravats qui a suivi l'explosion. Toutefois elle n'a pas l'air mortellement touchée. Si je peux la sauver, je le ferai. Tant pis pour tout ce qui se trouve en face de moi. Je crois que je n'ai même pas envie de savoir qui nous attaque. Esteban, j'espère que tu m'entends, car ce qui se passe ici doit être su !
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Posté le : 10/07/2008 06:36:49 Sujet du message :

Lumières rouges... oranges... violettes... fracas des bruits du canon sonique et des mitrailleuses des fantassins.
Pendant un court moment, Quasimodo s'arrête, de peur d'être touché par une mini-pluton. Mais il s'aperçoit que son corps arrête les balles facilement. il décide alors de se ruer sur eux. Il doit sauver Charlotte.
- Ils sont fous de se ruèch sur moi avec de chimples balles.
Mais il ne se rend pas compte qu'il est en train de mourir à petit feu, le canon déployant bien plus qu'une simple énergie cinétique.
Il continue tout de même d'avancer et commence à balayer avec ses bras la première ligne de front de soldats comme de simples miettes.
- Des robots ??... Qu'est-ce...
Il n'a pas le temps de réfléchir, car le char, qui reste bien en arrière, continue de tirer sur toute la zone : ils ne reculeront devant rien pour abattre Holden.
Combien sont-ils ? Nombreux, ça c'est sûr... Gary poursuit son balayage des miettes, encore et encore... ça semble sans fin.

Soudain, il voit le char exploser, puis les fantassins découpés par des tirs d'une mitrailleuse lourde. Tout celà vient du ciel, et Quasi aperçoit un hélicoptère : il appartient au groupe Utopia. La zone est nettoyée en moins de 3 minutes.

Quasimodo tombe à genoux, les deux mains posées sur le sol, épuisé. L'appareil se pose, et il voit Esteban et deux autres personnes en descendre, mais pas de Karl en vue. Ils accourent vers lui, El Gato lui demande si ça va :
- Cha va... enfin, che crois...
- Aaaah ! Tou est un dour à cuire mon Gary ! dit-il avec un rire rassuré.
Les 2 autres personnes se présentent :
- Bonjour, je m'appelle Pratima Basham, dit Splash
- Et moi, c'est Steve Stevenson, dit Speedlancer. Où est Holden ?
- Che ne chais pas, mais elle ne doiche pas être loin. Elle èche peut-être blèché...
- Steve, mets-toi à sa recherche, vite !
Speedlancer met son pouvoir de perception en marche afin de la retrouver, et celui d'hyperdéplacement afin de couvrir au plus vite la zone.

- Ou èche Karl ?
Pratima et Esteban se regardent, l'air sombre. La femme décide de prendre la parole :
- On n'a pas beaucoup de temps, on va établir très vite un hôpital de campagne afin de vous soigner, ainsi que Charlotte si il y a besoin.
- Et on va té raconter les derniers évènementos.
Splash prend une petite inspiration :
- Le rendez-vous à l'hôtel était un piège, une bombe nous attendait. El Gato et moi-même n'étions pas encore rentrée dans la chambre qu'elle avait déjà explosée. Mais Virus était déjà à l'intérieur.
- Et il a tout prit à la figoure.
- Mais celà n'aurait pas eu trop d'incidence car la bombe n'était pas très puissante, et les dons exceptionnelles de Karl l'aurait sûrement guéri très vite. Seulement...
- Seulement... cette bomba était rempli de mini-plutones...et... on a dou le transporter à l'hôpitalo dans oune état sérieux.
- Par contre, Molecul va s'en tirer. Les tests pratiqués sur lui ont révélés qu'il avait un taux de radiation très faible. Il va passer des séances afin de lui enlever tout ça. Il sera indisponible 2-3 semaines.

Quasi reste sans voix, hébété :
- chai définitif alors : ils ne reculeront devant riench. Ils ont du croire qu'on avaich apprit quelque choche à Ibicha, et ont voulu nous éliminéch.
- Yé le crois aussi.

Steve se manifeste alors :
- C'est bon ! Je l'ai retrouvé ! Elle est inconsciente. Elle a une blessure à la jambe, mais ça n'a l'air que d'une égratignure.

Tous poussent un petit soupir de soulagement. Pratima continue :
- On a enfin eu des nouvelles de l'équipe qui enquête sur Calcutta. On n'a pas encore les détails de leur long silence mais ils ont découvert et démantelé une usine clandestine qui fabriquait ces foutues mini-plutons. On pense que c'est ce qu'avait découvert Jennifer Landers. Mais il y a de fortes chances que d'autres usines existent. Cependant elles ne doivent pas être nombreuses, car ces balles diaboliques ne sont pas légion encore, et seule une poignée d'élites doit s'en servir.
- Mais on doit faire vito, avant que cette saloperia ne se généralisé.
- Pour finir, on ne sait pas si ces balles et la Mano Negro sont liées. L'équipe qui enquète sur cette organisation n'a pas encore donné signe de vie.
- Voilà amigo, tou sais tout.

Pendant ce temps, Charlotte s'était fait soigner et avait reprit connaissance. On l'avait enfin retrouvé et on allait connaître ce qu'elle savait. Quasimodo devinant nos pensées à la vue de nos visages curieux, coupa court à tout suspens :
- Elle m'a décha tout racontéche...
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Alors qu'est-ce qu'on fait ? On continue dans la grâce ?

TSHAW.
 
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Niko
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Posté le : 16/07/2008 17:24:57 Sujet du message :

Le visage d'Esteban semble marquer la surprise un instant puis il reprend rapidement ses esprits :

- Oui, oui exactement ça : Slider avait découvert le pot aux roses sur cette histoire de balles au plutonium, tandis qu'elle enquêtait à Calcutta où devait avoir lieu une transaction. Elle dit que cette organisation, la Mano negra est sur le point de faire basculer le conflit au Cachemire en fournissant au plus offrant ces fameuses balles « tueuses de Novas » au plutonium. Autant dire que les enjeux, vu les puissances régionales impliquées, sont de taille.

Il se dirige vers Holden pour la réconforter. Celle-ci se recule avec un mouvement brusque :

- Pas touche, j'ai horreur qu'on me serre de trop près depuis qu'un taré a essayé de m'étrangler l'autre jour.

Bizarrement, elle se dirige vers Quasi tout proche et lui adresse un baiser sur le front.

- Désolé pour le dérangement, je vous ai mal jugé. Je suis vraiment navré de vous avoir balancé dans ce trou. Mais comme vous pouvez le voir, cette espèce d'organisation est prête à tout pour réduire au silence ceux qui essaient de leur nuire et je devais m'assurer que vous n'étiez pas avec eux : j'avais appris que vous me cherchiez à Ibiza. En fait, je crois que vous avez un bon fond. Je le sens, dit-elle en souriant pour la première fois au Géant.

Etonnamment malgré le champ de ruines autour de nous, le temps semble s'être suspendu comme si tout le monde était touché par la scène. Ghostdancer disparait soudain de la circulation, probablement en devenant invisible. Une porte qui claque, et c'est tout. Mais El Gato se porte la main à la tête d'un coup (« Dans la poche de Quasi ») comme si Holden lui avait adressé un dernier message.

- Bon, ne restons pas là, il nous faut récupérer Karl, dit Quasi
- Et vous pensez sans doute que nous l'avons transféré à l'hôpital central de Rotterdam en observations, dit Splash ?
Vous plaisantez, c'est trop sensible. Nous rapatrions tout le monde par hélico sur le complexe Utopia de Bahreïn pour examens, une fois les premiers soins administrés. Nous allons vous confier aux Professeurs Mazarin et Rashoud. Allons d'abord nous occuper de Molecul.

La belle indienne et Steve plantent Gary et Esteban là tout à coup, les laissant un peu à l'écart. Quasi s'approche d'Esteban, un peu amoché, mais toujours debout.

- Dingue cette histoire de balles au plutonium hein ?

Esteban regarde son grand gaillard de coéquipier avec un regard goguenard :

- Ouais d'autant que Charlotte ne m'a pas du tout parlé de ça. Mais alors : pas du tout !
- Tu déconnes, n'oublie pas qu'elle un peu barge...
- Ah ouais ? Elle m'a dit que Slider avait découvert l'existence d'une conspiration au sein même d'Utopia, qui œuvrait au sale boulot. Tu vois un peu où est la bombe, la vraie, maintenant, hein ?
- Arrête tes conneries : ces salades, c'est le fond de commerce des Déjantés pour recruter des bras ! Des slogans pour gogos !
- Ah tu crois ça ? Elle m'a dit que, tandis qu'elle enquêtait sur la piste Mano Negra, Slider était tombée sur une communication d'un Nova qui parlait à un autre, peut être son patron : d'après eux Proteus devait régler certains cas, mettre certains Novas dangereux hors de la circulation parce qu'ils sont incontrôlables ou ont un taux d'aberrations trop élevé. Ils parlaient de régulation la population, de dissection. Si Slider s'est faite descendre, c'est probablement parce qu'elle allait parler et révéler que ça déconnait sec en interne chez nous !
- ...arrête.
- Au passage, tu connais combien de Novas qui ont eu un enfant ? Va-z-y, cite m'en un ? Tu crois encore que c'est Corbin ou les Teragen qui l'ont démontée ? Qui connaissait aussi bien son emploi du temps ? Pourquoi a-t-elle laissé entrer le meurtrier dans son appartement comme si de rien n'était avant de ne se faire frapper dans le dos, si ce n'était quelqu'un qu'elle connaissait et en qui elle avait confiance ?
- Je...enfin, c'est dingue, ça ne repose que sur des allégations, des hypothèses, aucune preuve.

Tout à coup, suivant la dernière recommandation de Holden avant de s'évanouir, Esteban glisse la main dans la poche de Quasi et rencontre quelque chose de petit et dur. Une sorte de capsule.

- Et ça, dit Esteban, ça ne serait pas un sorte microfilm ? Celui que tout le monde cherche ? Avec une liste, des renseignements ?

Tout à coup, Splash & Speedlancer se tournent vers nous en aboyant des ordres. Esteban a juste le temps de planquer la capsule dans sa poche.

- Vite, Molecul semble s'être fait atomisé certains organes vitaux : nous devons partir au plus vite. Ramassez vos affaires, on file.

Tout le monde monte dans l'hélico de T2M en trombe et l'appareil s'éleve dans les airs au dessus des ruines laissés à l'attention des standards. Il survole le Kop van Zuid, un ancien quartier populaire justement rénové au début des années 2000. Un retour à l'état d'origine en quelques sortes. L'hélico passe en vitesse supersonique et nous arrache rapidement des brumes du nord de l'Europe.

- Vous raconterez tout ce que vous avez appris sur ces histoires de balles au plutonium à Caestus Pax : il sera à Bahreïn pour nous accueillir. Il sera content d'apprendre que les accusations de Sophia Rousseau concernant l'implication de membres d'Utopia dans la mort de Slider ne sont que des mensonges. Il faut impérativement que nous sachions si des agences d'Elites ont déjà fait l'acquisition de ces balles. J'ai bon espoir que nos médecins remettent sur pieds Molecul et Virus très vite et que nous en apprenions plus sur ces cochoneries.

Quasi et Esteban se regardent d'un air soucieux : pas sûr que Pax doive réellement TOUT savoir...déjà tout en bas, scintille le Golfe Persique et on apperçoit la petite péninsule de Bahreïn.
 
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Posté le : 17/07/2008 10:54:24 Sujet du message :

Il n'a pas fallu 10 ans pour que l'expansion démographique et la nécessité scientifique achève de couvrir les quelques parcelles désertiques de l'île de Barheïn d'une mégapole aux ambitions peu communes. Royaume arabe demeuré indépendant malgré les pressions économiques liées à la crise des énergies fossiles, et bien que disposant de stock naturel de pétrole encore très conséquents, le royaume de Barheïn a reconverti ses avoirs pour se faire la capitale high-tech des sciences médicales. Si le nombre de brevets internationaux de divers traitements révolutionnaires du cancer et du vaccin contre le SIDA déposés par le Multiplexe de Recherche Médicale de Barheïn (MRMB) ont fait sa fortune et sa renommée, la date du 7 novembre 2016 a achevé, au travers de la première reconstitution de colonne vertébrale, moelle épinière incluse, d'asseoir la suprématie absolue du MRMB dans le domaine médical.

Tandis que nous survolons les installations du multiplexe, je ne peux m'empêcher de penser que là-dessous, peut-être, il existe un moyen naissant de me rendre mon humanité perdue. Mais alors que nous dépassons des derniers bâtiments de surface du MRMB, l'hélicoptère se pose sur le toit d'un immeuble à l'apparence banale. Je me surprends à penser qu'Utopia n'aime pas s'afficher ouvertement partout. Malgré les aménagements de notre moyen de transport, je peine à m'extraire de l'appareil, surtout sans le casser. Outre cela, je ressens une douleur persistante dans pratiquement toute mon ossature. J'imagine à peine les dégâts laissés par le canon sonique.

C'est grâce à Morgan Federico, un Nova capable d'amplifier les capacités régénératrice d'autres Novas que je suis sur pied dès le lendemain. Si le complexe d'Utopia offre quelques distractions, je finis très vite par m'ennuyer. Rien n'est à ma taille ici et James a visiblement été rappelé en Angleterre dès sa guérison. Fini le bonheur de jouir d'une existence un peu plus normale, bienvenue dans mon enfer personnel. Quand Jerry frappe à ma porte, je comprends que Caestus Pax est arrivé et nous attend pour le débriefing.

Le grand aryen médiatisé taillé en brosse et coiffé en V nous reçoit dans une salle de réunion. Les échanges sont brefs et les conclusions évidentes. Dès que nous serons remis, nous partons pour Calcutta. Pax a parlé, l'affaire est close. Esteban et moi restons silencieux sur ce que nous savons en plus. Après que Jerry nous ait donné des nouvelles plutôt positive de Karl dont les pouvoirs de régénération amplifiés par Morgan, sans compter le traitement antirad, ont presque fini de le remettre sur pieds, nous voici seul avec nos pensées. Esteban brise le silence :
- Y'ai vou lé conténou dou microfilm.
Je ne reponds pas. Il n'y a rien à dire pour le moment. Il poursuit :
- Il y a efféctivamenté oune listé dé pérsonnés et quelqués mentionés outiles quant à leurs possiblés implicationés dans notré affairé. Mais cé né sont qué dés soupçonés et rien dé tangiblé. Ca nous fait dou mondé à rencontrer. Par contré, y'ai vou quelqué chosé dé plous importanté.
Son air grave en dit long sur sa découverte, mais je demeure curieux de savoir si ça corrobore ce qui n'a pas encore filtré de mes pensées les plus secrètes.
- C'est lé rapporte d'autopsie dé Slider... Oune rapporte officieux !
- Cha dit quoish ?
- Qué lé Noeud M-R de Slider était complétamenté résorbé quand elle est morté... Qu'elle était normalé lorsqu'on l'a toué !
A l'instant même où le stimuli des émotions que provoque une telle révélation se déclenche, la vérité m'échappe.
- Tou lé savais ! s'exclame Esteban en reculant.
- Charlottesh me l'ash dit ouish, reponds-je calmement. Che rapport profient d'ichi, n'est-che pash ?
Il hoche la tête. Le hasard ou une machination nous place encore sur le chemin de ce secret complot. Tandis qu'un frisson étrange me parcoure l'échine, nourrit par l'espoir de voir le bout de mon calvaire sous peu, je sais que l'esprit d'Esteban réalise les conséquences d'une telle découverte. Il a dû arriver à la même conclusion que moi. Les mini-plutons ne tuent pas les Novas, sinon Karl y serait assurément resté, comme Ironskin. Bien des Novas ont des moyens de se prémunir contre ce type d'attaque... A moins, soudainement, de ne plus être un Nova. Une sorte d'antidote conçu pour contrôler la population des Novas, sans doute. Mais quelque part, n'existerait-il pas un pendant à ce produit miracle ? Nous n'avons pas le temps d'en échanger plus avec Esteban qui semble un peu ailleurs, comme lorsqu'il a une vision. Je l'observe et me demande si Karl pourrait être mis dans la confidence. L'immobilisme d'Esteban dure et m'inquiète. Dois-je m'attendre à un problème ?

La réponse se manifeste à moi sous la forme d'une onde de choc retentissant dans la bâtisse et d'une réaction épidermique du plafond qui semble désireux de vouloir rejoindre le plancher. Un accident ? Un sabotage ? Un attentat ? Avec Caestus dans nos murs, ce serait folie. Je n'ai que le temps de me lever et d'exposer mon dos au problème pour protéger un Esteban encore totalement à l'ouest. Pas possible que sa vision soit en rapport avec ce qui arrive. Et l'histoire semble se répéter. Me voici à nouveau enseveli vivant, retenant des tonnes de gravas pour sauver la vie d'une personne. Je pourrais sortir d'ici, mais pas sans le tuer. L'angoisse monte en moi. Je dois tenir, mais ce que je retiens tiendra-t-il ? Je ne veux pas encore assister à ça. Non. Je ne veux pas !
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Lendraste de Loreval
Qui cherche la Vérité cherche celui qui la détient, car elle n'existe pas à l'état naturel.
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Quorthon
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Posté le : 21/07/2008 03:41:24 Sujet du message :

Je suis dans ma chambre du multiplex, allongé sur mon lit, et réfléchissant à tout ce qui venait de se passer.
J'ai les bras qui tremblent encore un peu, les oreilles qui sifflent encore inconsciemment, et ma tête qui n'arrêtent pas de voir le flash de cette explosion dans la chambre d'hôtel.
Quand soudain, j'entends un bruit sourd provenant du sol. Je me lève d'un bond et tous mes symptomes ont l'air de s'amplifier.
- Ca ne s'arrêtera donc jamais !
Je me mets à paniquer tout en commençant à regarder autour de moi où je pourrais me cacher. Je commence à me glisser sous le lit pour essayer d'échapper aussi bien à la crise de démence qui me guette qu'à une hypotétique bombe cachée dans ma chambre ; puis je me rends compte du ridicule de la situation. Je sors de mon trou et soupire avec un mélange d'agacement et de lassitude.
- Reprends-toi Karl, et va donc voir dehors ce qui se passe.

J'ouvre la porte, et au moment de sortir, je tombe nez à nez avec une jeune femme, 25-30 ans, plutôt maigre, et un joli visage malgré son teint assez blafard. Elle donna l'impression qu'elle n'avait pas dormi depuis des jours. J'aperçois enfin le mini-désintégrateur qu'elle pointe sur moi.
- Tu vas venir avec moi et me servir d'otage !
- Ceeertes... et on va où ?
- Au sous-sol, grouilles-toi !
Elle est nerveuse... et elle a peur.
- Ok, mais.. mais d'abord, qui es-tu ? Et pourquoi tu fuis ?
- N'essaye pas de me faire perdre mon temps !
- J'essaye qu'une chose... Comprendre...
- Ta gueule ! Sinon je tire !
Ce court échange me fait rendre compte qu'il n'y a pas moyen de parler avec elle. Mais je ne peux pas la suivre sans me laisser faire comme un bleu.
- Ton flingue ne va pas me faire grand mal tu sais.
Elle émet un petit rire :
- Avec toute l'énergie quantique qui parcoure mes veines, ce flingue, comme tu dis, ressemblera plus à un piétinement d'éléphants qu'à une piqure de moustique.
- Jolie image...
- Pfff ! Ne me fais pas croire que tu n'as pas peur de mourir.
- Bah tu sais, de toutes façons, on y va tous. C'est d'ailleurs la seule chose dont on soit sûr. Le problème, c'est de savoir à quelle vitesse on y va.
Elle me regarde, sûrement surprise par cette réponse. Quand on entend des pas venant de mon côté. Je ne lui laisse pas le temps d'exprimer sa colère. je l'agrippe par le bras, la fais entrer dans ma chambre, et la place à l'emplacement de derrière la porte.
On frappe. Je fais signe à la femme de se taire. J'ouvre : Caestus Pax se tient devant moi.
- Tout va bien Monsieur Schreiber ?
- Oui, oui... Je me demandais juste quel était ce raffut. Mais comme je suis encore un peu faible, j'ai préféré rester dans ma chambre pour ne pas être un poids pour les autres.
- Sage décision...
- Mais vous le savez bien, la curiosité est un sentiment si fort que...
- Ce n'est qu'une attaque terroriste mineure ; sûrement les Teragens. Mais nous allons trouver l'origine de cette attaque et vite remettre de l'ordre.
- Très bien Monsieur Pax. Je ne vous retiens pas plus longtemps alors.
- Je vous tiendrai au courant.
- Merci.

Je referme la porte, puis entraîne sans bruit mon invitée surprise dans la salle de bains, à l'autre bout de la pièce, et entame la conversation.
- Alors, qui es-tu ?
- Pourquoi ne m'as-tu pas dénoncée ?
- Parce que d'une, je ne voulais pas me foutre dans une position délicate. Et de deux, comme je te l'ai déjà dit, je veux d'abord comprendre.
- D'accord... Je m'appelle Caroline Fong dit Starlight.
- Karl Schreiber dit Virus. Qu'est-ce qui se passe ici ?
- J'enquêtais sur les méthodes de recherche peu orthodoxes qui se passent ici. Je m'étais fait passer pour une blessée de guerre suite à un affrontement contre des Teragens. Mais apparemment, ma couverture a été découverte. Sûrement une taupe. J'ai vite compris qu'ils voulaient me stériliser quand ils ont changé leurs méthodes de soins.
- Te "stériliser"... Mais... Mais enfin pourquoi ?
- Pour mieux contrôler les Novas et en faire ce qu'ils en veulent. J'ai tout de même réussi à envoyer le signal d'aide d'urgence à mes camarades pour qu'ils viennent me délivrer. D'ailleurs, je dois y aller. J'ai assez perdu de temps.
- Attends, attends... Une chose à la fois. Nous "contrôler"... De quoi tu me parles ?
Elle rebraque son flingue sur moi :
- Karl, je t'en prie. Ne m'obliges pas...

Quand soudain, nous entendons un cri presque inhumain provenant d'en-dessous. Je m'agenouille par-terre et colle l'oreille au sol. Je reconnaitrai ce cri parmi des centaines.
- Bordel ! Gary !...
Caroline me regarde, le regard désolé.
- Ne m'en veux pas, mais je ne peux pas t'aider. Si je traîne, on va me re-capturer...

Me voici confronté à un sacré dilemme : laisser fuir ce qui pourrait être une terroriste pour aider Quasi ; ou espérer qu'il tienne encore un peu le coup, le temps d'immobiliser cette femme.
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Niko
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Posté le : 23/07/2008 11:13:32 Sujet du message :

On ne peut faire la paix qu'avec ses ennemis. Dont acte. Quand Virus est venu me chercher tandis que j'étais à deux doigts de partir au combat, je ne l'ai d'abord pas cru quand il m'a annoncé qui était la personne qui l'accompagnait. Manifestement, ils avaient monté un deal tous les deux. Si on m'avait dit un jour que je collaborerai avec Fong...
Je hoche la tête et nous nous jettons un peu à l'aveuglette dans les coursives du complexe, accompagnée de Caroline Fong. Dehors, le tumulte d'un affrontement terrible, des ondes de choc qui me parviennent et ébranlent les murs blindés. Ca barde. Caroline semble savoir où elle va. L'impression de chaos et d'état d'urgence est tel que de nombreux Novas ne prêtent pas attention à nous, filant en sens inverse, probablement impatient d'en découdre. Avec les Teragen ? Je sais pas, et à ce moment, je m'en moque pas mal.
Devant nous, une porte barrée d'un « No entry » vite défoncée d'un coup d'épaule de Virus. En revanche nous n'avons pas eu le temps de penser que cela déclencherait des systèmes d'alarme. J'ai toujours en tête les cris de Gary. A force de travailler ensemble on finit par s'attacher.
Ca ne devait pas tarder à arriver : deux malabars nous barrent le chemin. On ne fait pas le poids. Je vois les yeux de Caroline se révulser. Elle prend les commandes.

- Vous devez nous emmener auprès de Quasimodo. Nous devons transférer ce prisonnier au bloc chirurgical.

Je ne suis même pas surpris que les deux malabars nous tendent blouses et masques puis nous guident vers un ascenseur. Puis ils sortent leur propre pass : leurs deux cartes sont nécessaires à une activation simultanée du mécanisme. Le sol semble se dérober sous nos pieds, et il me semble que nous tombons au fond d'un puits à une vitesse vertigineuse. Plus aucun son autre que celui du battement de nos cœurs. J'ai presque l'impression que ma tête va exploser. Je gueule :

- Gary ! Gary, on arrive !

Les deux molosses semblent ne pas réagir : Caroline contrôle. Ca me fait flipper de penser que je vais peut être y passer dans une poignée de minutes.
Nous parcourons encore un couloir interminable. Je suis sous le choc : depuis des fenêtres en Plexyglas blindées, on peut apercevoir des Novas étendus sur des tables, le crâne totalement ouvert, laissés là. Plantés dans leurs cerveau, des dizaines de fils, reliés à des équipements incompréhensibles. J'ai la nausée. Je me remémore mon précédent flash.
Il y a même des morceaux de bidoche qui remplissent des bassines laissés là à la va-vite par les personnels médicaux, trop pressés d'évacuer en urgence. Ca tranche avec le côté hi tech et ultra propre des installations. Caroline entre dans une salle où trône un Nova totalement défiguré :

- Gabriel ! Gabriel c'est Caroline !

Le Nova ouvre les yeux et sourit faiblement, probablement encore sous l'influence de drogues. Le spectacle est irréel de voir un Nova donner signe de vie alors que son crâne est ouvert en deux. Virus me tire en arrière et nous laissons Caroline. Nous parcourons les chambres qui restent. Evidemment, Gary est dans la dernière. Soulagement : il est encore intact. Mais il hurle à la mort alors qu'aucun instrument ne semble l'avoir atteint. J'essaie de rentrer dans son cerveau, mais j'arrête aussi sec : c'est un champ de bataille, mélange de métal en fusion. Je débloque les roulettes de la table sur laquelle il est allongé et aidé de Virus, nous nous projettons dans le couloir. Spectacle irréel de Novas qui déambulent comme des zombies dans le couloir, avec des fils arrachés, des membres manquants et le cerveau trépanés. Je me demande si je ne suis pas encore dans le cauchemar de Quasi. Et maintenant, on fait quoi ?
 
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lendraste
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Posté le : 23/07/2008 16:03:02 Sujet du message :

Je ne sais pas comment nous nous sommes sortis d'affaire, ni même ce que je fais là. Barheïn me semble bien loin, et la souffrance incontrôlable aussi... Pour un temps. Et si je devais être à nouveau enseveli ? Que se passerait-il ? Mais que s'est-il passé dans le multiplexe assailli ? Où est Esteban ?

- Dis, tu vas bien papa ? demande une petite fille assise en tailleur devant moi.

Est-ce moi qu'elle appelle comme ça ? Je regarde autour et ne vois que cette plage tranquille et déserte bercée par le bruit du ressac et des mouettes rares qui la survolent. Je suis assis en tailleur également, mais je domine cette fillette de plus d'un mètre cinquante même ainsi. Son ouvrage est entre nous. Un magnifique pâté bâti à l'aide d'un sceau, de sable et d'eau fortement iodée. Son visage angélique cerné de longs cheveux bouclés noirs me rappelle celui d'Esmeralda. Elle me sourit et mes yeux sont soudain humides.

- Tu vas bien ? Hein ? Dis ? Papa ?

Pas de doute, c'est moi qu'elle appelle ainsi, et mon cœur ne saurait s'y tromper. L'émotion me submerge et liquéfie la moindre de mes pensées rationnelles : j'ai une fille. Une toute petite fille. Elle a à peine 3 ans. Elle est là, devant moi. Elle s'inquiète pour moi. Je ne retiens plus mes pleurs dont l'abondance goutte sur le sable humidifié autour du pâté.

- Che vaish bien, mon cœur... fais-je d'une voix trahie par ma gorge serrée.

Son regard s'attriste un peu tandis qu'elle se lève, contourne son ouvrage et pose sa minuscule main dans la mienne, ouverte négligemment, mes avant-bras reposant sur mes cuisses. Je frémis à son contact. Depuis que je suis Quasimodo, bien des gamins m'ont touché... Pour voir ce que ça faisait. Mais aucun ne m'avait jamais fait autant d'effet à travers cet épiderme insensible qui est le mien. La moindre maladresse de ma part et je la tue... Elle, si fragile, si petite, si innocente. Mais cette petite main fraiche qui caresse la mienne, je la sens. Et ce regard candide, les yeux grands ouverts, interrogateurs. Je n'en peux plus. Pourquoi suis-je à la fois si heureux et si effrayé ?

- Pourquoi t'as de l'eau dans les oeils ? me demande-t-elle avec simplicité.

Je suis incapable de répondre. J'aimerai juste la prendre et la serrer dans mes bras, mais si je fais cela, elle ne survivrai pas. Impossible de lui montrer mon affection. Impossible de lui dire à quel point je l'aime tant je suis paralysé par mes sentiments. Mon dieu, j'ignore même comment elle s'appelle. Mais ce visage... C'est le mien et celui d'Esmeralda mélangés. Je lève mon visage vers le ciel. Et je songe à tous les mots que je pourrai dire pour maudire ce monde. Ils sont là, sur le bord de mes lèvres scellées par une sourde colère.

- Papa, je t'aime tu sais, fait sa petite voix.

Vérité ultime de ma tragédie. Je hurle alors que mes larmes inondent mes joues...



Je ressens un vague et lointain claquement ainsi qu'un choc insignifiant sur mon visage. Mes yeux s'ouvrent. Je suis allongé et le visage inquiet de Karl apparait à l'envers.

- T'es avec nous ? demande-t-il avec son fort accent allemand.
- Où shuis-che ?
- A Barheïn, mais plus pour longtemps si tu consens à bouger ton grosse cul de là !

Le ton est sec et péremptoire. Ai-je donc rêvé ? L'effondrement ? Ma fille ? Qu'est-ce qui se passe ?

- On té tiré dé là où tou étais fourré, grand bêta, entends-je dire la voix off d'Esteban en réponse à ma question silencieuse. Et j'é n'é pas lé moindré malé avec cette éspécé d'effondrément dont tou as rêvé.

Une brise fraîche nous enrobe, mais je la ressens à peine. Je me redresse et m'assied sur cette table géante montée sur roulette sur laquelle j'ai apparemment été transporté. C'est l'aire d'envol des hélicoptères. Deux autres personnes -si tant est que l'on puisse encore appeler "personne" cette espèce de cobaye de laboratoire allongé sur une autre table roulante- nous accompagnent. L'aire est étrangement déserte et des sons lointains se font entendre. Détonations de fusil ou de grenades. Je ne saurai dire, je me sens quelque peu désorienté.

- Écoute, Gary. On t'a trouvé dans des zones secrètes du complexe, pas très loin de ce type, m'explique Virus. Tu y étais inconscient et probablement soumis à je ne sais quelle expérience. Mais tu étais au secret ! Au secret, tu comprends ?! Il se passe des trucs pas nets ici !

J'ingurgite l'information avec peine. Tout est si confus. Je vois la femme s'efforcer d'embarquer la civière de la victime expérimentale sur un appareil qui ne porte pas l'estampille Utopia. Esteban me regarde l'air implorant.

- Emérge, Gary. Tou é sous lé choc. Jé comprends cé qué tou réssens. Mais on a béssoin dé toi. Sais-tu cé qué j'ai trouvé dans lé microfilm ?
- La preuve che Chennifer Landersh était humaine lorshqu'elle a été tuée, réplique-je immédiatement.
Esteban ouvre de grands yeux étonnés.
- Comment tou lé sais ?
- Tu me l'ash décha dish.

Il secoue la tête. Impossible de savoir s'il me dit non, ou s'il ne me croit pas. C'est curieux comme il semble particulièrement épuisé. La sueur ruissèle sur son visage.

- On a décidé dé partir avec Karl. Jé pensé préférablé qué tou viennes avec nous.
- Et eux ? dis-je avec un signe de tête en direction de l'hélicoptère inconnu.
- Ils sont avec les Teragens, me répond Karl. Caroline Fong et un certain Gabriel. Elle nous a aidé à te trouver, mais ils ne viendront pas avec nous... Et à vrai dire, on ne tient pas tellement à aller avec eux.

Une partie de la tour domine l'aire d'envol pouvant accueillir près de 6 appareils. Des accès qui donnent sur la plate-forme jaillissent soudain trois personnes toutes de noir vêtu. Je me lève et tente de rester debout malgré ma tête qui tourne et ils s'arrêtent immédiatement. Les mains de l'un d'eux s'auréolent d'une sorte de lumière noire et je sens une certaine hostilité à notre égard. Mais le meneur a le regard fixé sur Caroline Fong sortant de l'appareil en faisant de grands signes. Il intime un ordre silencieux de rester tranquille à son collègue.

Tout s'accélère lorsque des soldats en armes s'immiscent dans cette réunion et ouvrent le feu. Alors que l'un des hommes en noir s'est retourné et semble faire écran à l'aide de je ne sais quel écran télékinésique, je m'empare de la grande table sur laquelle on m'a transportée et je la projette sans ménagement vers la porte où se sont retranchés les tireurs. L'objet métallique s'encastre en travers du passage et touche l'un des soldats. Sans plus de mots ou de regards, les Novas en noirs rejoignent l'appareil étranger dont le rotor s'est mis en marche sans le moindre pilote à bord.

- On férait bien d'en faire autant, lance Esteban.

Je m'engouffre tant bien que mal dans l'appareil en couvrant mes amis. Les tireurs ne vont pas tarder à reprendre position.

- Tu sais piloter cet engin ? demande Karl à El Gato Negro.
- Pas encoré, répond ce dernier en prenant place à côté du pilote groggy et en plaçant sa main sur son front.

Pendant quelques secondes, les yeux d'Esteban papillonnent, puis il ouvre la portière et éjecte sans ménagement le pilote de l'appareil. L'hélicoptère des Teragens s'envole sous le feu de l'ennemi. Je comprends que nous ne sommes pas pris pour cible à cause de nos uniformes quand le sol bétonné de la terrasse s'ouvre à quelques pas de notre hélicoptère, laissant des projections de béton et un Caestus Pax furieux en jaillir. Le rotor démarre à peine et je me dis que nous n'aurons jamais le temps de partir. Je me prépare à sortir pour affronter la redoutable et redoutée puissance de notre supérieur et laisser ainsi le temps aux autres de partir, mais Esteban semble deviner mes intentions.

- Reste !

Alors que Caestus se tourne vers notre appareil et nous identifie, tout en laissant apparaître une certaine surprise sur son visage habituellement placide, une nuée géante et obscure s'abat sur lui et occulte à notre vue tout ce qui nous entoure. Le temps que nous décollions, je comprends de quoi il s'agit, une véritable marée d'insectes, des millions de ces créatures rassemblées par les pouvoirs d'El Gato Negro depuis plusieurs minutes pour couvrir et assurer notre retraite. Je comprends rapidement, quand je vois les cheveux de mon ami blanchir et pousser à une vitesse hallucinante qu'il est allé trop loin dans l'usage de ses pouvoirs.

Notre appareil s'éloigne du toit infesté de l'immeuble et le ciel bleu nous entoure à nouveau. La chasse nous sera donné, mais nous avons le temps de nous y préparer... Si Esteban tient le coup.
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Quorthon
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Posté le : 27/07/2008 02:35:36 Sujet du message :

J'entends le clapotis de l'eau, les cris de douleur de Gary, et l'essouflement d'Esteban.
Je regarde le tableau de commande : je ne connaît pas l'endroit où on se trouve.
Comment sommes-nous arrivés dans cette situation ?....
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L'hélicoptère commence à piquer du nez. Je hurle.
- Esteban ! Redresse bordel !
L'appareil fait brusquement une plongée en piqué. La sensation de vitesse descendante fait reprendre les esprits à El Gato qui relève le manche d'un coup. Gary se tient bien en laissant la marque de sa main incrustée sur le métal, près de la porte ouverte ; et moi, je me rattrape à une sangle attachée au mur.
- Il ne tiendrach pas longtench...
Je m'installe vite à côté d'Esteban, je le vois lutter contre la fatigue, ses longs cheveux blancs trempés par la sueur, et de nombreuses gouttes envahissant son visage.
- Yé né tiendrai pas le coup...
- Ok, je prends ta place.
- Mais... tou ne sé pas piloter...
- On n'a pas le temps !
J'agrippe son bras et le dégage avec peu de douceur du siège de pilotage. J'appuie à fond sur la pédale pour réaccélérer : l'hélico n'a même pas le temps de repiquer une deuxème fois.
- On nous pourchuit !
- Scheiße !
Esteban me regarde, toute la désolation du monde dans ses yeux.
- Yé suis désolé...
- Arrête tes conneries ! Sans toi, on décollait pas !
Des sifflements se font entendre : on commence à nous tirer dessus.
- S'ils nous touchent nous, on peut encore s'en sortir. Mais s'il atteigno l'hélico, nous sommes mal.

Gary regarde autour de lui et tombe sur une caisse à outils.
- J'ai peut-ètre une idéche.
El Gato le voit se pencher par l'ouverture, un bras levé tenant une clé anglaise.
- Mais il est malado !...
Je n'ose pas regarder derrière-moi, de peur de perdre ma concentration sur le pilotage, et donc le contrôle de la machine. Mais le Nova bolivien me raconte la scène.
Quasi, après avoir attendu que l'ennemi soit assez proche, lance sa clé qui se transforme en véritable projectile meurtrier grâce à sa force. L'outil touche de plein fouet les pales. On entend comme un sifflement, puis plus rien, si ce n'est qu'un petit boum.
- Magnifico Gary ! Où as-tu appris à tirer ?
- Je n'aiche pas le temps. Mais je te raconterèche plus tard... promis.
Il passe de l'autre côté, doucement, pour ne pas créer une déstabilisation. Un marteau fait subir le même sort à un autre appareil ennemi.
Plus tard, ça sera 2 clés à molette qui feront leur office d'obus.

Nous avions gagné un peu de répit, mais nous savons bien qu'ils ne s'arrêteront pas là.


Aux alentours d'Al Ruwais, 2 employés d'Al Ruwais Industrial Gases Co., chargés de la surveillance des pipelines, entendent un drôle de râle venant du ciel...

Ce message est un spoiler, et risque de vous informer de choses que vous auriez dû apprendre par vous même (fin d'un jeu, film, etc). À vos risques et périls (ludiques), vous pouvez le voir en cliquant sur cet avertissement.
Spoiler :
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!!!!!


Nous nous retournons pour voir ce que fout Gary. Il est allongé par terre, des éclaboussures de sang autour de l'ouverture, ainsi qu'un peu de tôle froissé et noirci.
- Ce bruit que nous avons entendu...et cette petite secousse ?
- Uma roquette ?...
El Gato se lève d'un bond, se penche sur Quasimodo, et voit un spectacle terrifiant. Le côté droit du visage du géant a été atteint du front jusqu'au menton. Des lambeaux de chair pendouillent, du sang gicle par les multiples plaies, son oreille est brûlé, sa cicatrice de la lèvre est devenue inexistante. C'est un miracle que son oeil n'ait pas été atteint, mais sa paupière a également été brulé.
- Mierda ! Mierda !!!
Un bruit strident passe juste à côté de notre appareil.
- On est foutu Karl !
Gary se met à geindre comme un gosse.
- J'ai peur... J'ai mal.
Une autre roquette passe au-dessus de nous.
- Ils tirent de loin. C'est le moment ! Accrochez-vous !
Je me met à plonger en piqué.

Je n'entends pas ce que hurle Esteban.
Le grondement de l'appareil couvre tout.
Il est prêt à se détacher en morceaux.
La vitesse de cette descente peut couper le moteur.

Voilà les 4 pensées qui occupent ma tête : si mon compagnon veut me parler, je ne l'entendrai même pas. Ni les pièces qui foutront le camp, ni le moteur qui explosera. Et si la dernière chose arrive, on aura même pas le temps de dire ouf que l'appareil explosera aussi.
Cette conclusion me fait revenir de ma descente d'évasion, et je remonte le manche.
Après un hoquet du moteur, j'entends le rotor qui s'arrête... puis qui repart... et qui s'arrête de nouveau.
- Il faut que tu te poses Karl ! N'importe où !
- Schnauze !
Je redescends le manche, mais plus en douceur cette fois-ci. L'hélice toujours arrêtée, les patins d'atterrissage commencent à frotter le sol.
- Ca va secouer !
J'appuie comme un demeuré sur la pédale de frein.
- Arrête-toi bordel ! Arrête-toi !

Pendant ce temps suspendu, très certainement qu'une multitude de pensées concernant nos passés, nos souhaits, nos échecs doivent se pousser au portillon de nos esprits.

L'hélico s'arrête enfin. Tous restons là sans bouger, se demandant encore comment on a pu s'échapper.


J'entends le clapotis de l'eau, les cris de douleur de Gary, et l'essouflement d'Esteban.
Je regarde le tableau de commande : je ne connaît pas l'endroit où on se trouve.
Nous sommes sur la côte Nord-Est du Qatar, à environ 20 kilomètres de la ville d'Al Ruwais.

J'espère que ma folle descente aura fait croire à nos poursuivants qu'ils nous ont abattus, et surtout, que je puisse soigner Quasimodo.
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Alors qu'est-ce qu'on fait ? On continue dans la grâce ?

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Dernière édition par Quorthon le 27/07/2008 22:21:21; édité 1 fois
 
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Quorthon
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Posté le : 27/07/2008 02:45:45 Sujet du message :

Double post.

Toutes mes excuses.
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Posté le : 28/07/2008 10:08:17 Sujet du message :

Karl nous tire rapidement de l'hélico et nous traine sur la plage où nous avons atteri, à une centaine de mètres de l'appareil. Puis, il revient vers l'hélicoptère, attrape rapidement un pistolet et des fusées de détresse.

- Noon, tou vas nous faire repérer bordel...lui murmurè-je, épuisé et persuadé qu'il n'entendra rien.

Karl enquille une munition dedans, puis pointe l'appareil. Un tir : rien. Un autre tir. L'hélico explose en une gerbe d'étincelles ahurissante, faisant gicler une colonne de feu sur une hauteur d'haut moins 5 m.

- Il ne nous sert plus à rien maintenant dit Karl.

Bien sûr, T2M sera là dans quelques minutes et découvrirait bien vite que dans la carcasse calcinée, il n'y aurait personne. Ils seront à nos trousses dans quelques minutes. A moins qu'il n'y ait pas assez d'effectifs pour courir après tous les autres fuyards du complexe. Je sombre dans une espèce de coma. Trou noir. Puis soudain la lumière. Non, je n'ai pas cauchemardé. Nous sommes toujours sur la même plage mais j'apperçois un terminal pétrôlier ou gazier que je n'avais pas remarqué. Un immense pipeline aboutissant à d'énormes installations qui bordent une jetée. A celle-ci est amarrée un gigantesque pétrolier qui fait le plein. Nous sommes quasiment intransportables, Quasi et moi même. Lui c'est pire : malgré les soins de Karl, sa figure est encore en charpie : l'os apparait par endroit, on voit la machoire, des lambeaux de chair sanguinolante pendent. Karl souffre, peine. Le soleil tape de manière hallucinante, c'est une véritable fournaise. On va être attrapé. Ils vont sûrement nous soigner, mais où ? Dans ces sous sols pleins de phénomènes de foire décortiqués, éviscérés, disséqués ? Je plonge à nouveau. Je flotte. Autour de moi, des hommes en uniforme et en treillis. Un gars en blouse blanche, peut être un médecin, remplis une seringue :

- Tou vas parler hijo de puta ! Donne moi le gringo qui t'as balancé notre planque, hein ! Dis moi oune peu si jé lé connais !

Le toubib enfonce une seringue dans mon bras, jusqu'au bout. Ca doit lui procurer un certain plaisir de m'inoculer cette saloperie qui me brûle comme si tous mes organes se dissolvait. Je vomis, je m'oublie...tout liquide contenu dans mon corps semble vouloir s'échapper de celui-ci par tous les orifices. J'entends le liquide dégouliner de la table où je suis et goutter par terre. Putain de trafiquants. Si seulement ils arrivaient à piger que ça fait 3 ans que je bosse sur cette affaire en solo. Ma femme s'est barrée. J'y suis presque. J'y étais presque.

Je me réveille en sursaut en hurlant comme un damné. Il fait noir et je ne peux plus bouger, mes membres sont entravés.

- Quasi, Karl ! Barrez vous !

Une voix à l'accent espagnol mais douce et avec un soupçon d'aristocratie s'adresse à moi :

- Allons, calmez vous senior Esteban. Détendez vous. Nous ne vous voulons pas dé mal, sinon, pourquoi nous vous aurions sorti de ce...comment dire...mauvais pas. Vous êtes en sécourité ici.

La lumière s'allume. Flash. Je suis étendu dans une chambre magnifique. Encore la sensation du vent des pales, mais cette fois ci il s'agit d'un ventilateur au plafond qui brasse un air à une température agréable. Je suis entravé, mais dans une chambre qui ressemble plus à une suite. L'homme qui est penché au dessus de moi et me regarde avec un sourire ne m'est pas un inconnu. Ibiza. Le Comte Orzaiz.

- Voilà, nous revenons à de meilleurs sentiments et peut être de meilleurs sensations.

Il appercoit mon front barré d'inquiétudes.

- Pas de panique...El Gato Negro, c'est ça ? Oui, Utopia et les T2M sont encore à la poursuite de Caroline sur une fausse piste. Quant à vous, j'ai fait en sorte de brouiller votre fouite. Ils pensent que vous êtes montés à bord du pétrolier qui partait pour le canal de Suez. C'est la panique, ils ne savent plus où donner dé la tête. Ils ne savent plou dé quel côté vous êtes.

Il tire une longue bouffée de son cigare avec un sourire satisfait :

- Et vous, lé savez vous ? interroge-t-il, visiblement ravi.
- D'abord, yé vé savoir où on est ?
- Ici vous êtes sur Baroque, oune petite ile privée rattachée à l'archipel artificiel The Pearl, au large de Doha. Aimez vous les perles senior Esteban ? Moi, yé les adore, sous toutes les formes, dit-il en saisissant un collier de perles dans sa poche. Magnifique, n'est ce pas ? D'ailleurs, ne croyez vous pas qu'il mérite d'être au cou d'oune autre grande beauté ?

L'atmosphère est emplie d'un parfum capiteux indéfinissable tant la fragrance semble varier d'un instant à l'autre. Une musique passe. Je crois reconnaître la voix envoutante de The Voice. J'ai croisé quelques fois Alejandra quand elle passait en visite médical à Barhein.
Orzaiz interrompt mes pensée. Il claque dans ses doigts, et l'un de ses gorilles fait entrer quelqu'un :

- Splash ? hurlè-je, qu'est ce que tou fous ici ?
- Décidémment c'est une mauvaise habitoude qué vous avez là, senior Esteban dé crier tout lé temps. Et si nous parlions affaire à présent, mhh ?
 
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lendraste
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Posté le : 28/07/2008 15:53:18 Sujet du message :

Je regarde le soleil se lever. Il n'est pas aussi beau vu d'un seul œil. Cette gangue de métal qui me recouvre la moitié du visage, et mon autre œil, injecte dans mes blessures une quantité phénoménale d'antibiotique et de calmant. D'un certain côté, la douleur omniprésente comme la gêne occasionnée par ce demi-casque ont quelque chose d'agréable, par le fait que je les ressens. D'un autre côté, si c'était possible, me voici encore plus inhumain qu'auparavant... Jusqu'à ce que mes pouvoirs de régénération reprennent le dessus... S'ils le peuvent. Une larme coule sur ma joue intacte. Ça n'a rien à voir avec l'inconfort dont je suis victime. Cette plage où je suis me rappelle celle où la petite fille qui m'appelait "papa" faisait un pâté de sable.

Je contemple l'astre du jour jusqu'à ce que l'intensité de sa lumière devienne insoutenable. Je regarde alors le sable à mes pieds et plus loin, les petites vagues qui escaladent le plan inclinés sans espoir de succès. En même temps que ma décision de m'enfuir du multiplexe de Barhein, j'avais renoncé à arpenter les espaces découverts, terrains privilégiés des observations satellites, mais la plage et toute l'île privée du comte Orzaiz est protégée contre ce type de promiscuité. Il ne m'a pas expliqué comment, mais je lui fais confiance. Un homme dans sa position sait veiller sur son intimité.

La veille au soir, Splash, définitivement convaincue qu'Utopia est pourrie, Virus, El Gato Negro et moi-même étions sur cette plage à nous demander quelle cause nous servions et ce que nous allions faire. Nous avons pris notre décision.

- Yé vois qué vous êtes matinal, sénior Germain, fait dans mon dos la voix d'Orzaiz en français.
Que ce type connaisse mon nom ne m'étonne guère. Mais je suis surpris, car j'ai bien plus l'habitude de me faire appeler Quasimodo. Orzaiz se place à ma hauteur, face à la mer, et affecte de regarder l'horizon.
- Yé souppose qué vous avez mal dormi. La souffrance, hein ?
Je hoche la tête, me souciant peu de savoir s'il verra ou non ma réponse silencieuse. Je pressens qu'il va se lancer sur le sujet qui nous oppose.
- Yé sais qué vous n'embrasserez pas notré cause. Vous nourrissez votré propre idéologie. Yé l'accepte. Après tout, chacoune sa vision dés choses. Mais vous avez failli dévénir oune sujet d'expérience à vie dé votré propre organisationne. Alors, yé dévine qué votre loyauté trahie va se mouer en oune désir dé vérité. Au temps pour ma propositionne. Yé comprendrai qué réyoindre lé mouvement Terragen ne vous convienne pas. Mais n'oubliez pas qué nous né sommes pas ennemis lorsqué nous regardons Utopia.
Il se tait, reste un instant à contempler l'océan, puis se retire. Je m'attendais à plus.

Les heures s'égrainent et le moment du repas approche. Nous sommes conviés à la table d'Orzaiz, et nous y sommes seuls avec ses gardes du corps et lui-même pour donner notre réponse. La tension quasiment disparue de ces derniers jours revient à la charge. Orzaiz nous rabâche les termes de sa proposition : œuvrer pour les Terragens et/ou leur donner des informations utiles en échange de notre liberté. Imaginer que nous aurions pu la reprendre de force eut été présomptueux, Orzaiz n'est pas un imbécile. Mais nous avons un atout de taille et nous pensons tirer bien plus de bénéfice de cette transaction. Mon expérience des affaires entre ici en jeu, c'est à moi de vendre le plus cher possible l'ultime renseignement que nous avons.

La tractation est rendue difficile par la douleur qui me lance sur toute la moitié ravagée de mon visage, mais mes compagnons comptent sur moi. Finalement, j'obtiens ce que je souhaite. Les renseignements d'Orzaiz nous sont précieux : les noms de trois novas présents à Calcutta le jour du meurtre de Sliders, quelques informations sur l'activité réelle d'Utopia à Barhein et notamment la preuve de l'existence de projets de recherche fondamentale sur le nœud M-R et le contrôle des aberrations. C'est le moment d'abattre mon atout et de lui révéler l'aboutissement de ces recherches, une véritable bombe atomique pour les Terragens : il existe un procédé discret capable de rendre son humanité à un Nova.

L'effet de la nouvelle est sans commune mesure sur le visage d'Orzaiz.
- Impossiblé ! Cé n'ést pas possiblé !
- Nous dishfoshons d'une cofie d'un raffort d'authofshie offichieux chi décrit la réshorfshion comflète du noeud M-R de Shlider avant sha mort. Et nous shoufchonnons che l'utilishachion de che frochédé est reshfonshable de la mort d'Andy Vanche à Ibisha. Nous n'avons hélash fas eu l'offortunité de faire fraticher une authofshie shur lui, mais de la façhon dont ils shont morts, il ne fait guère de doute ch'ils n'avaient fas conschienche de leur état.

Le comte n'est toujours pas remis de sa surprise et j'imagine sans mal quelles difficultés il va avoir à annoncer cela aux siens. Je sens même la sourde colère qui l'anime et qui lui fait lentement perdre son sang froid et sa tenue. Il se lève, fou de rage, oubliant totalement qu'il n'a pas encore demandé à faire servir le dessert, et quitte la pièce sous le regard médusé de ses gorilles. Totalement oublieuse de la présence des séides d'Orzaiz, Splash secoue la tête de dépit.
- Nous venons sans aucun doute de mettre le feu aux poudres entre Terragen et Utopien. Voilà pourquoi je n'étais pas d'accord. Ça n'en valait pas la peine.
- S'il respecteu notre accord, nous zommes libreus, déclare Karl.
- Et s'il né lé réspécté pas ? demande Esteban.
- Alors, cha va mal aller, dis-je.

Le comte ne revient pas, et on nous apporte finalement le dessert. Lorsque les trois gardes du corps présents dans la pièces portent en même temps leur index sur leur oreillette, mes compagnons et moi nous figeons sur place. Il va se passer quelque chose.
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Posté le : 02/08/2008 03:35:21 Sujet du message :

Les gardes du corps nous demandent de les suivre. S'ensuit un dédales de couloirs, puis un long chemin souterrain, ce qui n'est pas pour nous rassurer. La température a baissé de quelques degrés. Enfin, nous grimpons une longue échelle, et nous nous retrouvons sur une grande plateforme d'atterrissage, 2 hélicoptères prêts à décoller. Le Comte se tient devant nous.
- Vos révélationnes m'ont beaucoup pertubé, yé dois l'avouer. Mais uno simplo rapport d'autopsie ne me convient guère. Mes camarades ne me croiront pas. Alors, yé vous charge d'enquêter plus sérieusement sur cé fameux noeud M-R, et sur toutes les combines d'Utopia. Yé veux plus de preuves de ce que vous avancez, et aussi sur les manipulationnes sur le développement de cette.... "chose". Yé ne vous parlerais pas de ma réflexionne philosophique liée à tout ça, yé sais que vous vous en fichez. Mais le résultat de vos investigationnes apporteront du concret à ma fameuse pensée.
- Mais vous deviez nous laisser libre... commençait-je à dire.
- C'était avant tout ceci ! Les paramètros ne sont plous les mêmes. Et d'ailleurs, votre enquête vous apportera des réponses à vous aussi. Je vous laisse temps et argent infinis. Mais je vous laisse avec uno de mes camarades, histoire que vous "n'oubliez" pas votre missione.
- Bueno, et on va ou ? demande Estban.
- J'ai décidé de faire 2 groupes. Vous, Monsieur Fuentes, irez avec Mademoiselle Basham à Calcutta. Vous enquêterez sur la mort de Jennifer Landers et les fabriques des mini-plutones. Car malgré le fait qu'un de vos groupos d'investigationnes ait réussi à démanteler uno de ces usines, yé crois savoir que vous n'avez plus de nouvelles, n'est ce pas ?
Personne ne répond. On sait que ça ne sert à rien. Orzaiz poursuit.
- Vous, Monsieur Schreiber, irez enquêter sur l'île du Qatar à la recherche d'un contact qui pourrait vous en dire plus sur ces fameuses manipulationnes du noeud M-R. Pour cela, je vous adjoins Mademoiselle Zorovich.
Il claque alors des doigts, et une jolie brune aux cheveux courts et aux yeux bleus pénétrants apparaît.
- Bonjour Karl, je m'appelle Illyana et j'espère que nous ferons du bon travail ensemble.
Je me contente de hocher la tête. Le Comte poursuit.
- Mademoiselle Zorovich fait partie du Directoire. Son service de renseignements et ses dons de télépathie vous aideront beaucoup à déjouer les nombreux mensonges qui vous attendent.
Après une courte pause, il continue.
- Quand à Monsieur Germain, il reste avec moi. D'oune part, il reste encore faible, et, d'autre part, il me servira de garantie.
Bueno, nous avons assez perdu de temps. Allons-y, décollez !


Equipe de Splash et d'El Gato Negro
- Tou as donc renié définitivement Utopia hein ?
- Rien n'est définitif mon cher Esteban. Même nos pouvoirs peuvent s'en aller.
- Avec ouno certaine aide...
- C'est cette aide que je renie. Et ce n'est pas de ma faute si c'est Utopia qui la manie. Les choses doivent rester naturelles... Comme l'arrivée de nos pouvoirs.
- Mais il s'imagine quoi le Comte ? Je n'ai jamais rien trouvé pendant mes annos de flic. Si les gens veulent se taire, ils se tairont.
- Leurs esprits ne se taisent pas eux...


Equipe de Pravda et de Virus
- Vous ne me faites pas confiance, n'est-ce pas Karl ?
- Y'a pas à dire, vous avez de sacrés dons télépathiques.
- Et vous, une sacré logique administrative. Le confort de votre bureau vous a fait fermer les yeux.
- Elle m'a aussi évité de me faire gonfler la tête par des théories philosophiques foireuses. Et en parlant confort de bureau, le chèque devait être assez conséquent pour vous faire sortir du votre.
- Je ne vois pas de mal à ça.
- Il y en a aucun... Dans l'absolu... Mais moi, j'ai su garder une certaine simplicité pour ne pas chercher le résultat à tout prix.
- On me paye pour ça. Pas pour vérifier de simples rapports.
- Vous faire la cour doit être une vraie partie de plaisir...


Splash / El Gato Negro
Nous arrivons à Calcutta. L'Inde, malgré sa poussée économique sans précédent de ces 10 dernières années, dépassant même certains pays européens, avait toujours ces paysages de bidonvilles.
- Alors, par quoi on commence ma chère Pratima ?
- Par le concret. Soit à la dernière adresse connue d'Amanda Wu. Ou alors, celle de l'entreprise clandestine démantelée par Utopia.
- Amanda Wu ? La meilleure amigo de Jennifer ? Qu'est-ce qu'elle vient faire dans tout ça ?
- Selon Orzaiz, elle aurait été vu le fameux soir du meutre de Slider, ainsi que Chiraben et Psyche.
- Mais que ferait-elle avec ses 2 Novas un peu psychopathes ?... Surtout Chiraben.
- C'est à nous de le découvrir.
- Voyons quelle est adresse la plous proche.


Pravda / Virus
Nous atterrissons à Doha, la capitale du Qatar. Illyana m'informe que nous devons d'abord passer à l'hôtel nous mettre en tenue de soirée.
- Il y a un casino très célèbre qui s'appelle Le Papyrus Doré. En fouinant un peu, nous trouverons un contact plus sérieux. Ce casino est juste le point de départ de notre enquête.
Arrivé devant l'hôtel, je regarde ma montre : 23h35.
- Au fait Karl, vous mettre en smoking ne pertubera pas votre simplicité ?
Elle me gonfle cette conne ! Elle n'a pas le temps de réagir que je lui agrippe le bras.
- Ne me touchez !...
- Shhhhhh ! Une dame sophisitquée comme vous doit rester digne.
Elle commence à manquer d'air.
- Je pourrais vous tuer sur l'instant en me mettant plus en colère. Prenez ça comme un avertissement.
Je la lâche. Elle porte la main à sa gorge, sa respirtation revient vite. Elle me fusille du regard.
- Ecoutez Illyana, je n'ai rien contre vous : ni sentiments, ni colère, ni envie, ni jalousie. Alors vous arrêtez de jouer la Russe glaciale, j'arrête de jouer mon Allemand rugueux, et tout se passera bien, ok ?
- On va faire mieux : je ne vous parlerai que dans le cadre de notre mission, ça vous ça ?!
- Si vous le prenez comme ça... Allons donc à la réception.
Un des réceptionnistes nous reçoit.
- Bonsoir Madame, bonsoir Monsieur.
- Bonsoir, nous avons réservé une chambre au nom de Mr et Mme Gerflinck.
- C'est exact, chambre 303. On va vous y conduire tout de suite. Avez-vous des bagages ?
- Non.
Arrivés dans la chambre très luxueuse, je ne peux m'empêcher d'être étonné.
- Pourquoi une seule chambre ?
- Pour ne pas éveiller les soupçons. Nous devons avoir une couverture parfaite.
- Un couple marié... Vive les scènes de ménage.
- Vous pouvez être très drôle quand vous voulez.
- Merci. Mais au fait, on doit chercher qui ou quel genre de personne.
- Je vous dirais tout dans la voiture.


Splash / El Gato Negro
Personne ne répond. Déjà 3 fois qu'on frappe à la porte de l'appartment d'Amanda.
- Yé vais voir si il y a oune entrée derrière.
- Attends Esteban. Pas de danger à l'horizon ?
- Je ne ressens rien en tout cas.
Il y a bien une entrée, une seule : une toute petite fenêtre ouverte qui donne sur une rue quasi-déserte. Mais à cette hauteur, seule Splash peut l'atteindre.
Lorsqu'elle entre dans l'appartement, elle voit un véritable champ de bataille. Tout a été fouillé, et avec peu de délicatesse. La porte d'entrée est en fait coincée par une commode. Elle fait entrer El Gato qui voit à son tour le désordre.
- Mazette ! Ils n'y sont pas allés de main morte.
- Et ton côté flic te donne quoi comme impression ?
- Que ça sent pas bon pour Amanda. Soit elle est en fuite, soit elle pourrit quelque part sous un bidonville. En tout cas, elle sait quelqué chose que Slider a dou lui dire.
- Donc, notre prochain objectif est les quartiers pauvres si je comprend bien.
- Exacto. Mais allons d'abord visiter l'autre adresse.
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Niko
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Posté le : 10/08/2008 16:42:58 Sujet du message :

Adieu les rues boueuses et crottées de Calcutta, où des hommes se lavent les fesses en public, tandis que de belles femmes devisent en marchant, un sari de 9 ou 12 mètres enroulé autour du corps.
Adieu les milliards de moustiques et la malaria, omniprésente, vestige d'une métropole grouillante, souvent désespérante, bâtie en partie sur les anciens marais du delta du Gange.
Depuis l'arrivée des Novas, le visage de l'une des plus miséreuses cités indienne a totalement changé et pourtant c'est comme si rien n'avait réellement bougé. Cette atmosphère impalpable et unique qui fait de Calcutta un foyer spirituel éminent où le matériel n'a pas vraiment d'importance.

Nous voici Splash et moi même, bousculés, balottés par le flot de la marée humaine qui innonde jusqu'aux artères les plus larges de la ville.

Quelque chose ne collait pas. Amanda Wu était la première sur la liste à qui nous devions rendre visite quoiqu'elle fût probablement la moins suspecte à nos yeux. Et comme par enchantement, nous ne parvenions pas à mettre la main sur elle. Quelqu'un semblait nous devancer à chaque fois, à moins que ce ne fût un effet de la paranoïa dans laquelle nous étions en train de sombrer.

Amanda Wu est une des méga-stars de la très renommée ligue mondiale de sport extrême dédiée aux Novas, la XWF. Plus précisément Amanda Wu est une catcheuse qui se fait appeler "La Truite" peut être pour son aptitude à bondir sur ses adversaires au moment où ils s'y attendent le moins. Elle avait remporté 3 fois le titre et selon nos informations s'apprêtait à disputer la veille de la nuit où Slider fût assassinée, une rencontre décisive. Son caractère volontiers enjoué et très volubile en fait une fréquentation insolite mais peu discrète. C'était une amie de Jennifer Landers qui collectionnait les personnalités un peu hors des clous.

- Ca mé semblé gros, mais après tout pét êtré qué c'est oune victimé elle aussi, dis-je.
- Que voulez vous dire ?
- Yé pensé qué Amanda Wu né pouvait pas commettre cé crimé touté seule ! Pét êtré l'a-t-on aidé ? Et si ouné pouissanté télépathe l'avait...disons...téléguidé ! Imaginez : elle est dé passage sur Calcutta, elle contacte Slider pour la rencontrer dans son appartement. Mais en fait elle est totalement sous contrôle...de Psyché ! Et là tandis qué Landers ouvre à oune amie, l'autre la frappe sauvagement dans le dos ! Vous voyez un peu ?

Splash s'arrête net. Elle semble être frappée par la justesse et la pertinence de ma théorie. Tandis que je bombe le torse prêt à en rajouter, elle...

- Shttt ! Vous ne voyez pas que nous avons dévié ? Vous voyez, nous sommes au bord de la rivière alors que nous aurions du être près de notre hôtel...
- Lé Gange vous voulez dire ? Ca pue d'ici...
- Pas le Gange, le Hooghly, c'est un de ses affluents dit Splash; Mais le fleuve est tout de même considéré comme sacré pour les Bengali. Mais ce qui m'inquiète c'est la façon dont nous sommes arrivés là : devant le temple de Kali. Comme si quelqu'un avait voulu que nous parvenions précisément ici. J'ai horreur d'être prise pour une marionnette.

Cette fois c'était à moi de me taire. Effectivement nous étions arrivés devant le Kalighat, le temple dédié à la déesse noire de la destruction.

- C'est elle que la secte dé assassins Thugs révéraient n'est ce pas ? dis-je

Pratima me plaque contre le mur violemment. Et me met la main devant la bouche sans ménagement.

Elle m'indique du doigt une direction : celle de l'entrée du temple. Un homme habillé en pardessus noir, cheveux bruns et bouc, caucasien, de larges lunettes noires, sort manifestement pressé. Nous le suivons à bonne distance, mais il progresse de manière quasi surnaturelle. Nous croyons le perdre 100 fois et 100 fois il ressurgit comme par miracle dans une autre direction. Je suis étourdi par toutes ces odeurs d'encens, d'épices, saoûlé par le bruit. Pratima nous arrête.

- Inutile d'aller plus loin. C'est un Nova et j'ai toutes les données dans mon capteur visio-numérique. Un petit envoi crypté sur OPnet pour consulter les bases de données d'Utopia et...

Tandis que la voix digitale suave du terminal de Splash retentit d'un "Nova : Chiraben", je m'écroule en avant, les deux jambes touchées par des projectiles. La foule se disperse dans un vacarme assourdissant.
J'ai la tête qui tourne et je ne vois plus Splash. Une voix dans mon dos :

- Alors P'tit trouduc, on croit pouvoir me filer le train aussi facilement ?

Il approche son calibre et monte à pieds joints sur mon dos.
C'est long une seconde quand on a un flingue braqué sur la nuque. Surtout c'est dur de ne pas voir la mort arriver en face.
 
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lendraste
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Posté le : 12/08/2008 09:35:42 Sujet du message :

Mes doigts pianotent sur ce clavier virtuel avec moins de gaucherie que je ne l'aurai pensé au départ. Cette interface homme-machine révolutionnaire largement inspirée des grands classiques de la science-fiction de la fin du siècle dernier, me permet de me mouvoir dans un espace qui n'a rien à voir avec la réalité que je connais. Ici, je constate que mon esprit n'est pas influencé par mes réticences physiques naturelles. Il est au contraire totalement libéré de ses contraintes biologiques standards. C'est ainsi que je peux user comme bon me semble de ce terminal informatique, sans risquer de le voir se briser, et effectuer les quelques recherches qui m'ont été autorisée par le Comte. Ses systèmes de protections sont assez fiables, m'a-t-il dit, pour que je puisse me risquer à relever mon courrier sans que la source de l'interrogation ne soit repérée. Mon courrier ? Je ne vois pas qui pourrait vouloir m'écrire maintenant. Cependant, je le fais... Machinalement. Comme un réflexe, sachant pertinemment que si le Comte ne craint nullement l'espionnage de ses lignes les plus sécurisée, il doit sans nul doute surveiller ce que moi je vais consulter. Mais peu importe.

Tandis que mes yeux virtuels parcourent la liste des nouveaux sujets apparus dans ma boite de réception, je m'efforce de comprendre le choix d'Orzaiz. Pourquoi m'avoir gardé moi ? Sans doute à cause de mon manque évident de discrétion. Vouloir passer à la clandestinité était sans doute, ne serait-ce qu'à cause de mon aspect physique, la pire des bêtises que je pouvais décider de faire. Mais tout avait été si vite. On m'avait presque forcé la main. Mon enlèvement et les expériences dont j'avais été le cobaye n'avaient pas d'autres réponses possibles. Encore une fois, qu'Utopia m'ait choisi moi semblait marqué par l'évidence. J'en savais trop. Mais qui savait que je savais, à part ceux qui m'ont mis dans la confidence ? Ou bien les pensées étaient-elles devenue si volatile avec tous ces Novas hyper-sensibles qu'il fut si difficile de les garder secrètes ?

En tout cas, toutes celles qui avaient envahies mes cogitations s'évanouirent dès que mes yeux se posèrent sur le titre de ce message et le nom de son expéditeur. L'adresse d'Esmeralda ! Et cet "aides-moi" qui pénètre au plus profond de mon être. Plus de deux ans sans le moindre mots, sans le moindre appel jusqu'à ces dernières semaines. Et encore, c'était Charlotte Holden qui jouait avec moi. Et là, maintenant, un message d'elle... Encore un piège ? Comment savoir ? Plus de dix jours après notre évasion de Bahrein, je ne peux croire que l'on essaye pas de nous remettre la main dessus par n'importe quel moyen. Je m'apprête à ouvrir le message lorsqu'un signal sonore est émis au sein de la réalité virtuelle. Il semble que mon espace virtuel soit pénétré par une autre présence et je peux effectivement la voir. Cette image de synthèse directement induite sur mes centres nerveux est une reproduction exacte d'Orzaiz.
- Bonsoir monsieur le Comte, fais-je sans la moindre difficulté de prononciation.
- Pardonnez-moi de vous importuner, commence-t-il sans le moindre accent.

Ces interfaces virtuelles ont du bon me dis-je.
- Je suis désolé de faire intrusion dans votre espace privé, mais je désirai m'entretenir avec vous.

D'un dernier geste sur mon clavier, je quitte ma boîte aux lettres avant de lui consacrer toute mon attention.
- Je vous écoute.
- Vous n'êtes pas sans savoir quelles conséquences viennent d'avoir les révélations que vous m'avez faîtes.
- En effet.
- Vous savez, le projet Utopia ne nous a jamais leurré. Sous le couvert d'une honorabilité et d'une mansuétudes sans égales, Utopia est né avec des idées humaines. Certes, des idées nous concernant, mais des idées conçues par l'humanité pour catégoriser la notion de Nova. Cette vision est assez réductrice, je vous l'accorde, mais pas sans rapport avec ce qui nous préoccupe.
- Essayez-vous encore de justifier et grandir toutes les facéties racistes figurant dans le Manifeste Null ?
- Vous n'y êtes pas. J'ai essayé et échoué. Si je suis aussi insistant sur ce sujet, c'est parce qu'il nous rapproche. Mais je crois que vous avez toujours fermé une porte essentielle de vos propres réflexions.
- Que voulez-vous dire ?
- Ce que je veux dire est qu'un groupuscule d'Utopia est en mesure de faire régresser le Noeud M-R et les aberrations qui l'accompagnent. Vraie ou non, cette ambition devrait-elle être nécessairement la seule ?

Mes sourcils virtuels se froncent. Orzaiz laisse apparaître un sourire satisfait.
- Cette question est purement rhétorique, affirme-je.
- Non. Désolé de vous décevoir, mais cette question est bien posée à dessein. D'un côté les Utopiens travaillent à l'humanisation des Novas. Mais il existe un pendant à toute chose. Et je ne vous cacherai pas que les Teragens bataillent tout autant de leur côté pour arriver à parfaire la nature des Novas.
- Parfaire ?
- Inutile d'entrer dans les détails. Je pense que vous m'avez compris. Aujourd'hui, si Utopia a pu mettre en pratique quelques-uns de ces objectifs bio-génétiques, disons que nous ne sommes pas en reste, et le potentiel du Noeud M-R peut être poussé bien plus loin que vous ne le pensez.
- Oh, vous ne m'apprenez rien. Je ne serai pas aussi difforme si je n'en avais pas fais l'expérience.
- La difformité n'est-elle pas le résultat d'un échec ? Celui du manque d'expérience justement ?

Cette fois je suis véritablement intrigué.
- Êtes-vous en train de me dire que les Teragens sont parvenu à contrôler le développement des aberrations ?

Mais comme à son habitude, je sens que le Comte va en rester là. Je ne me trompe pas de beaucoup.
- Je suis sûr que nous avons des choses à vous enseigner monsieur Germain. Mais ma préoccupation du moment, ce sont vos paroles et la vérité qui se fait jour. C'est la guerre. Ce n'est pas d'aujourd'hui, elle a toujours couvé. Mais ce qui se profile est un conflit ouvert, et j'avoue sans peine que ce n'est pas à notre avantage.
- Et vous voulez que je sois à vos côtés.

Il esquisse un sourire. J'hésite à entrer davantage dans son jeu, moi qui ne suis qu'un otage. Mais il n'est pas encore temps, tant que mes compagnons n'ont pas progressé dans leur mission, tant que je ne suis pas informé du déroulement des choses, il convient de garder l'attitude la plus neutre possible.
- Je défendrai ma vie et ce à quoi je crois, réponds-je. Tant pis si ce ne sont que des chimères pour l'instant. Tant que je suis votre prisonnier, ce que vous me proposez n'a guère de sens.
- Vous avez probablement raison. Sincèrement, je pense que votre force serait un atout plus que précieux dans notre combat. En faire votre combat ne concerne que vous dans l'immédiat.

Un bref silence précède son salut.
- Je vous laisse, cher ami. Bonne fin de soirée.

Je le remercie d'un signe de tête et rappelle ma boîte de réception dès qu'il a disparu. Mes doigts approchent fébrilement du message d'Esmeralda pour l'activer. Je m'arrête. Je suis troublé par la proposition d'Orzaiz et les non-dits de son discours. Mais à la réflexion, en quoi le développement du potentiel du Noeud M-R sans provoquer d'aberration peut-il m'intéresser ? N'atteindrai-je pas ainsi le point de non-retour qui empêcherait toute résorption de mes transformations ? Si encore devenir plus fort m'assurait de servir de plus grands desseins, mais me mettre au service de l'idéologie Aryenne-Teragen, non merci. Je ne comprends pas pourquoi il insiste autant pour me convaincre moi. Il existe forcément une raison derrière tout cela. Je suis loin d'être le Nova le plus utile de cette planète surtout compte-tenu de mon apparence. Si ce n'est que j'ai touché à mes dépends l'une des vérités qu'il évoquait. Oui, assurément le potentiel du Noeud M-R est bien plus grand qu'on ne le soupçonne.

Mais les Teragens et le comte Orzaiz disparaissent de mes pensées. Mon index virtuel active le message de ma femme. Un écran s'affiche et je vois son beau visage. Le décor qui figure en arrière-plan est blanc et aseptisé. Elle ne m'appelle pas de chez elle, mais de son laboratoire, probablement, comme l'atteste le col de la blouse blanche qui recouvre ses épaules. Elle n'a pas changée et mon cœur frémit. Mais ce n'est pas tant de la voir qui déchaîne le torrent d'émotion qui m'envahit. Sa voix est altérée par sa propre angoisse et ses traits trahissent sa peur. Quant à ses paroles, elles achèvent de détruire toutes mes raisons de demeurer ici : "Vient à mon aide Gary ! Ils ont enlevés notre fille ! Aides-moi je t'en supplie !"
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Lendraste de Loreval
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Quorthon
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Posté le : 15/08/2008 21:39:16 Sujet du message :

Cette personne.... McCannagh... une des plus doués... infos sur le noeud M-R.....Utopia ne serait pas au courant...
Nous sommes dans la voiture qui nous amène au casino, et j'écoute à peine les flots de paroles d'Illyana. Je me concentre surtout sur les nombreuses questions qui me trottent dans la tête suite à tous ces évènements. Et peu à peu, une théorie commence à prendre forme. Elle semble fumeuse, énorme même, tant elle paraît venir tout droit des coulisses d'un complot politico-militaro-économique. Et pourtant, avec l'arrivée des Novas, des nouvelles technologies, des progrès fabuleux de la médecine , plus rien ne semblait extraordinaire.

J'aperçois un parc par la vitre et appuie sur le bouton de l'interphone pour communiquer avec le chauffeur.
- Arrêtez-vous là s'il vous plait. Vite !
- Mais enfin Karl...
- Sortons, il faut que je vous parle.
- Pas question. Nous avons très peu de temps. Mademoiselle McCannagh...
- Vous venez ou mon agacement vous fait prendre 30 ans d'un coup ?!
Elle me fusille du regard. Ca devient presque une habitude.
- 3 minutes, pas plus.
- Ca suffira.

Je nous trouve un coin tranquille, près d'un palmier et loin des lumières. Je tourne la tête autour de moi, cherchant quelque espion qui n'existe sûrement pas.
- Vous savez Karl, si vous voulez m'embrassez, je préfère les hommes plus entreprenants.
- On verra ça plus tard, si ça ne vous dérange pas.
- Très bien. Alors, qu'est-ce qui se passe ?
- On nous balade depuis le début. Tout le monde se fait balader d'aileurs, et il y en a certains qui doivent bien se marrer !
- Mais enfin... qu'est-ce qui vous prends ?
- Ecoutez, je vais vous posez quelques questions, et j'aimerai que vous y répondiez en toute objectivité, en laissant de côté toutes considérations personnelles. OK ? Et vous comprendrez mieux où je veux en venir.
Elle lance un soupir agacé, puis balance ses bras dans ma direction de façon résigné.
- Allez-y.
- Pourquoi Utopia fait-il ces opérations sur le noeud M-R ?
- Alors en toute objectivité, je vous répondrai que c'est pour mieux contrôler les aberrations qui peuvent être provoquées par l'arrivée des pouvoirs. Mais, on les soupçonne surtout de vouloir carrément contrôler les Novas.
- Bien... Pourquoi les Terragens ne veulent pas de ces opérations ?
- Pour que les Novas ne perdent pas leur identité ; qu'on reconnaisse purement et simplement leur appartenance propre. Bref, qu'on arrête de vouloir les contrôler à tout prix. Même si pour cela, ils sont prêts à employer des moyens... "anarchistes".
- Bon... Qui a mis sur le marché ces mini-plutons ?
- Personne ne le sait vraiment, même si le nom de la Negro Mano revient souvent.
- La Negro Mano... Mmmm... L'usine qui a été démantelé se trouvait à Calcutta. Ca ne se trouve pas vraiment dans un pays sud-américain.
- Certes, mais nous savons que cette organisation criminelle est très puissante, elle a des contacts partout dans le monde. L'épisode de Calcutta était surtout un coup de malchance pour eux.
- Ecoutez, il y a 5 ans, un de leurs réseaux a été démantelé. Puis pendant ces 5 années, on a plus entendu parler d'eux. Et puis là, pouf ! Ils apparaissent comme par enchantement, et balancent dans la nature ces mini-plutons pour éradiquer les Novas.
- Vous oubliez une chose Karl, ces balles n'anéantissent pas les Novas, mais elles sont une sorte d'antidote pour être sûr que ceux ou celles dont le noeud M-R est résorbé ne retrouvent pas leur pouvoir.
- Nous arrivons au même résultat : elles sont faites pour tuer.
- Mais à mon tour de vous poser une question : pourquoi Utopia a essayé de vous flinguer lorsque vous vous êtes évadés par hélicoptère ? N'était-ce pas pour vous réduire au silence après ce que vous aviez vu ?
Je ne lui laisse pas le temps d'apprécier son petit sourire.
- Parce que ce n'était pas eux. Ceux qui nous ont tirés dessus n'avaient aucun emblème. Il est vrai qu'on pourrait soupconner Utopia de vouloir dissimuler leurs actes, mais cela leur ferait une très mauvais publicité. Et pour finir, les individus que Quasimodo a combattu à Rotterdam pour protéger Holden étaitent des robots. Or nous savons bien qu'il y a suffismment de Novas puissants pour aider la cause qu'ils servent, autant dans les rangs des Terragens que ceux d'Utopia, et qu'ils n'ont pas besoin de ces machins mécaniques.
Pravda commence à tapoter son index sur ses lèvres. Il faut être honnête : ce geste la rendait assez sexy.
- Votre explication tient la route. Mais qui voudrait nuire à nos 2 organisations ?
- Ceux qui veulent salir l'image d'Utopia au point de les faire tomber. Ceux qui veulent forcer à tout prix les Terragens à entrer en guerre contre les humains. Ceux qui veulent être sûrs que les Novas redevenus humains ne reviennent pas sur le devant de la scène en les tuant à coup de mini-plutons. Bref, ceux qui pourront faire leurs activités tranquillement une fois que tout le monde se sera entretué.
- ... La Negro Mano ?...
- La Negro Mano, c'est une connerie ! Un écran de fumée pour dissimuler le vrai merdier !
Un moment de silence passe. Elle me fixe le regard pour juger de la sincérité de mes propos.
- Voilà donc votre conclusion de cette escapade au parc : quelqu'un tire les ficelles.
- Vous avez le droit de ne pas me croire, mais vous ferez bien d'y réfléchir avant que ça vous pète à la gueule.
Elle continue de me fixer, et prend finalement une légère inspiration.
- Allons voir cette Marjorie McCannagh, écoutons son récit, et nous pourrons prendre les décisions qui s'imposent. D'accord ?
- Ca marche.

Le Papyrus Doré ressemble à tous les casinos du Qatar... en dix fois plus grand et plus luxueux que la plupart des autres. Et malgré l'effervescence que pourrait susciter les jeux, l'atmosphère est étonnamment sereine. Sans doute aidée par la musique de La Lettre à Elise qui résonne doucement.
- Où doit-on trouver cette fameuse Marjorie ?
- Au 2ème bar, dans le salon détente, qui se touve au fond du casino.
Nous avons à peine 2 minutes de retard, mais elle n'est pas là. Je réplique :
- Elle n'est pas du genre patiente.
- Peut-être qu'elle nous observe pour voir si nous sommes seuls. Attendons un peu.
5 minutes passent. Toujours pas de Marjorie. Nous nous regardons d'un air entendu.
- Son absence n'est pas normale, et je vois mal le Comte faire les choses n'importe comment.
- C'est exact. Je vous avoue que je suis inquiète.
- Allons voir dans les toilettes.
Nous ne trouvons personne. Ni chez les femmes, ni chez les hommes. Pravda s'impatiente.
- Où est-ce qu'elle est bon sang ?!
Je remarque une porte au fond d'un court couloir, se trouvant après les sanitaires.
- Vous avez une idée où ça mène ?
- Sûrement le local d'entretien.

Ouverture de la porte.... Lumière qui s'allume.... une femme est assise par terre, adossée à un mur... Egorgée....
Je suis le premier à la voir.
- Scheiße.
C'est au tour d'Illyana de voir le cadavre
- ... Mon Dieu...
- Je suppose que c'est Marjorie ?
- Oui... C'est elle...
5 secondes passent. Je réagis.
- Cassons-nous.
- Mais enfin, on ne peut la laisser comme ça !
- Si on nous trouve ici, notre couverture vole en éclat et on ne pourra plus rien faire après !
- Mais... Et l'assassin ?.
- Il a du se barrer depuis longtemps. Venez.

Nous nous retrouvons dans notre chambre d'hôtel. Nous passons un coup de fil anonyme pour Marjorie. Puis Pravda me demande :
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
- Je suppose que vous devez informer le Comte
- A votre avis ?
- Profitez-en donc pour demander des nouvelles de Splash et d'El Gato.
- Mais ils sont partis il y a peu de temps.
- Vous vous souvenez de notre discussion au parc, quand je vous ai parlé de l'équipe d'Utopia qui avait démantelé l'usine clandestine ?
- Oui... Et alors ?
- Cette équipe n'a plus donné signe de vie par la suite. Vous comprendrez donc que je sois un peu inquiet pour Pratima et Esteban.
J'ai encore droit à un de ses regards colériques. Soudain, l'ordinateur portable lance un bip : un mail vient d'arriver. Illyana ne s'occupe plus de moi jusqu'à ce qu'elle me demande de lire ce fameux mail.

Ca concerne Gary : sa fille a été kidnappé.
_________________
Alors qu'est-ce qu'on fait ? On continue dans la grâce ?

TSHAW.
 
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Niko
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Posté le : 21/08/2008 13:18:10 Sujet du message :

Le doux bruit du doigt caressant amoureusement la détente d'un gros calibre qui vous sépare d'un instant d'éternité. Ma cervelle va être vaporisée dans un instant, presque feutré, quand dans un bruit épouvantable, un fracas soudain submerge la rue où nous sommes. Une veritable lame nous souleve tous les deux en même temps et nous projette à une hauteur prodigieuse en un rien de temps. Ballotés comme un fétu de paille, je n'ai pas même le temps de comprendre ce qui se passe. Je perds presque instantanément conscience. Juste de quoi comprendre que Splash était aux commandes des éléments en furie.

A mon réveil, je suis perché en haut d'une tour. Le temps est déchainé : un orage monstrueux éclate : de grandes bourrasques de vents manque de me soulever, des éclairs assourdissants zèbrent par dizaine le ciel tandis qu'une pluie fine me fouette le visage. Splash tient un homme pendu dans le vide et retenu par un pied par une corde fine, les mains attachées dans le dos par des bracelets quantiques. Sa stature parait démesurée et elle vocifère comme une sorcière.

- Parle chien : qui t'emploie ? Pourquoi tu nous suis ? C'est toi qui a supprimé Slider ? hurle
- Ah aha aha ! rit l'homme, tu peux toujours y aller je suis increvable.

Je regarde autour de nous : nous sommes en réalité en haut de la tour de la Haute Cour de Justice. De là, on peut s'offrir un panorama complet sur la ville. A plus de 54m du sol.

- Tu es sûr ? Et maintenant imagine que les éléments se déchainent et que la foudre tombe, hurle Pratima, presque couverte par le vent gémissant.
- Qu'est ce que tu veux que ça me foute ? réplique vaguement inquiet l'homme.
- Et bien je pense que même si tu as la faculté de te régénérer, ça ne marche qu'une fois. Moi je te promets que tu seras frappé une bonne dizaine de fois par la foudre et que tes pouvoirs seront submergés.
- Aucun Nova ne peut commander à la foudre, tu bluffes ! ricane encore l'homme.
- Très bien, dit calmement Splash

Un éclair zèbre alors le ciel et vient frapper l'homme dans une gerbe d'étincelles ahurissantes. Malgré le tumulte extérieur, il hurle comme un cinglé. Son corps est à moitié carbonisé et des membres ont quasiment pris feu sous la puissance de l'impact.

- Tu veux tenter encore une fois pour voir si ton corps tiendra le coup ? menace Splash
- Arrête, OK, c'est bon remonte moi.

Pratima remonte une masse noirâtre informe, carbonisée en partie et sentant une odeur horrible de chair calcinée. Il se débat contre la douleur en criant comme un possédé. Spectacle absolument insoutenable auquel j'assiste écoeuré, tandis qu'à ma grande surprise, Splash reste totalement impassible. Ses chairs se reconstituent peu à peu et au bout d'une demi heure, il présente un faciès presque humain malgré un oeil en moins et un visage brûlé au troisième degré. Voilà donc Chiraben, le redoutable chasseur de Novas à moitié en cendres devant nous.

- Alors je répète mes questions...commence Splash
- Non, non te fatigue pas : c'est Protéus, pas moi, émet Chiraben dans un gargouillement
- C'est pourtant bien toi qui a abattu Slider.
- Abattu peut être, mais seulement parce que son noeud MR avait été désactivé. L'arme n'est rien, c'est celui qui la tient et la commande qui est l'assassin.
- Pourquoi avoir descendu Jen' alors ?
- Parce qu'elle avait découvert que Proteus "désactivait" certains Novas devenus incontrôlables ou rongés par la souillure afin de garder une image "clean" de l'organisation.
- Ah oui, ces fameuses salles secrètes au 36eme sous sol à Bahrein. Utopia ? Mais quel intérêt ? Et puis d'abord Proteus c'est qui exactement ?
- Une cellule secrète au sein d'Utopia. Qui fait le sale boulot sans qu'Utopia n'ait les mains sales.
- Des noms !
- Je ne connais que le nom du bras droit : directeur Ozaki. C'est lui qui me donne les ordres.
- Et ces histoires de Mano Negro et de micro plutons ?
- Un écran de fumée pour masquer l'assassinat. On mettait ça sur le dos d'une organisation criminelle et avec un peu de chances, certains seraient remontés jusqu'aux Teragen.
- Certains membres ayant des liens étroits avec des organisations criminelles ayant pignon sur rue. De toutes façons, on a bien pu faire l'expérience que sans noeud M-R désactivé, les micro plutons ne tuent pas. Slider est morte comme n'importe quel standard.

La pluie tombait de plus en plus forte et Chiraben était à présent presque reconstitué quoique parfaitement entravé.

- Qu'allons nous en faire Splash, dis-je encore complètement sous le choc

Et tandis que Pratima se rapproche de moi, un éclair tombe juste à côté de nous dans un halo lumineux incandescent, nous projetant au sol. En nous relevant, nous constatons qu'il ne reste plus que la moitié inférieur du corps de Chiraben, l'autre ayant été pulvérisé par l'impact.

- Pratima ! Qu'as tou fait ? C'était de la cruauté gratouite !
- Mais je n'y suis pour rien, dit-elle calmement. Parfois, le destin frappe deux fois au même endroit. Simplement ce n'est pas pour les mêmes raisons.
- Mais...yé né savais pas qu'à Utopia on pouvait recourir à de tels expédients.
- Je te rappelle que nous ne sommes plus à Utopia, toi et moi, lance-t-elle tranchante.

Oui, les temps étaient en train de changer. Sous le choc, je me rednais compte finalement qu'il n'y avait pas que le corps d'un Nova qui venait de voler en éclats : nos certitudes, nos scrupules, nos allégeances. Et peut être aussi notre humanité finalement. Une petite sérénade bien connue me tira de mes réflexions : c'était la Petite musique de Nuit du grand Wolfgang qui m'annonçait que mon terminal OPnet résonnait d'un appel : c'était Virus qui m'annonçait qu'on venait de kidnapper la fille de Quasi.
 
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Niko
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Posté le : 21/08/2008 14:14:55 Sujet du message :

Réunis dans une des chambres les plus luxueuses d'un des palaces que possède le Comte Orzaiz sur son ile privée sur l'archipel The Pearl, Virus et moi même commençons à perdre patience. Parfois il semble que nous revenons inévitablement au début, comme si tout ce que nous faisons ne servait à rien.

- Nein, rien à faire : ché vient avec fou ! assure Quasimodo

Voilà presque deux heures que nous tentons de faire entendre raison à Quasimodo : trop proche émotionellement de l'affaire, trop sensible. Il y a le risque qu'il prenne des décisions inconsidérées et fasse capoter l'affaire. Je n'en démords pas et Virus prend le relais.

- Ecoute Quasi, il faut battre le fer tant qu'il est chaud, mais ne perdons pas de vue que nous ne pouvons pas laisser tomber l'affaire Slider, ou plutôt : Proteus. N'oublie pas qu'ils ont toujours eu une longueur d'avance sur nous et que cette fois ci encore ils doivent nous traquer, tente un Virus d'une voix mielleuse.
- Non, ché dois récupérer ma fille, martelle Gary, plus borné que jamais.

Têtu, rien à en tirer. Ce qui nous étonne le plus Virus et moi, c'est que nous n'avons jamais entendu parler de sa famille auparavant.

- Peut être devriez vous laisser Monsieur Germain venir vous aider. Qui vous dit qué les deux affaires ne sont pas reliées ?

C'est le comte Orzaiz qui vient d'entrer. Il s'installe paisiblement au piano et commence à jouer la lettre à Elise avec application. La ritournelle commence à m'agacer.

- Vous savez, tout ce que vous vénez dé mé raconter mé confortent dans l'idée qué cette entité Proteus veut tout contrôler et réduire tous ses opposants au silence. Croyez vous que vous né réprésentiez pas oune risqué pour eux ?
Vous savez, yé sais qué vous nous prénez pour des nazis ivres d'eux même, mais vous vous trompez : nous né voulons rien dé mal aux standards, cé sont eux qui sé méfient. Et vous voyez ils ont raison : car vous pouvez vous rendré compte dé tout cé qu'ils sont prêt à faire pour donner une image parfaite au monde et sauvégarder les apparences ?
Il n'est plou possible dé faire comme si dé rien n'était : il est temps qué nous nous émancipions de cette tutelle pesante et né soyons rien d'autres qué les domestiques des houmains !
- Vous dites n'importe quoi Orzaiz avance Virus, nous sommes des humains.
- Oui, comme l'étaient l'homo Sapiens et l'homme de Néanderthal au temps dé la préhistoire. Et qué s'est-il passé ? Aujourd'hui l'une des espèces a colonisé la lune et Mars, l'autre est éteinte. Croyez vous qué tout céci serait arrivé si l'homo sapiens ne s'était pas émancipé ?
Le temps des Homo Sapiens a passé, c'est désormais à l'Homo Novus de prendre le relais. Et d'accepter son statut. Mais il ne doit plus s'auto détruire en se limitant à n'être que le valet qui doit servir à réparer les erreurs sans fin des standards ! Prenons notre liberté !

Je sens que les fois vacillent dans la pièce. Le comte semble satisfait de son petit effet et entame à présent une sonate pour piano évocatrice : la Tempête. Toujours de Beethoven. Toujours cette alternance de tempi lents et furieux, de pièces douces et sauvages.

- Vous parléch d'idéologie, et moi dans l'immédiat j'ai une betite fille à saufer ! dit imperturbable Gary
- Vous avez raison ! Occoupez vous dé priorités, confirme le Comte. Mais dites-moi : yé souis étonné qué les ravisseurs dé votre fille ne nous aient pas fait parvenir leurs exigeances.
- Nous parlérons dé ça plou tard. Pour l'immédiat, nous devons filer au laboratoire retrouver l'ex...pardon, la femme dé Quasi. Elle sait pét être où sé trouvait sa fille au moment de sa disparition ? dis-je. Quasi, on part pour Paris, c'est ça ?
- Disons qu'elle travaille dans un laboratoire tenu secret pour des raisons de sécurité défense. Alors je ne connais d'elle que sa dernière adresse : 37, rue Mabillon.
- Dans le 6eme arrondissement ? dit Virus : c'est marrant, je connais un super restaurant qui...
- Plus tard, plus tard marmonne Gary.

Nous quittons enfin l'enfer doré du repaire du Comte en même temps que sa sécurité toute relative. Un jet privé nous attend sur l'aéroport de Doha, après un court transfert en hoovercraft depuis l'archipel.

Au moment où nous allons monter dans l'appareil un motif musical m'indique que quelqu'un cherche à nous contacter via leterminal OPnet. C'est l'engin de Gary qui sonne.
Mais surprise quant à l'identité du correspondant :

- Bonjour Monsieur Germain, comment allez vous ? Je me suis laissé dire que votre fille s'était faite enlevé par ces corrompus d'Utopia ? Que diriez vous de quelques informations sur le lieu où elle est détenue, elle et sa mère ? Ah, vous n'étiez pas au courant, excusez moi ! Alors, peut être serez vous intéressé par une alliance pour faire tomber les responsables de toutes ces combines, non ?

Je reconnais le visage qui éclaire l'écran, totalement sidéré : c'est Sophia Rousseau !
 
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Quorthon
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Posté le : 24/08/2008 05:29:11 Sujet du message :

Les Déjantés : une faction séparatiste prête à tout pour démontrer que Utopia est gangrèné par la corruption. Et ils ne reculeront devant aucun obstacle pour prouver leurs dires.
Leur grande prétresse, Sophia Rousseau, venait de laisser 4 heures de réflexion à Gary afin qu'il se décide ou non à s'unire avec eux.
- Alors, qué ce qu'on fait mon bon Gary ? demande Esteban.
- ... Je ne sais pas...
Le bip de mon terminal OPnet sonne : c'est Illyana.
- Karl, j'ai du nouveau : j'ai surveillé par précaution les allées et venues dans les ports et les aéroports de l'Inde. Un conteneur a été dépêché de toute urgence aujourd'hui dans le port d'Haldia, à 50 kilomètres au sud de Calcutta, et qui doit repartir pour Lisbonne ce soir à 18h00. Il serait bon de vérifier si ce n'est pas un départ précipité d'Ozaki.
- Il serait bien imprudent de partir comme ça, presque au vu et su de tout le monde. De plus, que foutrait-il dans cette ville ?
- Il pensait peut-être que ses sbires retiendraient, ou même arrêteraient définitivement Splash et El Gato.
- D'accord, mais s'il a des sbires, pourquoi serait-il là-bas ?
- Tout simplement parce que ce n'est peut-être pas lui qu'on doit faire évacuer, mais plutôt ses activités.
- Bordel... l'usine !
Splash intervient :
- Nous avons finalement trouvé notre nouvelle priorité.
El Gato se tourne vers Quasimodo pour essayer de parlementer avec lui :
- Gary, nous filons tout de suite en Inde et essayons de règler au plous vite cette affaire, ça té laissera au moins deux bonnes heures de réfléxionne, OK ?
Quasi hoche de la tête, et je remercie Pravda pour ces précieux renseignements.

Moins d'une heure après, nous voici en planque vers l'emplacement 38, à surveiller le conteneur THXU 30027. Gary est resté en arrière, autant pour éviter une bavure que pour venir nous aider en cas de coup dur.
15h21 : une camionnette tractant une remorque arrive. deux robots en descendent et commencent à charger des caisses vers le conteneur. Une jeune femme toute vêtue de jean façon passe-partout les commande. Pas de doute possible : c'est Kristin Miller dit Psyché, une puissante télépathe froide et taciturne.
Nous surgissons tous les trois en même temps et n'avons pas le temps de réagir ou de dire quoi que ce soit, que Psyché passe instantanément à l'attaque. Elle fixe Splash qui se met à s'envoler en direction d'une énorme poutre. Pratima a juste le temps de se transformer en eau pour l'éviter et retombe sur le sol de tout son corps reconstitué. Une caisse vole vers El Gato, mais son sens télépathique lui fait anticiper cette assaut par une roulade sur le côté. Il crie :
- Karl ! Planque-toi !
Les deux droides se mettent à nous mitrailler. Même avec mes dons exceptionnels de guérison, j'aurai du mal à contenir tous ces tirs. D'un bond, je me cache derrière un autre conteneur tout en remerciant intérieurement les dons d'Esteban. Quand soudain, je vois ce dernier recevoir de plein fouet une masse de métal. Dissimulé par une caisse en bois, il n'a pas pu deviner l'attaque vicieuse de Kristin qui vient de lui balancer les 200 kilos d'un des deux robots, tandis que l'autre continue son tir nourri.
Pratima glisse le long du bitume en format aquatique en direction de la furieuse américaine. La mitraillette change alors de cible, mais les pouvoirs de l'indienne font que son corps se divise encore plus et évite aisément les balles. Psyché comprend trop tard qu'elle perd son temps, et surtout qu'elle m'a oublié. Mes deux mains saisissent sa gorge.
- N'essaye même pas de me repousser !
Elle ne répond et me file un coup de poing en plein oeil qui me fait lâcher prise. Instictivement, elle projette une caisse contre Pratima redevenue humaine. Cette fois-ci, Splash n'a pas le temps d'esquiver et se retrouve sonnée. Je bondis sur cette télépathe acharnée et serre plus fort mes mains sur sa gorge. De l'eczéma commence à apparaître sur son visage : elle est enfin maitrisée.
- Donne-moi l'adresse de l'usine !
- Fuck you bastard !
Mes mains se plaquent sur son visage, cela dure près d'une minute. Elle écarquillent les yeux et commencent à prendre une voix bizarre.
- Gné... gné...
- Virus ! Arrête ! me hurle Basham.
Je soulève mes mains et constate avec un mélange de stupeur et d'effroi que je viens de lui faire prendre 50 ans d'un coup ! Nous voici en face d'une vieille dame qui n'a plus la force de se relever et qui tremble de tous ses membres. El Gato, remis de son choc, constate à son tour ce veillissement brutal. Tant pis, nous n'avons plus de temps à perdre.
- Krisitn, l'adresse... et je t'aide à revenir à ton état d'avant.
Elle parle avec une petite voix. Elle est essoufflée et chaque mot est un effort pour elle.
- 102... Platima Boulevard... dans le quartier... populaire
- Que sont devenus Geisha et Skew, notre 1ère équipe ?
- Ils reposent... à l'entrée... du bidonville... sous la décharge.
- Ainsi qu'Amanda Wu, n'est-ce pas ?
- Vi... on avait peur qu'elle... qu'elle... huuuuuuu....
Ses doigts se crispent, ses tremblements s'accélèrent... C'est fini... La carrière de Kristin Miller s'est terminée à l'âge de 83 ans, décèdée d'une crise cardiaque.

Toute cette folie pour arrêter une autre folie. Tous ces meurtres pour faire éclater la vérité, arrangée selon le point de vue de chacun. Au final, on a trois vainqueurs : la mort, la bêtise, et la fierté. Faire partie de toute cette mascarade me dégoutait encore plus de mes pouvoirs. El Gato réagit en premier :
- Bueno, j'appelle Gary tout de suite avant qu'il né devienne fou, et allons voir cette fichou usine clandestino.

L'endroit n'est pas très difficile à trouver. Une trappe dans le sous-sol d'une blanchisserie, un dédale de tunnels éclairé par de faibles ampoules, et nous voici devant une simple porte en bois, ou derrière se trouve la cause de pas mal de nos soucis.
Nous entrons doucement et nous voyons deux chaines de montage des plus modernes : une pour les robots, et une autre pour les mini-plutons. Au-dessus, une grande cabine de contrôle. Le bolivien est le premier à parler :
- Voici donc l'usine des mini-plutons, celle qui était soi-disant démantelée.
- Ya, une vraie belle fausse information, envoyée par notre soi-disant 1ère équipe.
- Ouais, Ichko Iko et Andrew Thomas Parker se sont bien faits avoir... Qu'ils reposent en paix.
- Et nous, nous avons failli soubir le même sort.
Soudain, des bruits de pas se font entendre, puis une voix :
- Mademoiselle Miller, il faudrait penser à aller plus...
Il s'arrête net en nous voyant, et en lâche son cahier. Splash prend la parole :
- Alfred Ozaki, je suppose ?
- Oui. Qui... Qui êtes-vous ?
La chance est enfin avec nous !
- Des amis de Kristin... Qui sont venus demander où est passé la famille de Gary Germain ?
Je renchéris :
- Et vous ferez bien de répondre vite, avant que le colosse qui nous attend dehors se décide à vous le demander lui-même.
_________________
Alors qu'est-ce qu'on fait ? On continue dans la grâce ?

TSHAW.
Dernière édition par Quorthon le 25/08/2008 18:47:00; édité 1 fois
 
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lendraste
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Posté le : 25/08/2008 12:49:20 Sujet du message :

Invraissemblable. Tout ceci est de plus en plus invraissemblable. Où "passer du coq à l'âne" devient synonyme de "tomber de Charybde en Scylla", c'est à y perdre son latin. Mais devant cette vérité qui vient de terrasser tous mes idéaux, je ne peux que suivre la plus logique des voies. J'ai dit "oui" à Sophia Rousseau. Me voici personnellement engagé dans la croisade des Déjantés, car, en définitive, ils représentent ce contre quoi je lutte aujourd'hui. Le mensonge, la tromperie, la manipulation, orchestrés par une organisation en laquelle je croyais et qui s'avère gangrénée par un pouvoir intérieur insidieux. Proteus a enlevé ma femme et ma fille, et je sais où les trouver. Alors, désormais, plus rien ne pourra m'arrêter. Plus rien !

Pratima n'est pas décidée à me suivre. Peut-être a-t-elle été séduite par la cause des Terragens ? Esteban est hésitant. Mais Karl est plus déterminé que jamais. Il vient de tuer, lancé sur ce nouveau cheval de bataille qu'est : la vérité à tout prix. Et je crois que je suis comme lui. Je peux tuer. Oh oui, je le peux. Pour Esmeralda... Et ma fille. Une fille dont je ne connais même pas le prénom, mais je sais, viscéralement, qu'elle existe et qu'elle est menacée. Pratima est allée rendre compte à Orzaiz de ma décision. Les moyens qu'il nous a offert, je ne souhaite pas les utiliser pour un combat que je menerai au nom des Déjantés. L'avion qui nous mène en région parisienne, dans mon pays natal, a été affrêté par mes nouveaux alliés. Dans une heure nous nous poserons à Charles de Gaulle et un transport spécial nous acheminera à l'usine de Grand Alterc Industry dans la Marne, la couverture de Proteus en France, lieu de détention de ma femme et de mon enfant. Et nous attaquerons.

Lorsque Ozaki, que nul n'aurait pensé trouver en Indes dans une usine secrète de mini-pluton, a corroboré les informations offertes par Sophia Rousseau, le doute n'était plus permi. Tandis qu'elle se propose de manoeuvrer politiquement pour que nos agissements soient couvert médiatiquement, nous allons passer à l'action... Et sauver ma famille. Proteus apprendra que personne n'a le droit de menacer Quasimodo. Personne !

----------------------

Les heures ont passé. Comme n'importe quels visiteurs, nous pénétrons dans le hall moderne des bâtiments de direction de l'usine. Faute de mieux, je porte mon costume de la T2M racommodé par les bons soins d'Orzaiz. Karl et Esteban sont en civil, mais impossible de passer inaperçu. Les caméras de sécurité relaient mon image vers des agents humains ou électroniques qui ne manqueront ni de me reconnaître, ni d'avertir leurs supérieurs hiérarchiques.
- Bienvenue messieurs. Que puis-je pour vous ? demande la secrétaire qui se force visiblement à sourire.
- Che shuis fenu foir madame Eshmeralda Chermain.
Je la vois taper fébrilement le nom sur son terminal et secouer la tête par la négative.
- Il n'y a personne de ce nom ici.
Mais je ne crains pas de commettre la moindre erreur. Mon coeur est rempli de certitude et d'impatience quand je réponds :
- Cha n'est pas grafe. Nous trouferons.

Je dépasse le bureau circulaire de l'accueil placé au milieu du hall suivi de mes deux acolytes. La secrétaire me hèle en vain. Ce que j'attendais depuis le début se produit. Des hommes d'armes jaillissent de partout et nous braquent. Mais les portes vitrées coulissantes du sas d'entrée sont restées ouvertes depuis que je les ai bloqué en les sortant discrètement de leur axe, et à travers elle, un véritable nuage d'insectes nuisibles pénètre les lieux et attaque nos adversaires. Nous avons convenu de ne pas tuer si cela pouvait être évité. Alors je laisse les soldats se faire contaminer par une fièvre maligne transmise par les insectes que Virus a touché et je poursuis ma route. Ni les portes, ni les ouvertures ne sont à ma taille. Tant pis. Il faudra reconstruire : je passe.

Le plan des lieux se superpose à ma vue grâce aux lunettes fournies par mes alliés. Je sais exactement où trouver le monte-charge qui nous mène au 30ième sous-sol, dans le complexe souterrain de Proteus, après avoir utilisé la clé magnétique piratée par notre contact. C'est là que les choses se compliquent. L'ascenceur stoppe en pleine descente et Virus nous fait remarquer un léger chuintement sonore : du gaz. Nous retenons notre respiration et je passe mes mains à travers le plafond de la cabine. J'attrape les cables et me hisse. Une fois sur le toit, j'attrape mes compagnons qui s'accrochent à moi. Je me crampone aux parois de la cage et, d'un coup de pied violent, je détache la cabine qui commence à dévaler le puits. Les cables se détentent et les contrepoids chutent aussi. Je descends à la suite de tout ce fourbi en perçant des échelons avec mes pieds et mes mains. Un fracas épouvantable retentit dans l'ascenceur. Au niveau de la première porte d'accès du complexe souterrain, je force l'ouverture. Le métal n'est que du papier dans mes mains. Esteban et Karl prennent pieds sur le palier avant moi. La cabine a du tomber une vingtaine de mètre plus bas. Ca nous laisse de la marge avant que ceux d'en bas n'empruntent les escaliers pour monter à notre niveau. L'alerte a été donnée. L'éclairage standard a laissé la place à un éclairage rouge sang et les panneaux de sécurité sont venu isoler les différentes sections du complexe. Rien qui n'ait été prévu pour me résister. Sauf qu'à partir de là, nous ne savons pas vraiment où aller. Sophia nous a suggéré de nous rendre au centre de contrôle du complexe et d'utiliser le système de vidéo-surveillance pour repérer nos objectifs. C'est ce qui me paraît le plus logique, alors nous y allons.

Je m'effondre le souffle court. Je ne comprends pas immédiatement ce qui m'est arrivé. La forme de la poutre métallique que j'ai pris au niveau de l'abdomen semble indiquer que je suis entré en contact avec elle avec une force incroyable. Mais quand je vois les mains puissantes qui retirent l'objet pour le jeter au loin se fermer et s'abattre sur mon visage deux ou trois fois avant que je perde connaissance, je comprends à qui elles appartiennent. C'est le noir.

----------------------

La douleur est revenue. Plus forte que jamais, c'est elle qui me réveille. On m'a retiré le demi-casque métallique chargé de calmant qui maintenait les blessures de mon visage dans un état supportable. Je suis enchaîné, bras tendus vers le haut, jambes attirées vers le bas. Ce sont des bracelets quantiques magnétiques. Ils sappent mes forces tout en contrant le potentiel du Noeud M-R. Face à moi, séparé par une paroi vitrée particulièrement épaisse, se trouve celui qui m'a mis KO : Caestus Pax. Mais je remarque à peine son sourire satisfait. A côté de lui se trouve une autre personne. Si je m'attendais à la trouver en ces lieux, je ne m'attendais pas à la voir me regarder de ce même air suffisant que Caestus. Esmeralda. C'est elle. Ici. Aussi belle que dans mes souvenirs, mais dans une vision à la cruauté sans pareille. Le haut-parleur de ma geole retransmet les paroles que ses si finement découpées lèvres prononcent :
- Bonsoir Gary. Je suis désolée que nous en soyons arrivé là, mais ta capture et celle de tes compagnons était devenue nécessaire.
Dans ma tête anéantie par les battements de mon coeur meurtri se bousculent les idées les plus évidentes en la circonstance. Sophia Rousseau nous a livré à Proteus. Mais qu'est-ce que ma femme fait là ?
- Commençons par enfoncer les portes ouvertes, mon amour. Je suis Proteus. Produit de la génétique du XXIième siècle en vue d'acquérir les potentialités du Noeud M-R dont disposent les Novas dans un cycle reproducteur humain classique. Caestus Pax est le fruit d'une expérience différente qui fut le précurseur de toutes nos découvertes. C'est un faux Nova, dont le Noeud M-R a été transplanté. Ce qui l'a hélas rendu stérile et ce qui a coupé court à notre projet de reproduction des Nova humain.
La seule chose qui me vienne à l'esprit devant une telle déclaration sort presque inconsciemment de ma bouche :
- Pourquoi ?
- Parce que tout ce qu'on raconte sur le Noeud M-R depuis sa découverte est tout ce qu'on a bien voulu en dire. Le problème est que les Novas ont depuis toujours existé parallelement à la race humaine et que la radiation accidentelle qui a affecté le développement de vos pouvoirs a mis à jour ce qui couvait au sein de toute l'humanité depuis des siècles. Les Nova tel que tu les connais sont des mutants d'une race différente qui vivait incognito au sein de l'espèce humaine. Utopia est une façade créée pour les recenser et les canaliser. Mais Proteus a toujours gouverné cette organisation, autrement dit moi. Je me suis soumise à une modification d'ADN à partir d'un Nova pour rendre mes organes reproducteurs compatibles avec l'ADN Nova. Tu as été choisi car tu avais été identifié comme Nova pour être le géniteur de mon enfant. Et cela a failli rater, car tu m'as fécondé une semaine tout juste avant ta mutation.

J'aimerai nier tout cela. Mais chaque nouvelle révélation fait plus mal que la précédente. La douleur physique n'est plus rien. Je pleure et je voudrai mourir. A quoi bon en entendre davantage ?
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Niko
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Posté le : 01/09/2008 15:28:48 Sujet du message :

Gary hurle à la mort, probablement plus en raison de la douleur causée par ces révélations, que par la souffrance physique qui est sa fidèle compagne depuis toutes ces années. Je regarde autour de moi. Je suis à peine entravé, un casque posé sur mon crâne. Je ne perçois aucune pensée. Je jette un oeil aux alentours et je vois Karl évanoui.
Tout à coup, une personne arriver avec du matériel vidéo amateur.

- Fous cherchez à garder un petit soufenir de cette petite sauterie ? gargouille Quasimodo en hoquetant la bouche pleine de sang, comme s'il était pris d'une crise de fou rire.
- Pas exactement mon ange, lui réplique Esméralda. Que dirais-tu de l'histoire suivante !vous vous êtes faits manipuler par les Teragen, que vous avez failli découvrir le pot-aux-roses et que ceux-ci ont décidé de vous administrer une ultime leçon en se faisant plaisir. Manque de chance, l'un de nos gentils collaborateurs a pu tout saisir de la scène en vidéo et va se faire un plaisir de la diffuser sur OPnet. Histoire de montrer que ce sont eux les méchants et qu'il n'y a pas de raison qu'il n'aient aussi liquidé Slider.

Je commence à comprendre : Caestus, ce dégénéré, va probablement prendre la forme de l'un d'entre eux et nous passer à tabac en faisant passer l'affaire comme une opération terroriste Teragen de plus. Et nous éliminer au passage, enterrant toute l'enquête qui prouve les manipulations depuis de le début.
Comment faire d'une pierre deux coups...
Je vois entrer un Nova encore plus impressionant, drapé d'une cape et d'un costume très "Marvel", le corps encore plus bodybuildé que celui de Pax.

- Alors, Gary, que dis-tu de mon costume de Divis Mal ? Pas si...mal hein, lance-t-il en ricanant bêtement, fier de son calembour boiteux
- Vas-y râclure d'ersatz, finissons-en, lâche Gary dans un râle.

Alors, avec délicatesse, Caestus intime à la personne qui tient le camescope de le mettre en marche. Le voyant rouge qui indique que l'enregistrement est en cours est à peine actif que déjà le déluge de coups pleut. Des lambeaux de chairs tombent à terre, des dents, des morceaux de Gary sans qu'il soit possible de les identifier. Héroïque, il subit le martyr sans se plaindre, encaissant des coups d'une violence inouïe. Ca va bientôt être mon tour, à moi aussi. Moi qui ait connu la torture dans les geôles boliviennes, je vomis doucement sur moi même tant la souffrance me révulse. Contrairement à Gary je ne la supporte pas. Je rentre dans une sorte de transe, souillant mes sous vêtements, mon corps se vidant de tous ses liquides sous l'effet de la peur.

Gary ne bouge quasiment plus, ou plutôt, ce qu'il en reste. Une espèce de boule de chair informe, le long du poteau où il était attaché. Pax, recouvert de sang et éructant des insultes, saisit une barre de fer et s'apprête à me la jeter dans les jambes. Je ferme les yeux, et je vomis une dernière fois, dans l'attente de la douleur. J'entends un bruit sourd, mais ma pire crainte semble se faire attendre. Je réouvre les yeux, mais mon cerveau probablement sous l'effet d'un psychotrope généré par mon corps, me transmet une image que je juge improbable. Il y a désormais deux Divis Mal dans la pièce, dont un se tient la tête en sang. Il y en a un de trop dans la pièce.

- Je crois que l'on préfère toujours l'original à la copie, hein Caestus, dit Divis Mal
- Fumier de Teragen, qui t'as invité ? Mais tu tombes bien : enfin je vais pouvoir prouver au monde que tu n'es qu'une espèce de merde, et que je suis le numéro 1 !
- En es tu sûr Caestus ? N'oublie pas d'où tu viens.
- Vas-y, filme tout, dit Pax qui reprend sa forme originelle. Je veux que le monde entier puisse assister à la plus monumentale branlée infligée sur la planète et que l'on sache que Divis Mal était un branque en plus d'un gourou escroc !

Le choc des Titans dont n'avaient jamais osé rêver les organisateurs de la XWF se tient là, sous nos yeux. Esméralda elle, derrière la paroi vitrée, ramasse ses affaires et fait mine de s'échapper de sa cabine. Une femme entre dans la cabine et la saisit par les cheveux. C'est Fong. D'un geste brutal, elle la saisit et la projette contre la vitre blindée où elle s'écrase en perdant connaissance. Caroline Fong ravage ensuite consciencieusement le pupitre et déconnecte instantannéement les mécanismes qui nous retenaient prisonniers. Puis, prenant appui sur mur de derrière, elle frappe à plusieurs reprises la baie vitrée : celle-ci se fissure et finit par voler en éclat. Attrapant Esméralda, elle la projette sans ménagement dans l'arène, quelques mètres plus bas. Esméralda atterit dans un bruit sourd.

Pendant ce temps, Pax se projette en l'air et concentrant entre ses mains une boule d'énergie en fusion phénoménale, la dirige vers Divis Mal. L'opération relâche une énergie incroyable dans la pièce et emporte Mal instantannément une dizaine de mètres en arrière, l'enfonçant profondément dans le mur situé juste derrière lui.

-Ahaha ! Jamais je n'aurai cru que ce serait si simple. Quel tocard ! Qui c'est l'ersatz ? beugle un Pax extatique.

Un épais nuage de fumée s'élève du cratère créé par l'explosion. Il semble ne plus rien rester. Mon cerveau semble exploser, les images défilent dans un flash : je vois Gary ramassant Esméralda amoureusement, Sophia Rousseau et ses acolytes débarquer, des Teragen se tenir la gorge comme frappés par un mal inconnu, et Divis Mal soulever Caestus Pax et l'emmener vers le ciel en perforant la voute. Tout est confus, c'est un maelström d'images qui défile. J'entends Quasimodo pleurer la mort de son bourreau d'ex femme et à la fin, une petite voix fluette s'élever : "Tu es là Papa ?"

Mais je suis reprojeté aussi sec dans la réalité. La réalité me renvoie l'image un Pax triomphant tapant comme un hystérique sur un Virus ramassé sur lui même, à terre, avec une poutrelle métallique comme s'il cherchait à l'enfoncer dans le sol. Il ricane comme un possédé. Il tousse et s'apperçoit avec surprise que par sa bouche s'échappent des hoquets de sang.

- Alors Caestus, tu ne croyais tout de même pas que j'allais vous quitter si vite, pour une fois qu'on avait un peu de temps devant nous ?

C'était Divis Mal qui tientt le tison improvisé qui traversait Caestus de part en part. Plus beau et plus télégénique que jamais. La caméra elle, tourne encore. Et cette fois-ci, c'était Fong qui active l'appareil.
 
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Quorthon
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Posté le : 03/09/2008 07:48:14 Sujet du message :

Je me relève... Hagard... Je regarde autour de moi... Comme c'est désolant... Gary est agenouillé devant le corps de sa soi-disant femme. Il sanglote doucement. Les deux grands chefs se lancant des diatribes comme des foux furieux, malgré les perforations corporelles reçues par Caestus, et les décharges cinétiques reçues pas Divis. El Gato est assis par terre complètement perdu dans ses pensées, et est dans un état lamentable. Tout comme moi. D'ailleurs, je me demande encore comment j'ai pu survivre aux coups de Pax. L'instinct ? La folie ? L'inconscient ? Le subconscient ?... Qu'importe, il faut que toute cette merde cesse. Qu'il n'en reste rien. Il faut tout repartir de zéro.
C'est alors que je vois Fong derrière une caméra. Premier objectif : détruire tout objet de propagande, quel qu'il soit. Je m'approche d'elle. Mon expression du visage doit lui faire peur car elle a un soupçon de tremblement dans sa voix.
- Virus... Ne t'approches pas...
- Donne-moi cette caméra.
- Pas question... Je... Il faut...
Je m'approche encore plus. Elle serre un poing vers ma direction, et une boule quantique part instantanément. Je n'ai pas le temps de réagir ; mais le projectile est tout de suite renvoyé à l'expéditeur. Fong se le reçoit en pleine poitrine et en fait tomber la caméra. Mon champ de force ! Ce pouvoir inconnu que je ne savais pas maitriser se réveille enfin. Mais comment cela a pu se produire ? Je n'ai pas le temps de me poser la question. Je prends la poutrelle qui traîne par terre et fracasse la caméra de toutes mes forces. Je crie comme un dément. La démence : voilà l'état d'esprit dans lequel j'ai l'impression d'être. Si c'est ce sentiment qui me maintient en vie, autant en profiter pour tout achever dans cette pièce. Je me tourne vers Quasimodo. Il pleure toujours.
- Tu l'aimes encore n'est-ce pas ?
- Ch'est elle qui m'a donnéche le cheul bonheur que chai connu sur terre : ma petite fille...
Il ne s'en remettra jamais. Ni des ses blessures infligées par Pax, ni de cette torture mentale qui va le ronger toute sa vie : celle d'une femme et d'une enfant qui n'existent pas.
- C'est fini, lui dis-je doucement.
Je pose ma main sur sa poitrine. Ca dure 15 secondes à peine. Gary n'a même pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. Crise cardiaque. C'est sûrement la fin la plus douce qu'il pouvait connaître.
Esteban sort enfin de sa torpeur et se relève.
- Mais enfin ! Tou es fou !
- Peut-être... Peut-être pas.
- Un ami... C'était oune ami...
- Mais regarde-le !... Regarde-toi ! Regarde-nous !... Tu baignes dans ton vomi et moi dans mon sang ! Regarde ces grands chefs !... ils sont pas beaux, hein ?! Ils sont pas beaux ?!... C'est ça qu'on doit servir ?! C'est à ça que servent nos pouvoirs ?!
- .......
- S'il faut passer devant la justice des hommes pour euthanasie arbitraire : j'irai. Mais en attendant, il faut détruire tout ce qui nous sert de base, toute l'idéologie sur laquelle nous nous reposons depuis trop longtemps, sans avoir vu que pas mal de choses étaient pourries... Il faut tout recommencer. Alors s'il te plait Esteban, ne te mets pas en travers de mon chemin.
- Tou iras nulle part, car tou est prêt à mourir pour arrêter tout ça, n'est-ce pas ?
Je ne réponds pas. Je me dirige ves les deux prophètes à la noix. Divis n'a même pas le temps de réagir à la surprise lorsqu'il reçoit mon coup de barre métallique sur le visage. Il s'écroule, épuisé par toute les attaques quantiques reçues. Caestus a un sourire de duel.
- Tu es encore debout Virus ? Bravo ! J'aurai le plaisir...
- Ta gueule Big Daddy d'opérette ! Je ne veux plus entendre tes conneries !
Déçu d'être coupé dans son élan du discours, il fonce vers moi pour me frapper. Mais là encore, mon champ de force fait son oeuvre. Pax est projeté vingt mètres en arrière.
Je me jette à mon tour sur lui et commence à l'étrangler. Des bouts de chair commencent à tomber : sa belle musculature est en train de fondre.
- Pour Jennifer... Pour Ichko et Andrew... Pour Amanda... Pour tout le monde enfoiré !
Ses bras s'agitent dans tous les sens, ne sachant plus quoi faire. Il crie comme un possédé.
- Aaaaaaaaaaaaah !! Ca bûle !!
Puis je valdingue contre un mur. Mal vient de me donner un coup de pied sur les côtes.
- Ne le touche pas ! Il est à moi !

Quand soudain Sophia Rousseau débarque avec 2 acolytes : elle semble surprise par le spectacle. Esmeralda et Fong qui sont sûrement mortes. Gary qui l'est induscitablement. Esteban, debout, ne sachant pas encore quoi faire. Pax et Mal luttant avec leurs dernières forces. Et enfin moi qui suis pas loin de basculer dans la folie pure.

Nous arrivons à la scène finale.
_________________
Alors qu'est-ce qu'on fait ? On continue dans la grâce ?

TSHAW.
 
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