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Niko
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Posté le : 03/07/2008 10:57:22 Sujet du message : Récit Super héros : Les Elites

Ce récit est celui de l'équipe Elites.

Voici le casting :

Arthur Antunes Coimbra aka Tunes (Woodblade)

Raymon Manhattan Jr aka Ray (Mammantin)

Thomas Morel aka Tom (Macteyss)

Rappel de ce que sont Elites :
Elites une dénomination qui est passée dans le langage commun et qui désigne l'ensemble des Novas qui travaillent pour des agences privés de mercenariat. La plus célèbre et la plus renommée d'entre elles est l'agence sud africaine De Vries. Le plus souvent, de grandes multinationales font appel aux services des Elites, mais également des gouvernement ou de puissantes factions qui désirent les employer sur le front des conflits du monde entier. Leurs services se paient au prix fort mais permettent d'économiser sur une coûteuse armée de métier. Seuls les plus performants des Novas sont employés dans ces agences. En retour, celles-ci garantissent un niveau de rémunération et de prestations inégalées. On peut également citer l'agence Argus dont le fondateur, John Argyle est un Nova doué de facultés exceptionnelles de précognition. Ce qui lui permet généralement d'envoyer sur place ses Elites avant même qu'une catastrophe ne se produise. De fait, les équipes Argus sont réputés pour être annonciatrices de mauvais présages, raison pour laquelles on les surnomment "Les Corbeaux".
De Vries a même récemment tenté de leur intenter un procès, car Argus avait envoyé ses Elites évacuer une zone avant un tremblement de terre et avait donc de ce fait, selon les terme des avocats de De Vries, "enlevé le pain de la bouche" à l'agence - De Vries intervient aussi pour des missions de secours humanitaires.
Aucun tribunal n'a permi que la plainte aboutisse, décrétant que l'usage de prémonition n'est pas une pratique anti-concurentielle dans ce genre de cas.
 
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WoodBlade
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Posté le : 04/07/2008 22:00:13 Sujet du message :

11/01/19
19:59:54 - Le téléphone sonne. Charles.
"Salut Tunes, reposé ?"
"Je l'étais, hier midi"
"... Tant mieux. Tu décolles demain 07h15 d'East Orange. Je serai à l'aéroport. Arrive une heure avant. Viens sans bagage. Bonne nuit, Tunes"
20:17:42 - Je me mets à table, plat diététique complet sous cellophane. Délicieux
22:43:08 – Couché.

12/11/19
01:17:56 – 226ème fois que je me tourne dans mon lit. Je me lève, enfile un T-shirt, prends mes clés. Je sors dans le couloir et descends deux étages par l'escalier de service. Troisième porte à gauche, je tape quatre coups.
« Entre, Tunes, c'est ouvert »
Richard B. Mosley, est un écrivain à succès complètement insomniaque, et l'un de mes rares amis en dehors de l'Organisation.
« Tu pars dès demain ?»
« Yep Rich, levé 5h30 »
« Ouh là ... je vais t'en rouler un petit, à effet immédiat ... et dissipation rapide »

05:30:00
« Babe! I got you babe! »
Sonny & Cher me réveillent en douceur. J'émerge du canapé de Rich, qui dort la tête sur le clavier. Je grimpe les marches quatre à quatre. Douche glacée rapide. Tenue de combat : noir intégral (pantalon, chaussures, lunettes et blouson), sauf le maillot de la Seleçao. Barre protéino-vitaminée et je saute dans un taxi. Les rues de New York quasi-désertes : dernier plaisir avant un bout de temps.

06:14:47
J'arrive dans le hall vide du petit aérodrome, franchis deux portes « Réservé au personnel ». Charles est déjà là, énorme black dans sa chaise roulante, entouré de deux types avec qui je n'ai jamais bossé. Présentation rapide : Tom, un français, fera les bras, Ray, un local fera les jambes, je ferai la tête. Un commando PB (Perfect Body) tout ce qu'il y a de classique. Les types ont l'air sympa, et aussi crevés que moi. Bien la peine de sortir d'une cure à 10 000 $ le mois ...

Charles nous briefe sur le topo. En gros la sécurité de ce frappé d'Alafin a été conçue par un Japonais génial, ultra-mystérieux et probablement aussi fondu. Pour craquer le système, remonter à la source. Je n'aime pas quand ça a l'air trop facile.
Une tonne d'info a été chargée sur les bécanes de l'avion, à potasser pendant le voyage : 14h de vol, direction Sapporo , principale ville de l'île d'Hokkaido, plein nord du Japon.

7:13:02 - décollage du jet
8:11:34 – malgré 3 cafés et une discussion à bâtons rompus sur le thème Nova éternel de « et toi, c'était comment la première fois ? » je sombre dans un profond sommeil comme mes deux équipiers.

13/11/19
08:06:44
Atterrissage à l'aéroport Okadama. Les montagnes entourant la ville sont déjà enneigées, et un froid matinal piquant nous gifle à la sortie de l'avion, alors que nous descendons, à la dérobée en bout de piste, pour monter dans une grosse camionnette noire. Le chauffeur est Américain.
Les plans récupérés dans l'avion nous permettent de nous repérer sur le chemin du Cellar (The Grenier comme dit Tom) où nous attend notre contact. HuNo est une organisation avec pignon sur rue. Une vingtaine de sièges dans le monde, bel immeuble de verre, réception avec hôtesses et tout et tout. En parallèle, un réseau d'un millier de Cellars quadrille la planète et fait la force de l'Agence. Des immeubles qui ne paient pas de mine, dans des banlieues tranquilles, une sécurité quasi inviolable et un réseau informatique ultra puissant.
Nous discutons, élaborons des plans, recoupons les infos sur Matsato, alors que le chauffeur peste dans les embouteillages. La chaussée est glissante, et un léger brouillard recouvre la ville. La multiplicité des infos contradictoires nous laisse perplexes.

« Ecoutez ça !» dit Ray, mais je n'entends pas la suite. Le flash de lumière explose dans ma tête. Je hurle « Freine !!! », et me jette sur le sol de la camionnette, imité par mes deux équipiers. Deux secondes plus tard, l'explosion retentit, nous assourdissant. La camionnette fait trois tonneaux. Ca a du péter à moins de dix mètres. Par réflexe, Tom nous a couvert, ce qui a empêché que nous soyons éjectés, contrairement au chauffeur.
Nos oreilles bourdonnent. Je risque un œil dehors. Scène de panique, voitures renversées. Je me concentre, à la recherche de tireurs embusqués. Rien, a priori. Il reste un peu moins de 3 km jusqu'au Cellar. Ray fait signe qu'il fonce devant et disparaît aussitôt. Tom et moi quittons l'avenue principale pour une rue parallèle. Sourds et désorientés nous sommes des proies faciles pour des snipers familiers des lieux, mais aucun tir ne survient.

Après trente minutes de courses, nous arrivons harassés à proximité de l'immeuble. L'audition est partiellement revenue. Ray, dissimulé derrière un camion nous fait signe. La rue est calme. Le premier étage de Cellar est allumé. Nous traversons. Je pose la main sur le boitier à reconnaissance digitale. Un petit bip retentit.
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macteyss
Le Gritche
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Posté le : 05/07/2008 17:13:50 Sujet du message :

Le hall du Grenier est désert et toutes les issues sont fermées. Calme plat du côté de mon sens du danger. Je jette un coup d'œil vers Tunes qui me confirme d'un signe de tête que tout va bien. Une voix sort d'un haut parleur :
- Le Cellar est en mode sécurité maximale. L'identité de M. Tunes a été confirmée. M. Ray et M. Tom, veuillez vous avancez jusqu'à la porte du fond et fixer la caméra pour une vérification d'empreinte rétinienne.

Quelques instants plus tard, un ascenseur nous emmène dans les étages et nous pénétrons dans le bureau du chef d'agence locale, Irisho Nagata. Celui-ci nous fait asseoir et attaque aussitôt :
- Navré de toutes ces vérifications, mais avec le... problème de tout à l'heure, nous devons prendre toutes nos précautions.
- Vous avez une idée de ce qui s'est passé ? demande Tunes.
- D'après nos premières constatations, quelqu'un vous a attaqué avec un grosse boule quantique. Nous tentons actuellement d'en savoir plus sur les novas présents sur Hokkaido en ce moment.
- Ça ne me plaît pas du tout. Nous étions visiblement attendus. Niveau discrétion de la mission, c'est raté.
- Du calme, M. Tom. Rien n'indique que cette attaque ait trait à votre mission.
- Quoi ? s'exclame Ray. Je n'ai jamais mis les pieds ici et les autres non plus. Dites-moi si je me goure.
Tunes et moi acquiesçons.
- Alors, reprend Ray, ça me paraît difficile de croire qu'on s'en prenne à nous par hasard, hein...
- Vous savez, messieurs, si le Japon a une attitude favorable envers les novas, cela se limite aux locaux. Les novas gaijins ne sont pas très bien vus, par les standards comme par les novas nippons. De plus, à Hokkaido, on doit compter avec les Aïnus, les habitants originels de l'île, qui eux, voient d'un mauvais oeil les étrangers et les japonais. Il y a eu récemment quelques incidents de ce style.

Je n'ai jamais aimé les grandes discussions et je commence à m'emmerder. Cela doit se voir et Nagata coupe court :
- De toute façon, nous nous en occupons. Vous trois, vous devez vous concentrer sur votre mission.
- D'accord, mais ça ne me plaît pas, conclut Ray.
Je demande :
- Que doit-on faire exactement ?
- Retrouver Bodhisattva Matsato.
- C'est comme si c'était fait, dit ironiquement Tunes.
- Nous avons une piste solide, poursuit Nagata sans tenir compte de l'interruption. Voyez-vous, depuis que notre client nous a contacté, nous avons activé nos réseaux et la pêche a été fructueuse. Nous avons pu établir que de nombreux produits de haute technologie étaient régulièrement acheminés dans le parc national de Daisetsuzan. Or, Matsato est comme vous le savez un ingénieur brillant. S'il se cache, il poursuit néanmoins ces travaux.
Je coupe :
- Bon, on doit donc fouiller le parc national.
- Même pas. Nous pensons qu'il se trouve sur le Kuro-dake. Nos renseignements convergent vers ce point et le lieu correspondrait bien à sa personnalité.
- C'est trop facile, murmure Tunes.
- Détrompez-vous. Matsato est un nova... mais on ignore quels sont ses pouvoirs. Il semblerait qu'il ait mis au point un appareil permettant de masquer sa nature aux novas doués de pouvoirs psychiques, comme vous M. Tunes. Cependant, cela a un inconvénient : les télépathes ne perçoivent aucune pensée émanant de lui et ce vide peut révéler sa présence.

Je prends la parole :
- Un instant, M. Nagata. Vous semblez avoir beaucoup d'informations sur quelqu'un qui a disparu depuis plusieurs années. Vous nous avez fait venir spécialement pour le retrouver. Mais, avec tous vos renseignements, je me demande bien pourquoi vous n'avez pas tenté une approche auparavant.
- Nous l'avons fait, M. Tom. C'est d'ailleurs cette tentative qui nous a apporté les dernières informations sur son équipement et confirmé sa présence sur le Kuro-dake.
- Une tentative ? demande Ray. Doit-on en conclure qu'elle a échoué ?
- Oui. La rencontre entre notre équipe précédente et Matsato a mal tourné.
- Que s'est-il passé ?
- Ils sont morts. Le nova télépathe qui faisait parti du groupe a transmis le résultat de ses observations et annoncé qu'ils allaient tenter l'approche. On a retrouvé leurs corps sur la grève du cap Sôya. Cause de la mort ? Inconnue. Comment sont-ils arrivés là ? On ne sait pas.

Bon, ça risque d'être un sacré merdier. A l'issue de la réunion, on nous conduit dans nos appartements. Tunes, Ray et moi commençons aussitôt à réfléchir à une approche. Un consensus se dégage : il faut arriver sur les lieux au même moment mais par des endroits différents.
Je partirai le premier, à pieds, comme un trekker se baladant dans le parc de Daisetsuzan. Arrivé dans les gorges de Sounkyo, j'escaladerai la falaise qui débouche sur le Kuro-dake. Tunes, lui, suivra la voie touristique plus classique : le téléphérique. Ray partira en dernier et arrivera part la voie des airs. Nous coordonnons nous heures de départ et passons à l'entrepôt du Grenier pour nous équiper.


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Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

Le Colonel
 
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mamantins
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Posté le : 07/07/2008 08:55:56 Sujet du message :

- J'le sens pas. Dis-je à mes compagnons
- Toujours à raller, Ray, changes de disque. Me répond Tunes
- Ouais ouais...

Le chemin entre nos appartements et l'entrepôt du Cellar n'est pas long et nous traversons à pied le Oodori-Koen, un parc tout en long qui coupe Sapporo en deux d'ouest en est. La haute tour de radio qui se dresse du coté ouest ressemble à celle qui se dressait à Tokyo quelques années auparavant avant que le Nova Godzilla ne la détruise.

- Ray! Attention!! Hurle Tom

Je sors de ma rêverie pour voir arriver un boule quantique de petite taille droit sur moi. J'esquive le projectile aisément qui va percuter la fontaine du centre de la place ne laissant que poussière et grava.

- Bordel de dieu!
- Ça venait de la tour la haut! Dis Tunes en la pointant du doigt
- On est pas loin de l'endroit où on nous a tiré dessus ce matin non? Lance Tom
- On dirait oui. Repris-je
- En voilà une autre!! dis Tom

Encore une ciblée sur moi. Apparemment, le tireur ne voit plus mes amis qui se sont mis à couvert avant la première salve.

- Rejoignez moi! Je compte pas me faire tirer comme un lapin! Dis je en décollant.
- Reviens! Tu préfères le tir aux pigeons peut-être! Gueule Tunes. Bordel il fait chier le Kamikaze! On avance Tom.

J'évite deux boules quantiques avant d'atteindre le tireur embusqué.
- Tu va voir connard! Je vais t'apprendre à me tirer dessus! Murmurais-je en fonçant entre les barres métallique de la tour.

Tom et Tunes utilisant le terrain à leur avantage, se cachant d'arbre en arbre, utilisant les véhicules garés le long du parc sur les deux grandes avenues qui le longent de part et d'autre, franchissent le kilomètre qui les sépare de la tour en quelques minutes sans laisser une seule ouverture au tireur.

Ils me retrouvent à l'étage dans le nouveau centre d'émission de Hokkudai Radio.
- Putain Ray! On est une équipe! Je sais que c'est la première fois que tu viens sur le terrain mais merde! Ecoutes nous avant de foncer!
- Ouais ouais! Je le ferais...
- Je déconne pas! C'est ce genre de comportement qui peut faire foirer une mission.
La phrase fut appuyé par un hochement approbateur de Tom.

- Fais nous un topo. Ou est le tireur? Demanda Tom
- Juste là dis-je. En montant le poste radio.
- Hein?!

Sur le panneau de contrôle de la radio, surplombant le parc se tenait une console ressemblant à s'y méprendre à ces nouvelles table de mixage, pleine de boutons et de lumières. Sur la droite de l'appareil, un câble était branché à une antenne extérieure pointée en direction du Parc. On pouvait y voir une micro caméra donnant une vision globale du parc est de l'avenue KitaDoori croisant le parc au pied de la tour.

- Un système automatique? Demande Tunes
- On dirait ouais. Mais je suis pas expert. Répondis-je
- A priori aucun système de contrôle à distance. Dis Tom après une rapide inspection. Cet appareil serait capable de détecter les novas. Si Matsato a un tel système de défense ça va être coton.
- Le fait que ça nous détecte est une chose on pourra ajouter que: Ces appareils singent des pouvoirs de Nova. J'ajouterais qu'ils passent à travers mes pouvoirs.
- Ça explique le fiasco de la précédente mission. Dis-je

L'appareil déconnecté, nous le ramenons au Grenier. A peine la porte franchit, Monsieur Nagata se précipite vers nous.
- Vous êtes fou!? Dit il à mon encontre! Montrer vos pouvoirs de Nova en ville!
- Vous voulez quoi?! Que la mission soit un fiasco alors qu'elle n'est pas partie? Réplique Tunes en prenant ma défense. Analysez donc ceci! C'est notre tireur! Tenez moi au courant! Jetant quasiment à la figure de notre hôte la console de tir.

Tunes se tourne vers nous, Tom et moi hochons la tête et lui emboitons le pas vers les sous-sols pour nous équiper.
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WoodBlade
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Posté le : 08/07/2008 22:54:33 Sujet du message :

Impressionnant de voir l'équipement dont dispose un Cellar, même dans une petite ville. Parfois j'aimerais connaître les tarifs pratiqués par HuNo pour pouvoir se payer ce niveau de matos.
« Equipez-vous pour le froid, avait dit Nagata, il parait qu'une tempête va descendre de Sakhaline »
Dans 50 m², la caverne d'Ali Baba du parfait espion, ou du petit terroriste, au choix. Pour nous ce sera lunettes infra-rouge, mini-antennes satellite, tenue anti-froid hi-tech, pistolet automatique, à balle ou décharge électrique, plus mise à jour de nos terminaux avec les dernières infos confidentielles récoltées par l'Agence.

Nous remontons équipés à l'étage, où nous attend un jeune gars arborant fièrement lunettes, casquette et acné Il nous tend des plateaux repas et nous distribue un journal local anglophone.
« Messieurs, le train pour Sounkyo part à 15h20, je vais transmettre les billets sur vos terminaux portables, bon appétit » nous assène-t-il d'un trait, le buste courbé.
En mangeant les brochettes grillées, nous parcourons les dernières dépêches téléchargées sur les mobiles. L'une d'elle retient particulièrement notre attention : il semble qu'une extraordinaire concentration de Novas parmi les plus célèbres soit présente sur Sapporo : rien moins que Stephanie Severance, Ichiko Iko et Leland Cornwall.
« Putain mais qu'est ce qui se passe ici ? Toutes les entités Nova sont sur le même coup que nous ou quoi ? Matez ça ! »
Tom et Ray regardent ma bécane, incrédules.
« Je peux pas croire que le Directoire, T2M et Interpol soient tellement intéressés par les secrets de la frontière Nigériane »
« J'en sais rien, mais retrouver La Pera, Geisha et Voice dans un bled glacé au bout du monde c'est tout sauf une coïncidences »
« Surtout que les remontées mécaniques sont pas encore ouvertes ...» La blague de Tom tombe un peu à plat.
Nous finissons de manger sans dire un mot, à faire défiler les news.
« Messieurs, si vous avez terminé votre repas, je vous informe qu'il est à présent l'heure de vous emmener à la gare » . Le jeune nous tire de nos pensées.

La gare de Sapporo est flambant neuve, contrairement aux tortillards rouillés que l'on aperçoit sur les voies. Nous passons les portails électroniques en validant les billets téléchargés sur nos portables. Un contrôleur d'au moins deux mètres de haut vérifie sur son écran la validité des codes.
Soudainement, en passant à son contact, je ressens une étrange sensation. J'interroge Tom du regard, mais il fronce les sourcils, incrédule. Je tente de sonder l'esprit du type. Ne parlant pas sa langue, je ne peux que ressentir ses intentions et émotions. De toute évidence il nous surveille de près et semble savoir qui nous sommes. Il est globalement hostile même si pas immédiatement dangereux. Je me dirige vers un distributeur de boisson, et porte toute mon attention auditive sur le personnage. Moins de trente secondes après notre passage je l'entends passer un coup de fil. Il parle en Japonais et à voix basse, mais je perçois clairement à deux reprises le mot «Nova » .
J'informe mes partenaires. Nous décidons de nous séparer de quelques sièges durant le voyage.

Le train s'enfonce lentement vers les montagnes, à travers des vallées enneigées et des forets magnifiques, pendant que je lis le canard local. Le moins qu'on puisse dire c'est que l'actualité à Sapporo est plutôt mouvementée : deux banques américaines ont été plastiquées la semaine dernière. Des membres de la secte Boudhiste Kamisama sont soupçonnés, et trois de leur principaux leaders arrêtés et interrogés. L'un d'eux est tombé du quinzième étage pendant son interrogatoire : la police parle d'un suicide par défenestration. Toujours à Sapporo, trois touristes ont été retrouvés lacérés dans une ruelle près du quartier des boites de nuit, et deux soldats de l'armée japonaise morts dans le parc Moere Numa, sans que l'autopsie ait révélé la moindre trace de violence.
J'échange mentalement avec mes compagnons sur le sujet. Nous sentons tous les trois la tension nerveuse à mesure que cette affaire s'obscurcit.
Soudain je vois Tom, à l'autre bout du wagon s'écarter de l'allée centrale et se coller à la fenêtre. Deux secondes plus tard, un type en uniforme de la Japan Railways entre le wagon en portant un plateau de cafés. Il marque une pause. Je remarque la sueur perler sur son front. Il regarde dans plusieurs directions. J'entends son cœur battre très vite. Il fait quelques pas, puis, arrivé près de Tom, trébuche, renversant le contenu de son plateau. Tom l'aide à se relever. Le type le regarde, confus, dit quelque chose en Japonais, puis repart vite par où il est venu.
Tom me regarde droit dans les yeux, et entrouvre imperceptible la main, dans laquelle je distingue une boulette de papier. Il la déplie, et transmet mentalement le contenu : d'une écriture hâtive est mal assurée son tracées les mots « Go Back !!! »

Nous arrivons à la nuit tombée dans la petite cité touristique, et nous dirigeons, à pied, vers l'hôtel réservé par l'Agence, alors que la neige recouvre déjà les toits et les trottoirs. Loin de profiter des charmes des termes et des sources locales, nos passons une nui agitée, à enchaîner des gardes de deux heures aussi éprouvantes qu'inutiles. Plusieurs fois je sens un danger latent en entendant des pas dans le couloir, mais rien ne se passe.
Au petit matin, nous déjeunons hâtivement avant de prendre un vieux mini-bus à destination du Daisetsuzan. Une quinzaine de personnes prennent place à bord, et le véhicule, bondé aborde la route de montagne. Pas besoin d'être précog pour ressentir le danger, provoqué par l'évidente ébriété du chauffeur et l'étroitesse de la chaussée couverte de neige.

« J'ai fait un rêve cette nuit, dit Tom , j'ai rêvé de sang »
« Vert ou rouge ? » demande Ray dans un petit sourire
« ... Les deux »
« Faut croire que l'hôtel était propice aux cauchemars : cette nuit j'ai eu droit à celui que j'appelle « le coton » : je cours dans un brouillard blanc, fuyant quelque chose que je ne connais pas. J'essaie de prévenir quelqu'un d'un danger ; mais aucun son ne sort de ma bouche ... sympa,non ? »
« Sympa ... » opine Ray.
Nos récits sont interrompus par le crissement des pneus. Il semble que nous soyons arrivés. Ici le froid est encore plus vif. Le vent souffle en rafales et les flocons sont gros comme mon poing. Une grosse battisse fait office de poste de garde, office du tourisme, refuge et magasin.
Nous synchronisons nos terminaux et décidons de la fréquence cryptée sur laquelle communiquer, ainsi que des algos que nous utiliserons. Nous nous séparons, en validant le principe d'un point de synchro toute les heures.

Je pars à pied jusqu'au départ du téléphérique qui mène au sommet du mont Kurodake. Au bout de quarante minutes de marche, j'atteins le bâtiment de pierre faisant office de gare. Je monte dans la cabine rouge et blanche, en regardant les arbres ployer sous le coup des rafales. J'indique la pente au vieux machiniste
« OK ? »
Il hoche la tête de façon énigmatique. Quatre autres personnes ont pris place dans la cabine : un jeune couple, et deux types, la quarantaine. Le vent hurle de plus en plus, et le froid est aussi glacial à l'intérieur que dehors. La cabine commence son ascension. Au bout de dix minutes, elle surplombe une barre rocheuse. Franchissant cette crête, elle se trouve prise dans un couloir de vent encore plus fort et balance comme un pendule. J'entends des crissements métalliques, puis plus rien que le bruit du vent. La cabine s'est immobilisé.
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macteyss
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Posté le : 09/07/2008 15:41:40 Sujet du message :

Je suis parti du refuge deux bonnes heures avant Tunes. D'abord pour passer inaperçu : ce n'est pas vraiment une météo favorable pour partir en randonnée. Et puis, d'après nos calculs, cela me laisse le temps d'emprunter au pas de course le sentier menant dans les gorges de Sounkyo et d'escalader la falaise. J'arriverai au sommet au moment ou Tunes débarquera du téléphérique. Ray, lui, bien évidemment...

Cela fait une petite heure que je cours sur le chemin escarpé. Pas la moindre fatigue, bien sûr. Quand je pense à mes premiers mois de formation au 13e BCA et aux premières sorties en montagne... La tempête ne me gêne pas le moins du monde.
J'arrive au pied de la falaise et je prépare mon équipement pour commencer l'ascension. Un point synchro avec Tunes : il se met en route. Parfait. J'attaque la montée.
L'escalade n'est pas trop difficile mais les bourrasques de neige compliquent les choses. Enfin, pour un standard. Pour ma part, il suffit que j'assure mes prises et que je grimpe. J'en suis à mis-parcours quand mon oreillette bourdonne : un message prioritaire sur mon terminal. Le temps de trouver une corniche... Tiens, ça vient de Nagata :

“Nous avons étudié le dispositif automatique anti-novas que vous nous avez apporté. Il est probable que le refuge de Matsato en soit équipé. Nous avons sur place une équipe de standards qui va essayer de le neutraliser. Il leur faudra un peu de temps et créer une diversion : ils vont provoquer une panne du téléphérique pendant une heure. Tenez-en compte pour vous synchroniser avec M. Tunes. M. Ray est prévenu.
D'après nos renseignements, il se confirme que la secte bouddhiste Kamisama a parti liée avec Matsato. Vu leurs agissements récents, il se peut que plusieurs de leurs membres soient présents avec notre homme.”

Bon, voilà autre chose... Il me faut perdre du temps... Je décide d'attendre sur ma corniche plutôt qu'au sommet. Après tout, le haut de la falaise est peut-être équipé de ce foutu dispositif. j'en profite pour faire un petit check-up de mes armes : deux pistolets automatiques, dont l'un chargé de balles anti-novas mini-plutons. On ne sait jamais.
La tempête se renforce encore. Tant mieux, cela nous couvrira. Par contre, cela ralentira mon ascension. Je décide de repartir plus tôt.

Je débouche au sommet de la falaise. Normalement, la synchro avec le téléphérique devrait être parfaite... si l'équipe de standards de l'Agence a bien fait son boulot. Une voix dans mon oreillette. C'est Ray :
- Je pars. A tout de suite.
OK. Tout va bien de ce côté-là. Je me demande quand même pourquoi Tunes garde le silence radio...

A travers les bourrasques, je me dirige vers les petites constructions qui occupent le sommet du Kuro-dake . Parmi elles, un temple bouddhique : il y a de grandes chances que Matsato soit planqué là. J'aperçois de l'autre côté l'arrivée du téléphérique. Il fonctionne, tout va bien.
J'avance vers l'arrière temple. Quelques touristes emmitouflés descendent sortent de la gare d'arrivée du téléphérique et se dirigent vers l'entrée principale.
Stop. Là, autour du temple. Des moines, quatre ou cinq. Ils n'ont l'air de rien, comme ça, mais, à leur attitude, je repère aussitôt ce qu'ils sont en train de faire : ils montent la garde. Mon sens du danger se rappelle à moi.

Profitant de la tempête, je poursuis ma progression, en me planquant derrière les autres bâtiments. J'y suis. Je n'ai pas pu voir si Tunes était là. Tant pis. D'abord neutraliser la garde. Deux moines semblent patrouiller sur l'arrière du temple. Mais avec le blizzard, ils n'y voient sans doutent pas grand chose. Accroupis dans l'angle d'une bâtisse, je les laisse passer devant moi. Les instructions de l'Agence sont claires : neutralisation définitive de toute personne pouvant entraver la mission. Je n'hésite pas mais je ne prends pas le risque de faire feu : je me glisse derrière eux et d'un coup sec, je leur enfonce mes griffes dans la nuque. Je dissimule sommairement les corps et contourne le temple. Au passage, je remarque sur l'avant-toit des antennes discrètes mais reconnaissables : le dispositif anti-nova. Apparemment, les gars de l'Agence ont réussi leur coup.

Il y a deux autres moines-gardes à l'entrée du Temple... et Tunes en train de leur parler. Il entre avec eux. Je les suis à distance. Mon collègue m'a sans doute repéré mais le plan prévoit qu'on agisse comme si on ne se connaissait pas... jusqu'au moment propice.

Tiens, au fait, où est Ray ?

L'intérieur du temple est obscur. Quelques touristes déambulent ça et là. Trois moines font tourner des moulins à prière. Un autre, un vieillard mettant en danger le record de Mathusalem, est assis contre un mur et marmonne des mantras tout en suivant les deux gardes du regard.
Ceux-ci semblent guider Tunes vers le paravent se dressant au fond de la pièce. Qu'est-ce qu'il fout ? On va quand même pas se pointer tout sourire :
« Bonjour, M. Matsato. On voudrait vous causer cinq minutes.... »
Tout d'un coup, Tunes s'arrête. Je devine pourquoi, mon sens du danger se mettant à faire un barouf de tous les diables. J'entends mon collègue dans ma tête :
- Le vieux, sur le côté. C'est Matsato.
Et il se tourne vers lui. Aussitôt, le vieux aboie un ordre aux deux gardes qui dégainent. Trop tard, les gars, j'avais prévu le coup et sorti mon flingue.. Pas le temps d'être discret ici : paf, paf ! Deux morts de plus.
Soudain, un truc me frôle. je crois que c'est une balle et plonge au sol en tentant d'identifier le tireur pour riposter. Mais non, c'était Ray lancé à tout vitesse. Il plaque Matsato au sol et... se retrouve projeté à plusieurs mètres par une belle prise de celui-ci.

Tunes a eu le temps de sortir son arme. Il ne va pas le buter quand même. Non, décharge électrique. Matsato grimace, tombe au sol... se relève et se jette sur Tunes. Je m'interpose, la partie physique de boulot n'étant pas la spécialité de mon collègue.
Oh, le coup qu'il me met, l'autre ! Sans ma capacité d'absorption, il me séchait net. Il a d'ailleurs l'air tout surpris que je sois encore debout. J'en profite pour mettre en pratique une maxime d'un sergent-chef du 13 : « Quand le type est plus fort que toi, tape dans les couilles ! »
Dont acte. Tout nova qu'il est Matsato se plie en deux. Un coup sec derrière la nuque et le voilà KO.
Des coups de feu. Merde, les autres gardes ! Heureusement, Ray a récupéré et nous protège de son champ de force. Juste le temps qu'il faut à Tunes pour intervenir et voilà nos moines qui retournent vaquer calmement à leurs occupations, comme si rien ne s'était passé.
Les rares touristes font de même. Sacré Tunes ! Je me demande quand même s'il n'a pas un peu trop fait appel à ses pouvoirs. Il n'a pas l'air bien. Et merde, il tourne de l'œil !
- Oh, Tunes ? ça va ?
- Ne vous en faites pas, M. Tom, dit une voix féminine glaçante. Il aura bientôt récupéré. Je vous conseille de ne rien tenter si vous ne voulez pas qu'il vous arrive la même chose.
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mamantins
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Posté le : 11/07/2008 10:12:35 Sujet du message :

Ma tête me fait mal. Je suis prisonnier! Aidez-moi! Aidez-moi! Ca doit sûrement venir de quelques part. Trouvez là source. Trouvez la source. Viiiite.
La panique me gagne! Il faut dire que la voix de Tunes qui raisonne dans ma tête n'aide pas.
- Du calme là dedans!

Une porte d'un alliage métalliques verdâtre jailli du sol fermant les issues du temple. Tom me fait signe de faire le tour de la pièce pour trouver un sortie.
La voix glaciale reprit de plus belle faisant crépiter les hauts parleurs situés dans les poutres du temple.
- Que faites vous ici?
- Du tourisme! reprend Tom un sourire ironique aux lèvres.

Un hurlement de douleur! Se tenant les oreilles, il s'effondre dans une grimace de douleur.
J'ai mal!!! Putin mais faites quelques choses!
- Ca va! On va trouver Tunes! On va trouver! Je réfléchis pas aussi vite que je cours. Aides moi un peu.

- Que faites vous ici? Demande à nouveau la voix
- Euh... Vous me parlez? Dis-je
- Étant donné que vous êtes le seul debout je ne vois pas à qui je pourrais m'adresser.
Et bien comme l'a dit mon camarade on est là pour le tourisme. Les montagnes, le grand air tout ça quoi.

Le corps de Tunes est pris de soubresauts.
HAAAAAAAAAAAAAAAA! Putin! Ray! Arrêtes tes conneries! J'ai l'impression qu'on hurle dans la tête! Ca amplifie de plus en plus!
- j'entends rien moi...
Des ultra-sons! Cherche l'émetteur! Tu dois y être immunisé à cause de tes pouvoirs.

Levant les yeux vers les poutres, je décolle.
- Que faites vous?! Vous voulez subir le même sort que vos camarades?
- Apparemment vos gadgets ne marchent pas sur moi mademoiselle.

Sur les poutres, deux haut-parleurs, et tout un attirail électronique: boitiers de contrôle, antennes réseaux, et pleins de petites boites dont le fonctionnement m'échappe complètement. Il ne me faut que quelques secondes pour que le contenu des poutres s'écrase quelques mètres plus bas.

Un petit boiter noir s'écrase dans un bruit de succion, instantanément les corps de mes amis se détende.
- Ca va?
Oui! On revient.

Les haut parleurs brisés, la petite voix s'est tue. Le vieillard est toujours allongé, inconscient. Tom et Tunes semblent retrouver leur esprits. Le premier se redresse rapidement, hoche la tête vers moi en signe de remerciement et entreprend le refaire le tour de la pièce à la recherche d'une sortie.
- On pourrait pas simplement traverser le mur?
- Blindé aussi. Je n'ai jamais vu ce métal et il m'a l'air très résistant.

Tunes à plus de mal à se redresser. Je lui tends la main.
- Merci.
- De rien. Mais à l'avenir ne hurle pas dans mon crane. C'est très désagréable comme sensation.

Il esquisse un sourire et se dirige vers Matsato qui semble toujours inconscient. Il sort de son sac un filin métallique de quelques mètres, et à deux nous entreprenons de ficeler le vieil homme à la façon des saucisses sèches françaises. Vu les claques qu'il est capable de mettre on n'est jamais trop prudent.
Après quelques minutes, nous le réveillons.
- Bonjour Matsato. Dis Tunes
- Anatatchi wa dare desu ka?
- Putin! Y en a un qui parle japonais? Dis-je
- Pas besoin. Réponds Tunes, les interrogatoires c'est ma spécialité. Il plonge alors son regards dans celui du prisonnier. Ses yeux deviennent rouge comme des braises.
- Yamete! Atama ga ittai!! Haaaaa!

Transpirant à grosses gouttes le leader du groupe semble lutter pour obtenir les informations qu'il désire. Après quelques secondes qui m'ont semblé durer une éternité Tunes se redresse, blême.

- Ce n'est pas Matsato. C'est ça doublure depuis des années. Matsato est une femme. Mami Kutsato. Et cet homme n'est autre que son grand-père Kimura Kutsato.

Le vieil homme est en larme.
- watashi no makomusume wo kisutsukete haikenai! Watashi no makomusume...

- Bien, il nous reste plus qu'a sortir d'ici si on y arrive... Je n'ai trouvé aucune issue. Dis Tom. Et je suis plutôt pessimiste pour le coup.
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WoodBlade
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Posté le : 15/07/2008 20:26:13 Sujet du message :

Tom se rapproche du petit vieux ficelé et lui pose sa griffe sur le cou. L'autre ne réagit pas.
« OK, on se calme, personne ne veut que ça se finisse dans un bain de sang. Nous voulons parler à Matsato »
La voix féminine répond alors :
« Cessez d'hurler M. Tom. Matsato aussi veut vous parler »
Un grondement sourd fait vibrer la pièce pendant que nous échangeons un regard interloqué. Une source de lumière émerge du sol, au fond du temple. Une trappe s'ouvre. Nous avançons, et descendons un petit escalier métallique à la pente abrupte.
Le spectacle nous laisse interdits. Dans une vaste pièce carrée, taillée à même la roche, quatre jeunes types en jean scrutent des écrans de contrôle et des moniteurs sans nous accorder un regard. Sur une chaise, à coté d'une table sur tréteaux est assise Stephanie Severance.

« Lâchez M. Kutsato, prenez une chaise et remerciez-moi de vous avoir sauvé la vie. »
« Vous pourriez être plus claire ?»
« Je ne vous pense pas en situation d'exiger quoi que ce soit. Asseyez-vous en silence :je pense que cette mise en condition vous a fatigués. Je serai la plus brève possible.
Je pense que vous me connaissez tous, mais vous ignorez sans doute que je travaille pour le Directoire, qui comme vous le savez tente de limiter au maximum les exactions Nova et de maintenir un équilibre au niveau mondial entre les différentes entités. Pour ça, nous essayons notamment de garder un œil sur les activités de Matsato, bien que ce soit compliqué.
Quand nous avons eu vent de la mort de vos collègues dans les environs, nous avons dépêché Leland Cornwall sur place pour en apprendre d'avantage, et pris contact avec Geisha, interlocuteur indispensable pour ce qui concerne les affaires Japonaises, même si il est compliqué de la faire collaborer. Nous avons tenté de remonter à la source du commanditaire de la mission initiale, sans y parvenir. Mais nous sommes resté actifs et avons réussi à intercepter une communication lorsque HuNo a été relancée pour une seconde tentative, la votre.
En quelques jours d'enquête nous pensons avoir découvert votre commanditaire, et ce qu'il espère de votre mission. »

La Perra ménage le suspens un bref instant, visiblement satisfaite de son effet. Les ingénieurs autour de nous continuent à scruter leurs écrans où défilent les informations, échangeant parfois à voix basse. Kutsato, sur une chaise, reprend peu à peu ses esprits.
« Nous pensons que c'est Alafin lui-même qui a passé commande »
« Pour que nous éliminions le seul connaisseur de son système ? »
« En partie, M. Ray. Premièrement, il ne serait pas mécontent d'un échec qui éradiquerait quelques Novas de la surface du globe. Mais en cas de succès, en plus de la mort de Matsato, il espère une attaque contre son pays. Attaque parfaitement anticipée par lui, et qui lui permettrait une victoire éclatante sur le plan militaire, donc sur le plan de la politique intérieure, et sur le plan diplomatique puisqu'elle décrédibiliserait des Novas à la fois va-t-en-guerre et inefficaces »
« Fuckin' brilliant ! »
« Le saligaud ! »
« o grande carailho ! »
« Comme vous dites. Le Directoire a décidé de tenter de contrecarrer les plans d'Alafin. Nous avons pris contact avec Matsato via Geisha il y a quelques heures, pour lui expliquer la situation et voir comment on pouvait tirer partie de votre présence, plutôt que de la laisser vous éliminer»
« Vous ne sembliez pas trop nous attendre quand nous sommes arrivés... »
« Les évènements ont joué contre nous : la tempête gène les systèmes de détection, des mouvements d'autres individus suspects, et les différentes équipes envoyées qui s'en sont pris au matériel et au téléphérique et nous ont fait perdre de précieuses minutes, et la vie de plusieurs hommes. Autant vous dire que Matsato aurait envie de vous faire fondre le cerveau si il n'y avait urgence ».
Un frisson nous parcourt à cette pensée. Je risque :
« L'urgence, c'est de le, pardon la protéger ? »
« On peut dire ça, où plutôt de détourner Alafin d'elle. Si il voit que vous avez échoué, il va commencer à employer les grands moyens. Vu son arsenal humain et matériel, ça va vite dégénérer, et une guerre à grande échelle entre factions Novas, c'est exactement ce que nous voulons éviter, et Matsato aussi. Comme elle va vous l'expliquer »

A cet instant, une porte s'ouvre dans l'un des murs, révélant un long couloir. Nous avançons et franchissons deux sas, qui coulissent sans bruit. Au bout du couloir s'ouvre une dernière porte, révélant un ascenseur aux parois de métal. Severance tape un code, et la cabine commence une série de montées, descentes et virages. La porte s'ouvre enfin.
Nous débouchons dans une vaste pièce ou travaille une quinzaine de personnes. Certaines programment sur des ordinateurs, d'autres tracent des plans au crayon sur de vastes planches d'architecte. Au milieu, une femme d'une soixantaine d'années lève la tête lentement, l'expression neutre.
De près on devine les mains fines et une légère poitrine qui trahissent sa condition féminine. Mais on comprend aussi aisément que les rares photos d'elles aient pu tromper les observateurs. Ses cheveux courts, son visage aux mâchoires anguleuses, et ses petites lunettes rondes lui donnent une allure d'homme entre deux âges, au physique complètement passe-partout, savamment entretenu.

En m'approchant je ressens d'étranges frissons et l'air se mit à vibrer. Je veux percevoir ses sentiments, mais tombe sur le vide. Tom, lui regarde son poing.
« Vous cherchez ceci, peut-être ? » demande Matsato avec un léger accent Japonais.
La regardant, il manque de tomber en arrière : sur sa petite main, elle exhibe fièrement la griffe du Français, nous révélant ainsi son fameux pouvoir secret : l'absorption du pouvoir d'autrui. Elle reprend, manifestement satisfaite malgré son visage impassible et ses lèvres tombantes.
« Maintenant que les présentations sont faites, je vais vous exposer ma façon de voir. Il faut que vous sachiez certaines chose sur les défenses d'Alafin : il y a les défenses que j'ai mises en place, il y a celles pour lesquelles j'ai transmis les plans mais qui ne sont pas encore effectives, il y a les modifications qu'il a faites sans que je sois au courant, et il y a toutes les améliorations, nouveautés et possibilités d'annihilation que j'ai construites, sans qu'il en soupçonne l'existence.
Vous comprenez donc que l'expression « les plans des défenses » ne veut rien dire, et qu'il va falloir agir finement.
Il veut la guerre et il l'aura. Sauf qu'il veut une guerre ouverte, et qu'il aura une guerre de l'ombre. Pour l'instant nous avons un avantage : il va penser que vous avez réussi. Nous allons donc collaborer messieurs, enfin, si vous êtes d'accord, bien entendu »
Elle lâche son dernier sarcasme sans un sourire, et tous les chercheurs du centre lèvent la tête au même moment pour voir notre réaction.
Ils sont brusquement interrompus dans leur observation lorsque plusieurs écrans se mettent à clignoter, en émettant des bips stridents. Mastato donne alors un ordre en japonais, se penchant sur sa console, une expression indéchiffrable sur le visage.
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macteyss
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Posté le : 17/07/2008 10:25:05 Sujet du message :

Deux jours à être enfermé au Cellar avec impossibilité de sortir !
« La discrétion la plus totale est nécessaire ! »a dit Nagata.
Tu parles ! Avec ce qui se trame ! Le Nagata a failli tomber dans les pommes quand on s'est pointé au Cellar avec Matsato, La Perra et Geisha. Il a fallu qu'on lui explique plusieurs fois l'arnaque de ce saligaud d'Alafin, avec comme preuve les enregistements reçus à la base du Kuro-dake : tous les systèmes défensifs du Nigéria, que Matsato avait truffés de logiciels espions en les installant, étaient passés brutalement en alerte maximale. Ce qui prouvait que Alafin était parfaitement au courant de notre raid sur le temple et, qu'en plus, il s'attendait à une attaque contre son pays. Pas étonnant, puisque c'est lui qui comptait l'organiser.
Et ben même avec ça, Nagata nous reprochait d'avoir emmené des memmbres du Directoire et d'Utopia au Cellar. On a dû lui mettre les points sur les i : Le Directoire comptait tirer les marrons du feu (autrement dit, la collaboration de Matsato à son seul profit), Utopia voulait en faire de même et « punir Alafin », comme disait Geisha, et les deux étaient d'accord pour laisser l'Agence HuNo en dehors du coup. Heureusement, La Perra et Geisha n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur autre chose et Matsato refusait absolument de quitter Hokkaido. Tunes a eu alors l'idée de génie de proposer une rencontre tripartite au Cellar.

Pendant que les grands chefs discutent, depuis deux jours, mes deux collègues et moi sommes coincés ici. Alors on tue le temps dans les diverses salles d'entraînement ou à chercher comment Utopia, le Directoire, voire Sango lui-même ont pu être aussi bien informée de nos actions.
- Il me semble que notre Agence ne puisse pas jouer encore dans la cour des grands, déclare Ray.
- Que veux-tu dire ?
- A mon avis, elle est infiltrée... C'est comme ça que les autres nous ont surveillés !
- Pas sûr, coupe Tunes. Moi, je crois plutôt à des observateurs placés aux endroits-clés.
Je m'exclame :
- Oui, comme le type dans le train ! Celui qui m'a fait passer le papier.
- Tout à fait. Où le classer lui ? Je dirais Utopia. Pour le mec à l'aéroport... Tu t'en souviens, Tom ? Je le verrais bien bosser pour cette crapule de Sango.
- Je suis d'accord. Et personne pour le Directoire ?
- J'ai bien croisé deux gars dans le télécabine...
- Moi, reprend Ray, je pense quand même que HuNo est vérolée. Il faudra qu'on surveille nos arrières.
- Bah, rien ne dit qu'on est toujours sur ce coup, hein... ça va dépendre de la décision des grands manitous, là-haut, dis-je en pointant le doigt vers le plafond. Ils vont peut-être décider de régler ça à un plus haut niveau, ou avec une autre équipe.
- Ce serait embêtant qu'ils décident qu'on les gêne, parce que, mine de rein, on sait pas mal de choses.
- Arrête, Tunes, tu me fous les jetons !
- Du calme, Ray, ce n'est qu'une supposition. Et puis mon pouvoir de précognition ne m'indique rien de tel. Et toi, Tom ?
- Non, pas de danger imminent. Mais, bordel, il est temps que les chefs se décident. On finit par gamberger et imaginer des trucs...


17/11/19
8H00 Réunion au Cellar HuNo de Sapporo

« Ils » se sont enfin décidés. Ni Geisha, ni La Perra ne sont présentes. C'est Nagata qui nous expose le plan :
- Le Directoire et Utopia ont décidé de poursuivre leur collaboration ponctuelle. Le Directoire voulait recruter Matsato à tout prix mais celle-ci exigeait en retour non seulement une protection rapprochée mais aussi une attaque contre Sango. Vous savez que le Directoire s'était toujours refusé à agir en ce sens. Mais là, Matstato a clairement fait comprendre qu'elle pouvait aussi bien rejoindre les rangs d'Utopia... Donc, une action contre le dictateur nigérian a été décidée. C'est là que nous intervenons, en tant que mercenaires mais aussi par ce que nous pouvons tromper Sango.
Je demande :
- Euh, on agit pour le compte de qui, en définitive ?
- Avant tout, pour le nôtre ! Mais nos commanditaires dans cette affaire sont le Directoire et Utopia. Nous avons contacté notre premier « commanditaire » pour lui rendre compte de notre action concernant Matsato : nous lui avons dit qu'il était mort dans l'opération mais que nous avons pu récupérer les plans du système défensif anti-novas du Nigéria. Il a semblé satisfait et a demandé des détails sur la deuxième phase de l'opération, l'attaque contre le Nigéria. Il veut connaître notre plan, ce qui confirme que c'est bien Sango derrière tout cela.
- Et on va se faire un plaisir de lui communiquer notre plan d'attaque, n'est-ce pas ? dit Tunes.
- Certainement. Un plan minutieusement mis au point avec Matsato pour que Sango active toutes ses défenses à cet endroit.
- Alors que nous passerons ailleurs ! s'exclame Ray. Oh, ça me plaît ça !
- Quand même, trois, c'est un peu léger...
- Rassurez-vous, M.Tom, vous aurez un peu de renfort. Et, de toute façon, vous ne devrez pas mener une attaque en force, mais plus vraisemblablement une action de sabotage très ciblée.
- Comment ça, vraisemblablement ?
- Je ne connais pas la cible finale de l'opération. C'est Utopia, en accord avec le Directoire, qui doit la définir et qui vous transmettra vos instructions futures. Auparavant, vous devez rencontrer un représentant de notre premier « commanditaire » et lui exposer notre soi-disant plan d'attaque. La rencontre doit avoir lieu à Venise. Vous partez à midi. Les détails concernant la rencontre et ce que vous devrez dire ont été chargés sur vos terminaux. Vous serez également contactés par un représentant d'Utopia pour la vraie suite de l'opération.

Venise... Comme c'est romantique.
- Tom, ça n'a pas l'air d'aller, me demande Ray.
- Deux choses me déplaisent : qu'une agence de mercenaires comme la nôtre bosse pour des grosses organisations et qu'elle n'ait pas la maîtrise des opérations proprement dites.


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Le Colonel
Dernière édition par macteyss le 23/07/2008 23:44:01; édité 3 fois
 
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Posté le : 18/07/2008 20:27:23 Sujet du message :

Quelques heures à peine après le briefing de Nagata nous sommes sur le tarmac de l'aéroport. L'imposant Airbus A380 va nous amener à Milan, de là nous prendrons le TAV pour Venise. Le trajet se fait dans une ambiance pesante. Il va sans dire que d'être manipuler d'un commanditaire à l'autre ne nous plais guère. Chacun ressassant les événements de la veille.

Il est loin le temps où j'étais simple trader, me voilà en train de faire front à un militaire mégalomane...

- Venise! Ses canaux. Ses masques. Ses Gondoles... et ses gros bras. Dis-je en arrivant sur le quai.

Devant nous à quelques mètres, se tiennent trois grandes armoires à glace. Les trois hommes, engoncé dans un costume trop petit pour eux nous dévisagent et avancent d'un pas lourd vers nous.

- Nous vous attendions. Dis l'un d'eux
- Ha? fait Tom d'un air suspicieux

Je regarde Tunes l'air interrogateur.
- Suivons les. dit-il.

Emboîtant le pas de nos guides nous sortons de la gare.
Celle-ci en bordure du grand canal nous offre une vue impressionnante de la cité noyée par les eaux.
Nos guides se dirigent vers un bateau à moteur amarré à quelques mètres du parvis de la gare.

- Où va t'on? demande Tom
- Vous avez rendez-vous avec Mr Goualim dans l'heure. Il ne veut pas perdre de temps.
- Qui est ce Goualim? Dis-je
- Mr Nagata ne vous a rien dit?
- Vous voulez dire que nous allons voir le contact de monsi- je me fais interrompre par un coup de pied de Tunes.
Il reprend
- Nagata nous a dit que notre commanditaire souhaitait connaître la suite des opération, mais il était convenu que nous nous rencontrions après-demain à la fonderie de l'ile Murano.
- Il vous expliquera ses raisons lui-même, nous arrivons.

Le bateau s'est éloignée de quelques miles de l'île de Venise pour s'approcher d'un petit yacht ancré près de l'île de Campalto.
Une fois à bord, notre hôte se dévoile à nous.
Un grand type, blond, les cheveux court, respirant l'opulence, un sourire aux dents parfaitement alignées.
- Messieurs! Asseyez-vous je vous en prie. Dit-il en désignant une petite table entourée de banquette. Il fait signe à ses hommes de mains de se retirer et s'installe dans le seul fauteuil autour de la table.

Imitant Tunes, nous nous installons sur les banquettes.
- Je me présente, je m'appelle Edouard Goualim. Je suis envoyé par votre commanditaire pour connaitre votre plan d'action concernant la seconde phase de la mission.
- Nous avions rendez-vous après demain. Pourquoi ce changement? dit Tom
- Vous n'êtes pas sans savoir messieurs que Venise est le quartier général des T2M. La date que j'avais fixé ne servait qu'à tromper d'éventuels curieux.
- Je vois fis-je et pourrions nous avoir la preuve que vous êtes bien envoyez par notre commanditaire?
- Bien entendu réponds l'intéressé
D'un geste il appelle l'un de ses sbire et lui glisse quelques mots à l'oreille. Celui-ci s'éclipse et revient avec un petit ordinateur portable.
- Voyez.
Tournant vers nous l'écran de l'ordinateur nous voyons avec stupeur le visage de Charles. Celui-ci prend la parole
- Bonjour Messieurs, cet homme est bien le contact de notre commanditaire. Veuillez lui transmettre les plans des défenses et exposez lui votre plan d'action. Bonne chance à vous.

Après une brève concertation mentale, Tunes prends finalement la parole.
- Très bien monsieur Goualim, voici les plans des défenses. Il sortit d'une poche intérieur de sa veste une petite puce électronique. « Après une rapide études des plans il nous est paru évidant que l'approche par le Cameroun est la plus fiable et la plus sûr. Les troubles actuel existant entre ces deux pays nous permettraient de nous fondre facilement dans le décors. Ray sera chargé de couvrir notre approche. Il frappera au point sensible des défenses pour nous permettre une approche sans heurt. »
- Je vois.
La discussion continue ainsi pendant plusieurs minutes, détaillant un plan d'attaque tout à fait faisable mais que nous n'allons pas suivre.

- Et bien messieurs, je vais vous laisser retourner à vos activités. Vous devez être fatigué de votre voyage. Je vous contacterais si le besoin s'en fait sentir.

C'est sans plus de mots que nous prenons congé de notre hôte.
Seuls sur le bateau que je pilote nous ramenant à vive allure vers les canaux. Tunes marmonne:
- Ca ne me plait pas. Goualim n'est pas humain. Impossible de le lire. On aurait dit un ordinateur.
- Un androïde ou un truc du genre tu crois? Dis Tom
- Possible...
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WoodBlade
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Posté le : 22/07/2008 21:37:51 Sujet du message :

18/11/19 – 12h30 – Venise
De retour dans l'hôtel, nous recherchons par acquis de conscience un micro caché sous un meuble ou un pot de fleur. De toute façon la miniaturisation a fait de tels progrès, et ils sont même capables d'écouter une conversation en orientant un satellite...
J'ouvre en grand la fenêtre, pour laisser passer le frais soleil d'automne. Je me sers un Martini, mets un peu de musique, et m'installe sur la terrasse, dans un fauteuil, prêt à me perdre dans la contemplation des gondoles voguant sur le canal. Gilberto Gil n'a pas eu me temps de jouer trois accords que nous sommes contactés par Severance sur nos mobiles : rendez-vous dans vingt minutes. Tant pis pour le Martini-Gil.
Nous nous approchons de la porte. Je tends la main vers la poignée lorsque Tom stoppe mon geste. Moi aussi j'ai senti le danger. Je ferme les yeux et me concentre. Au bout du couloir, une conversation chuchotée. Apparemment deux hommes nous surveillent. C'était couru d'avance : notre commanditaire n'a qu'une confiance modérée et nous a mis sous protection rapprochée.
Nous élaborons un plan en quelques secondes. Par la terrasse, Ray fait un petit vol autour du bâtiment et atterrit de l'autre coté, sur la terrasse du restaurant. Tom appelle le room service.
Deux minutes plus tard on frappe à la porte. Chuchotements au bout du couloir. Le serveur patiente, tape encore, appelle, puis finalement ouvre la porte. Trois secondes de silence puis :
- Ma non e possibile ! signore ! signore !
Nous restons sur le sol, inanimés, à mesure que le type entre et que j'entends les pas feutrés de nos deux gardiens se rapprocher. Ils passent à la hauteur de notre porte, lorsqu'ils sont violemment projetés sur le sol de la pièce par un Ray lancé environ à Mach 0.1, qui parvient juste à s'arrêter au bout du couloir au pied d'une copie du David de Michel Ange.

Je convaincs gentiment le serveur « qu'il n'a rien vu, que tout est normal, et qu'il peut retourner à la réception », puis me retourne vers nos deux amis, qui peinent à reprendre connaissance. Ray les a déjà libérés des téléphones et autres appareils de communications dont ils semblent truffés.
Quelques claques et verres d'eau plus tard, ils sont disponibles pour un interrogatoire, facilité par la vue des griffes de Tom. Malheureusement ils ne nous apprennent pas grand-chose, si ce n'est qu'ils travaillent pour Goualim, qu'ils doivent le prévenir si nous bougeons de la chambre, et qu'à leur connaissance il n'y a pas d'autre équipe de surveillance. En bons sous-fifres, ils ne sont au courant de rien concernant nos affaires. Le prochain point planifié avec leur chef est à 16h.
Après que je les ai convaincus que ces petites pilules blanches étaient sans danger, et même pas mauvaises du tout, ils s'assoupissent pendant que nous les bâillonnons, attachons et installons bien au chaud dans un placard. Nous décidons de nous séparer pour nous rendre au rendez-vous.

Ray décolle le premier et en une seconde se retrouve sur le toit de l'église faisant face à l'hôtel.
« Pas de suspects aux alentours de l'entrée »
Tom descend et s'engage dans la rue partant à gauche.
« Tu n'as pas l'air suivi »
« Je ne sens pas de danger non plus »
J'attends cinq minutes, descends à mon tour et m'engage coté canal. Immédiatement un vapporetto vient à ma hauteur. Bip, bip, bip, je sens le danger. Peut-être que le type voulait juste arnaquer le premier touriste venu, mais dans le doute je décline son offre et marche jusqu'au pont suivant pour prendre un bateau. Je me retourne fréquemment. Pas de filature apparente.

Je retrouve mes équipiers à cent mètres du palazzo indiqué par Severance. Il a dû être somptueux il y a trois cents ans, mais parait à présent sur le point de sombrer, avec sa façade orange décrépie où s'épanouit avec bonheur la moisissure. Nous arrivons près de l'énorme porte de bois. Nous montons trois marches, lorsque celle-ci s'ouvre sans un bruit. Nous débouchons dans un hall vide. La porte se referme dans un égal silence. Une voix masculine résonne, s'exprimant en anglais avec un fort accent Italien.
« Veuillez monter l'escalier jusqu'au premier étage, messieurs »
Nous arrivons dans une salle à couper le souffle. Elle doit mesurer plus de cent mètres carrés, et ses murs crasseux sont recouverts de toiles de maitres. D'immenses tapis persans recouvre un parquet craquant et par endroit troué. Des statues antiques et des animaux empaillés complètent ce décor fellino-lynchien. Au milieu trône une immense table de bois, recouvertes d'ordinateurs, moniteurs et consoles diverses. Dans un coin sur deux grands canapés en cuir sont assis Severance et deux types en costume, la cinquantaine.
« Je vous en prie, asseyez-vous, messieurs... Oh, faites attention au parquet, il est un peu ... piégeux »
Nous nous asseyons. Les deux types ne se présentent pas. Seule Severance parle, et nous rappelle le topo par rapport à Alafin. Notre destination est Djilbe, à l'extrême nord du Cameroun, raison pour laquelle l'avion atterrira au Tchad, à Ndjamena, plutôt que Douala ou Yaoundé. Cette zone du proche du lac Tchad est source de multiples conflits, prise en sandwich entre Tchad et Nigeria, ce qui rend crédible notre opération médicale humanitaire. Elle est proche de notre cible factice : l'un des douze Piliers, tels qu'Alafin nomme les douze centres de détection et de télécommunication qui dressent les mailles de son infaillible réseau de défense, tout autour de la frontière.
L'idée est d'envoyer une équipe médicale d'une trentaine de personnes sur place, qu'Alafin prendra pour note expédition. Tout geste de sa part à l'encontre de ce convoi médical jettera sur lui opprobre et humiliation.
« Et nous pendant ce temps ? »
« Vous serez au Niger »
Je crois que nous commençons à être blasés des coups de théâtre : nous restons tranquillement à attendre la suite.
« Matsato est le premier atout pou faire chuter Alafin. Le deuxième est Mahni Manubi »
Nous connaissons tous l'ancien frère d'armes déchu d'Alafin. Nova mystérieux, chassé de son pays, nous ignorions qu'il avait été localisé.
« Comme vous vous en doutez, il possède un grand nombre d'informations vitales pour votre mission. Il partage avec nous la volonté de faire chuter Alafin, mais il ignore tout de votre future visite. Nous avons des informations, malheureusement imprécises, sur sa localisation, ses agissements et son entourage. Tout ceci sera transmis sur vos terminaux dès ce soir. Décollage demain à cinq heures. Si vous n'avez pas de question, vous pouvez quitter les lieux, et profiter de Venise la romantique »
J'aurais juré la voir sourire.

Le retour se passe sans encombre, de même que la libération des prisonniers, leur réveil et leur petit lavage de cerveau.
A 15h58 je les entends parler avec Goualim, et, n'y tenant plus je commande une assiette de penne alle vongole et une bouteille de Terre di Ginestra.
Dans treize heures nos trois sosies décolleront pour N'Djamena par vol régulier alors que nous nous glisserons dans un jet T2M à destination de Niamey, et d'ici là j'interdis à quiconque de m'empêcher de reluquer les raggaze depuis ma terrasse.
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macteyss
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Posté le : 23/07/2008 13:40:02 Sujet du message :

24/11/19 0H28 plateau du Djado
Je contemple notre maigre feu qui crépite et je tente de rassembler mes pensées, de faire le point sur notre situation. Nous sommes complètement isolés en plein désert, coupés de tout soutien (secret de l'opération oblige), notre équipement électronique HS, le sable s'infiltrant partout. Si mon endurance me permet de tenir le coup, je suis inquiet pour mes coéquipiers.
Ray est épuisé, les efforts qu'il a fourni ses dernières 48 heures pour nous protéger des monstrueuses tempêtes de sable avec son champ de force l'ont littéralement vidé. Plus inquiétant encore, l'usage intensif de son pouvoir l'a affecté. Par moments, il semble « fluctuer » physiquement, comme si son corps était sans cesse sur le point de passer en hyperdéplacement. Le phénomène dure quelques secondes avant de s'arrêter.
Tunes est lui aussi à la limite de ses forces. Non seulement les épreuves ont sérieusement entamé ses réserves, mais sa tentative de contacter par télépathie Harmattan l'a fait tourner de l'oeil. Quand il a repris conscience, il a été incapable de dire s'il avait réussi ou non. On a décidé de passer la nuit ici...
Pendant que Ray et Tunes dérivent dans un sommeil profond, je me remémore les derniers événements.

19/11/19 Niamey
Même pas le temps de voir la ville. Dès la descente de l'avion, un représentant de T2M nous aborde. Ils n'ont pas perdu de temps pour enquêter sur Manhi Manubi. Quand le Directoire et Utopia collaborent, ça ne traîne pas. Des rumeurs chez les touaregs parlent d'un démon du vent qui sévirait dans la région de Djado, une cité en ruines au nord-est du pays, interdisant le secteur aux caravanes. Cela colle au profil du gars. Le mec de T2M nous informe :
- Vous allez d'abord à Agadez où vous monterez une petite expédition pour Djado. M. Tunes parviendra bien à convaincre un guide de vous y mener. Attention, le secret sur votre présence ici doit être absolu : à partir de maintenant, vous êtes seuls.

20/11/19 Agadez
Pas de problème pour passer inaperçus au milieu des touristes qui débarquent à l'aéroport Mano Dayak et se répandent dans la vieille ville, entre remparts, mosquées et boutiques d'artisans. Une petite inspection auprès des agences locales nous apprend que tous les circuits en direction de Djado sont interrompus pour des raisons de sécurité. Là, je fais appel non pas à mes pouvoirs mais à mes expériences passées en Afrique : dénicher le bar louche et crasseux, dans lequel on entre dans un silence de mort, en attirant tous les regards. Ne rien dire. Consommer sans sourciller du tord-boyau local. Engager la conversation avec le patron, d'abord méfiant. Parler à voix basse. Gagner sa confiance. Voilà, il se déplace vers le fond de la salle, se penche vers un type, regarde dans notre direction. Avec un petit coup de pouce télépathique de Tunes, c'est gagné : le gars, Aiilid, nous emmènera demain vers Djado. Par contre, nous payons le véhicule, en plus du guide bien sûr.
Avant de dormir, j'ai pu consulter les dernières informations : on annonce l'arrivée d'une expédition humanitaire à Djilbe, au nord du Cameroun. Sans plus. Parfait. Juste de quoi titiller Sango, qui s'attend à une attaque de ce côté.

21/11/19
Des heures que nous roulons sur la piste du sel, entre Agadez et Blima. Chaleur, désert et ennui, rien de surprenant. Notre guide ne pose aucune question, ce qui nous convient tout à fait.

22/11/19
Première tempête de sable. Impressionnante pour le novice mais pas si terrible que ça. Mais elle a eu un effet immédiat sur Aiilid. Il semble terrorisé et murmure
- C'est juste un avertissement avant le Hulasikali Wala...
- Le quoi ? demande Ray.
- Le vent qui dévore la chair.
Tunes a dû intervenir et reconditionner notre guide. Il voulait faire demi-tour.

23/11/19
Quelle merde ! En 24 heures, nous avons essuyé quatre tempêtes de sable d'intensité croissante. Aiilid s'est montré de plus en plus difficile à contrôler, mobilisant sans cesse Tunes. Mon sens du danger est constamment en alerte. La troisième tempête a retourné comme une crêpe le véhicule. Nous avons pu nous en sortir et Ray a déployé son champ de force.
D'après nos relevés, nous n'étions qu'à 20 kilomètres des ruines de l'ancienne cité de Djado. Nous avons continué à pieds, malgré les regards affolés de Aiilid. Fort heureusement, nous avons pu récupérer pas mal de matériel dans la voiture ainsi que nos réserves d'eau.
La quatrième tempête nous est tombée dessus d'un seul coup, sans le moindre signe avant-coureur. La première rafale nous a renversés. Par réflexe, j'ai empoigné Tunes qui se trouvait à côté de moi. Ray m'a dit plus tard qu'il avait déployé son champ de force au hasard. Coup de bol : Tunes et moi étions assez proches de lui. Pas Aiilid. Quand l'enfer de sable et de vent a cessé, Ray s'est écroulé, vidé par l'effort. C'est là qu'il a commencé à « clignoter ».
- Je ne capte plus les pensées du guide, a dit Tunes.
Pendant qu'il s'occupait de Ray, j'ai fouillé les environs. Et j'ai trouvé Aiilid. Et j'ai compris ce qu'était le Hulasikali Wala, le vent qui dévore la chair...La moitié de son visage avait disparu : plus de nez, les orbites vides, les mâchoires dénudées, les tendons à nu sur la gorge, sur ses mains...

Pour nous, cela ne faisait plus de doute : ces tempêtes étaient provoquées par Manhi Manubi alias Harmattan, le vent du désert.
Tunes s'est assis, à côté de Ray qui récupérait lentement.
- C'est foutu, il ne nous laissera pas approcher davantage.
- On n'est plus très loin, ai-je protesté. Il faut tenter le coup !
- Tu parles ! Ray ne pourra pas nous protéger plus longtemps...
- Et tu veux faire quoi ? Rester là sur ton cul ? Vous faites ce que vous voulez, moi je continue !
Et je me suis éloigné en direction de l'antique cité en ruines. Je n'avait fait que quelques pas quand j'ai entendu Ray :
- Allez Tunes. Il faut le suivre : deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche.


La dernière tempête a anéanti ce qui restait de mes espoirs. Ray est allé au bout de lui-même pour nous protéger. Les ruines de Djado semblaient nous narguer, à une dizaine de kilomètres, pas plus. Mes deux équipiers n'en pouvaient plus. J'aurais pu continuer seul, mais la prochaine tempête m'aurait été fatale. Impossible d'avancer, ni de rebrousser chemin.
- Je vais essayer de contacter ce salopard de Harmattan, a dit Tunes. Mais ça risque d'être difficile : je ne sais pas où il est, ni même, tout compte fait, si c'est bien lui qui est la cause de ce bordel.
- De toute façon, on n'a pas le choix.


24/11/19 0H45 plateau du Djado
Depuis, j'attends, je veille, alimentant notre feu minuscule des quelques broussailles sèches que j'ai pu ramasser. La fatigue commence à me gagner moi aussi. Mon sens du danger bat toujours le rappel, sans arrêt depuis deux jours. Cependant, je crois y déceler un subtil changement. Derrière moi. Je me retourne brusquement.
Un chacal est assis à cinq mètres de moi et me regarde fixement.
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Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

Le Colonel
Dernière édition par macteyss le 24/09/2008 22:07:23; édité 2 fois
 
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mamantins
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Posté le : 27/07/2008 14:23:11 Sujet du message :

C'est dans un semi-sommeil qu'un vieux cour de géographie me revient à l'esprit. J'y vois encore ma professeur, une grosse bonne femme transpirant le mauvais goût:
- Les nuits dans le désert sont fraîches. Les températures peuvent avoisiner le zéro....
Je me retourne encore et encore, frissonnant, cherchant à nouveau le sommeil.
La journée fut longue et éprouvante. Je n'en reviens pas que Tom soit si résistant. Heureusement qu'il est là protégeant notre sommeil.
Je tourne la tête en direction du feu mourant pour voir notre chaperon. Personne.

Je réalise alors que le feu n'est plus que braise.

Je me redresse brutalement déclenchant une violente migraine.
Tunes est toujours à coté de moi, endormi.
Je me lève fait quelques pas et reviens vers mon compagnon d'arme.

- Tunes! Tom n'est plus là.
En quelques secondes je réussis à lui transmettre mon stress.

Faisant rapidement le tour du campement sous la voûte étoilée, nous découvrons rapidement des traces de pas allant dans la direction des ruines. La tête battant le rappel, nous suivons la piste laissé par Tom.

Si l'on devait trouver des avantages à marcher dans le désert pendant la journée, je dirais que l'on voit mieux où l'on marche, mais surtout que les bestioles dorment.
Plus d'une fois, nous avons marché sur un serpent, sursauté au son d'un jappement, ou croisé le chemin de nués d'insectes.

Il doit être 3 ou 4 heures du matin quand le ciel nous dévoile à quelques centaines de mètres une cité en ruine se dressant fièrement sur un roc. Eclairée des lumières vacillante des étoiles, la cité est impressionnante et inquiétante, dressant ses murs vers les cieux . Notre piste continu en direction de la cité.

En approchant nous nous apercevons que la végétation a repris quelque droits ici. Le roc à les pieds dans l'eau et celle-ci alimente palmiers et buissons sur une centaine de mètre à la ronde.
Nous trouvons rapidement un chemin de terre montant vers les ruines qui nous dominent de leur hauteur.

Les tours et les toits de la cités ont depuis longtemps été vaincu par le désert, seul les haut murs de pierre semble former un labyrinthe dans lequel nous nous perdons.

- Tunes, tu perçois quelques chose?
- Rien. Et je suis éreinté.
- Bouges pas de là, je vais voir d'en haut. Dis-je en décollant.

Les murs de la cité forment en effet un labyrinthe impossible à traverser sans guide. Faisant un rapide tour, je distingue une forme sombre dans une autre partie du dédale. Tom!

- Tom! Tom! Atterrissant à ses cotés. Ca va mon vieux?

Assis par terre, le yeux dans le vague il m'adresse un sourire niais.
- Hooo du calme Ray. On est tranquille là. Hein. Pas de souci. Ce sont des amis. Je cherche Tunes.

Je me tourne vers la direction que montre son doigt pour me trouver nez à nez avec une douzaine de chacals et un petit bout de femme noire aux yeux rieurs.

- Que lui avez vous fait? Dis-je en me redressant.
- Rien du tout. Il a dit vouloir contacter par l'esprit ses amis. Je lui ai donc donné les moyens de le faire. Elle pointe son doigt vers un bol renversé dans un coin.
- Je vais chercher Tunes.

En moins de 2 min nous voilà à nouveau tous réunit, au milieu d'un labyrinthe, surveillé par une meute d'animaux en tous genre. Notre interlocutrice a disparu.

Le jour se lève lorsque Tom sort de son état second. A peine celui-ci est t'il en état de dire une phrase intelligible que le vent se lève, soulevant la poussière ambiante.
Les animaux qui montaient la garde détalent dans tout les sens alors qu'arrive par la coté nord du couloir un trio hétéroclite.
Deux femmes et un homme. L'une est celle que nous avons vu pendant la nuit, Faune, probablement. La petite asiatique qui se tient en retrait est sûrement Zephyr. L'homme quand a lui est africain sans aucun doute, le corps allongé, le torse nu laissant percevoir ses muscles secs et saillant, il a le visage barré d'une vilaine cicatrice partant de l'oeil gauche à son oreille gauche.

- Bonjour messieurs, je suis Manhi. J'ai cru comprendre que vous aviez besoin de mes services.
Il se tourne alors vers Tunes. Je vous écoute, après tous vos appels je suppose que c'est important.

Sans plus de cérémonie il s'assoit par terre.

Une brève explication s'en suit.
- Je vois. Très bien, si ma contribution peut faire tomber Alafin je vous aiderais. Mais je veux quelque chose en échange.
- Quoi donc?
- La tête d'Antéus.
- Quoi!? La surprise se lisait dans nos yeux.
- Il y a une dizaine d'année ce traître a trahi la confiance que j'avais mi en lui. Promettant aide et soutiens à mon peuple pour aider à la reforestation de mon pays. Au lieu de cela, il attisa les tensions, changeant sa veste quand cela lui profitait le mieux. Je n'ai que faire de son repentit et de son engagement pour une quelconque cause. Je veux sa tête.
- D'après nos renseignement il a disparu il y a quelque jours ça sera dur de le trouver. Dis Tom
- Antéus est ici. Dans une des cellules anti-novas de Alafin. Et il va de soit qu'il n'en sortira pas vivant. Si nous sommes d'accord, alors nous vous accompagnons.

Après une brève concertation mentale, Tunes prend la parole:
- Soit. Mais nous devons faire vite. Plusieurs diversions sont en cours et il nous faut agir pendant qu'elles sont encore en place.
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WoodBlade
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Posté le : 31/07/2008 15:46:29 Sujet du message :

Nous sommes déjà debout en train de nous activer, mais Manhi, assis, nous regarde en souriant.
« Je pense que vous n'irez nulle part dans cet état de fatigue. Suivez-moi »
Nous traversons quelques ruelles, avant que notre guide nous fasse pénétrer une petite pièce sombre. Une vieille femme est assise autour d'un feu, remuant le contenu d'un chaudron. Elle nous fait signe d'approcher. Ne sentant aucun danger, je m'assois, et avale la louche de breuvage qu'elle me tend. Elle pose alors son pouce sur mon front et murmure quelques paroles. Engourdi, je m'allonge à même le sol et m'endors instantanément.

Nous sommes réveillés par les chants des oiseaux. Je sors précipitamment de la pièce. Vu la position du soleil, nous avons dormi à peine deux heures, mais je me sens reposé comme à la sortie d'une cure de relaxation HuNo.
« Bien dormi, messieurs ?»
Manhi est assis à l'ombre d'un palmier, un petit singe gris sur le genou.
« Avant toute chose, laissez-moi vous présenter mon domaine. »
Franchissant une large porte, nous nous retrouvons sur une terrasse surplombant l'oasis, écrasé de soleil. A notre étonnement, une vingtaine de personnes s'occupe à cultiver fruits et légumes. Une caravane de dromadaires est en train de livrer de gros blocs de sel blanc. Des singes nous regardent d'un air intrigué, alors que le chant des oiseaux remplit l'air ambiant.
« Nous avons choisi de ne garder du monde que l'essentiel. Croyez-moi, je ne regrette en rien le pouvoir et la politique ».
« Qui habite cet endroits Manhi ? Des Novas ? »
« Entre autres. Des gens fatigués de la civilisation actuelle, qui sont tentés par un retour à un monde disons, plus originel. Vous comprenez que nous tenons à garder cet endroit secret, d'où les légendes entretenues pour éloigner les rôdeurs ... et les désagréments que vous avez rencontrés pour arriver jusqu'ici »
Nos continuons à déambuler dans les ruelles presque désertes de l'antique cité, passant de temps en temps devant une petite pièce ou s'affaire dans la pénombre un membre de la communauté.
Arrivant sur une placette protégée d'un auvent, Manhi s'assoit devant une petite pièce. A l'intérieur un jeune gars, blanc au longues dreadlocks semble affairé avec de composants électroniques. Il nous lance en rigolant :
« C'est vous les agents secrets ? Moi c'est Victor. Je pense arriver à nettoyer vos mobiles : le désensablage c'est une spécialité ici, ah, ah, ah »
Manhi le regarde en souriant puis enchaine, l'air soudain grave :
« Pour percer les défenses d'Alafin il faut semer le chaos, partout simultanément. Le vrai-faux convoi humanitaire est une bonne idée, qu'il faut compléter. Ray, pouvez-vous voler avec un sac à dos de 40 kg ? »
« Bien sur »
« Alors vous pouvez voler avec Zéphyr sur le dos. Voila mon idée. Vous allez faire le tour du pays, et déclencher ouragans, raz de marées et crues le plus vite possible. Simultanément nous nous rapprocherons, Tunes, Tom et moi vers un point précis de la frontière, où nous nous retrouverons. De là, je vous ferai entrer au Nigeria»
Manhi s'absente et revient avec un petit terminal portable. Une carte du Nigeria s'affiche. Il indique à Ray les cours d'eau à faire déborder, les endroits sensibles aux vents, les installations pétrolières et les principaux centres défensifs.
« Faite attention : volez le plus près possible du sol, à plus de dix kilomètres de la frontière et ne franchissez pas le mur du son. »
Alors que Zéphyr, souriante, entre dans la pièce, lunettes de soleil sur la tète, short kaki et t-shirt moulant, Manhi indique les coordonnées du point de rendez-vous.
« Nous nous retrouverons à 20h derrière ce piton rocheux proche de la frontière. Allons déjeuner, nos avons tos besoin de forces. »

Nous finissons un grand plat de semoule, dattes, pois chiches et figues, quand Victor revient, mon mobile à la main.
« Et d'un !»
Je consulte les messages : les infos sont nombreuses :
.../ Matsato a commencé à essayer d'affaiblir les défenses d'Alafin, via une série d'attaques informatiques. / mouvement de troupes au nord-est du pays, près de la frontière camerounaise / des indics confirment la présence probable d'éléments cyborgs au sein d'une association criminelle connue pour ses liens avec le régime d'Alafin / ...

« Manhi, que ferons-nous une fois au Nigeria. On nous a parlé d'une Résistance cachée, d'entités Novas clandestines ... »
« J'y viens. Il faut savoir que le Nigeria est considéré de deux cent cinquante ethnies, ce qui explique que ce pays fut une véritable poudrière pendant des années. Alafin a mis un couvercle sur tout ça, mais le feu continue, même étouffé. Il serait trop long de vous décrire la situation précise. Sachez que le Nord est principalement habité par des tribus berbères et des ethnies musulmanes, tous mêlant dans leurs rites des traditions locales. Ces peuples sont tous hostiles à Alafin, qui tente d'éradiquer les vieilles coutumes. Par ailleurs, Alafin est un farouche Novaphobe, persuadé qu'ils sont le principal danger pour son pouvoir. Beaucoup ont fui et certains ont été exécutés. D'autres vivent cachés dans des endroits retirés, et accueillent les jeunes Novas lorsque ceux-ci découvrent leurs pouvoirs. Ces lieux forment le secret le mieux gardé de la Resistance. Il y en aurait cinq, mais je n'en connais qu'un ».
Faune intervient :
« Le lieu que vous devez attendre est le village d'Abacha, environ trente kilomètres avant la frontière. C'est un bourg de mille âmes, d'ethnie Nupe, situés sous de hautes falaises. Une partie du village est d'ailleurs constitué d'habitations troglodytes. Des membres de la famille de Manhi et des Résistants y vivent et sont en contact avec nous. »
« En contact ? »
La jeune créole hoche la tête, et nous indique une volière, au sommet d'une tour décrépie.
« Un des pigeons vient de revenir : ils vous attendent »
Manhi reprend la parole :
« Attention, n'oubliez pas qu'Alafin a envoyé des espions partout dans le pays, restez donc extrèmement prudents. Mettons-nous en route »

Vingt minutes plus tard, Ray décolle, la jeune asiatique harnachée sur le dos. Manhi s'approche d'une vieille grange.
« Nous avons six heures pour faire près de mille kilomètres, il ne faut pas trainer »
Il ouvre la porte, et nous découvrons une antique jeep recouverte de panneaux solaires, et montées sur des amortisseurs surdimensionnés. Devant nos mines ahuries il sourit.
« Je n'ai dit jamais que nous ne refusions tout du monde moderne. Montez à bord du Sandspeeder, et veuillez en excuser le confort un peu spartiate »

Le paysage grandiose défile à toute vitesse. Les déserts de sable et de pierres se succèdent. Nous longeons de hautes falaises blanches, et plus loin une oasis, d'antiques villes abandonnées, des campements nomades et quelques villages de pierre. La voiture saute et rebondit sur les dunes et les rochers. Elle parait extrêmement légère, et roule quasiment sans bruit avec son moteur électrique. Seul le vent chaud du désert et les hurlements de douleur des amortisseurs se font entendre.
Après six heures de route nous arrivons au pied d'un grand piton rocheux. A moins d'un kilomètre on distingue les miradors de la frontière. Immédiatement, Manhi sort du véhicule, et commence à faire lever un vent de sable.
Au bout de quelques instants, des bourrasques terribles balaient la frontière. Des arbres et des rochers sont emportés et viennent se b riser sur les barbelés. On entend des hurlements dans les haut-parleurs. Ray arrive à cet instant, couvert de terre et de boue, mais visiblement ravi du voyage.
« Quel bordel elle peut mettre la petite en cinq minutes : bonne chance à son futur mari. En tout cas tous les fleuves du pays sont en crue, et plus une plate-forme de pétrole ne fonctionne. Ouaouh, ici aussi ça souffle ! »
« Approchez-vous hurle Manhi au bord de la tempète. Messieurs tenez-vous serrez les uns aux autres. Je vais vous envoyer par dessus les barbelés. Parmi tous les arbres et les rochers qui volent vous passerez inaperçus, j'espère. Ray, pensez à activer votre champ de protection avant l'atterrissage. Bonne chance, je vous recontacterai rapidement»
Une seconde plus tard, Manhi nous envoie voler comme un fétu de paille. Nous passons à toute vitesse à près de vingt mètres de haut, Nous atterrissons presque en douceur sur une petite dune, et nous mettons à courir le plus vite possible. Ray reste avec nous. Au bout de vingt minutes de course, le bruit des haut-parleurs et des hélicoptères se dissipe. Après près de huit heures de marche, nous distinguons au sud les lueurs d'un village.
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Posté le : 04/08/2008 15:41:58 Sujet du message :

Allongé sur une couchette confortable, je pense à voix haute :
- J'aime quand tout se déroule comme prévu !
- Que veux-tu dire ?
- Et bien, mon cher Ray, depuis que notre mission a commencé, c'est-à-dire depuis que notre bonne agence HuNo nous a appelé au Japon, rien ne s'est passé comme on le pensait ! On se fait tirer dessus à la boule quantique dès qu'on sort de l'aéroport de Sapporo, le monsieur Matsato que l'on cherche s'avère être une Madame, le Directoire et Utopia interviennent dans l'affaire et choisissent de collaborer, notre premier commanditaire – Sango en personne – semble vouloir nous baiser, le gars qu'on doit contacter dans le désert nigérien, Manhi, manque de nous tuer, puis il accepte de nous aider, donc de bosser avec Utopia, mais en échange, il demande la tête d'Antéus, l'un des novas les plus célèbres, récemment disparu et soi-disant prisonnier de Sango, ennemi juré de Manhi... Bref, je me réjouis seulement que, depuis 24 heures, les éléments semblent se dérouler normalement : Manhi nous a fait passer la frontière, nous avons atteint le village qu'il nous a indiqué et nous y avons été bien accueilli, comme il l'avait dit.
- C'est sûr que vu sous cet angle, cela en deviendrait presque suspect...
- Mais quoi donc, Ray, intervient Tunes : que rien ne se soit passé comme prévu où que, justement, un truc se déroule selon le plan ?
- Ce qui est normal devient inquiétant, déclare doctement Ray.
Je grommelle en me retournant :
- Ah, non, stop ! Marre de me faire des noeuds au cerveau ! Je suis un militaire, moi, un homme de terrain. Triturez-vous les méninges si vous voulez, moi, je dors. »

La douce impression d'avoir retrouver quelques certitudes se prolonge encore se matin. Yildrim, le cousin de Manhi, qui nous a accueilli hier soir nous fait découvrir la partie troglodyte du village d'Abacha. La totalité des mille habitants est hostile à Alafin Sango mais seule une petite partie fait partie de la résistance active.
- C'est notre force et notre faiblesse, explique Yildrim. Nos communautés résistantes sont suffisamment petites pour ne pas attirer l'attention des troupes de Sango, mais cette petite taille nous interdit des actions des grande envergure. Ou alors il faudrait que plusieurs groupes se rassemble, mais, de ce fait, on deviendrait repérables.
- Vous comptez bien quelques novas dans vos rangs ?
- La plupart sont des adolescents qui ont été envoyé ici pour se cacher quand leurs capacités se sont manifestées, la quasi-totalité des novas adultes ayant été exterminée par Sango dès sa prise du pouvoir. Ils n'ont pas appris à les développer, à les utiliser, de façon à être efficace. Sur le plan militaire, cela ne vaut rien. Mais avec vous, ça va changer !
Et un énorme sourire vient barrer son visage.
Tunes intervient :
- Avant tout, Manhi devait nous contacter, vous avez des nouvelles ?
- Oui, un pigeon est arrivé ce matin. Il portait ceci, répond Yildrim en tendant une clé-mémoire du dernier cri.

Tunes s'empresse de l'insérer dans son mobile. Manhi a enregistré les dernières nouvelles ayant trait à la « crise nigérianne ». Tout semble se dérouler selon le plan. Des catastrophes naturelles inexpliquées ont gravement perturbé le pays. Le président Alafin Sango hurle au complot des novas contre le Nigéria. Utopia dément et semble sous-entendre que le mouvement Terragen y serait pour quelque chose. Le Comte Orzaiz s'est indigné de telles accusations. L'ONU appelle au calme et s'inquiète des mouvements militaires de l'armée nigérianne à la frontière camerounaise.
La dernière vidéo montre un discours d'Alafin Sango noyés sous les ovations jaillissant de deux cent mille poitrines.
- Belle propagande, commente Ray.
- Détrompez-vous, dit Yildrim. Ces gens soutiennent fanatiquement Sango. Ils lui sont dévoués jusqu'à la mort. Et c'est ainsi dans tout le sud du pays. Dans le nord, la situation est un peu différente, c'est là qu'on trouve les rares opposants, comme nous et d'ailleurs...
Je le coupe car le message de Manhi ne se limite pas à des informations. Harmattan nous livre ses intentions :
- Je compte franchir la frontière au même point que vous la nuit prochaine. Les dégâts causés précédemment n'ont pas été complètement réparés et, même si l'infâme Salafin se doute de quelque chose, je ne crois pas qu'il soupçonne que je frappe à nouveau au même endroit. Par contre, il serait bon de poursuivre notre tactique de diversions multiples. Les catastrophes naturelles se sont calmées, la crise à la frontière camerounaise peut fort bien ne pas empirer. Il faudrait qu'à votre tour, vous attiriez les regards de l'armée nigérianne loin de la frontière. Demandez à Yildrim. A bientôt. 

Nous nous tournons vers le cousin de Manhi.

-Je suppose que vous avez des cartes précises de la région dans votre mobile ?
- Bien sûr, réponds Tunes en affichant la dernière carte fournie par Manhi.
- Voilà, reprend Yildrim en indiquant sur la carte un endroit situé à environs cent kilomètres au sud-est d'Abacha. C'est un camp secret de l'armée. On ne sait pas précisément ce qu'il s'y trame mais c'est là qu'on été emmené tous les résistants de la région qui ont été capturés.
- Et, bien évidemment, personne n'en est jamais ressorti...
- Ah non, M. Tom. La plupart en sont ressorti. Avec l'uniforme de l'armée sur le dos et une admiration fanatique pour Alafin. Vous comprenez pourquoi ce camp constitue notre objectif principal.
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mamantins
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Posté le : 06/08/2008 18:56:04 Sujet du message :

- Je t'avais dit que ton idée était stupide.
- Ça va hein! C'est pas le moment Ray. Maintient ton champ de force. Il faut trouver une solution.
- Je sais! je sais! C'est pas comme si on était encerclé par un bonne centaine de soldats. Il fout quoi Tom? J'ai peur qu'ils arrivent à trouver des contre-mesures à nos pouvoirs.

Je souris intérieurement en me disant que la diversion est une véritable réussite. Il faut nous voir, à l'entrée du bâtiment énergie du camp de « formation »: une énorme parabole solaire récupérant l'énergie de l'astre et la stockant dans des accumulateurs supraconducteurs géants. Les piles surpuissantes sont en sous-sol dans une salle réfrigérée car ces matériaux ne fonctionnent pas à plus de 20 degrés.
C'est ici que se trouve notre cible.

Le plan de Tunes était simple. Infiltrer le camp le plus discrètement possible en profitant de la nuit pour poser une bombe au niveau des accumulateurs. D'après ses calculs, ça rayerait tout simplement le camp de la carte.
Tunes se chargerait de convaincre tout les hommes que nous croiserions que nous étions noirs et fanatiques. Je devais rester à l'extérieur des murs en cas de pépins attendant avec le véhicule à une heure de marche du centre. Tom et Tunes devaient atteindre la salle des accus avant 23h et revenir ici, l'explosion était prévu pour minuit. La première partie du plan c'est déroulé sans aucun problème. Personne dans le camps ne doutait du patriotisme et des origines de mes compagnons après avoir croisé le regard de Tunes. Ils n'atteignirent la parabole du centre sans problème. Ils s'engouffrèrent dans les sous-terrains. Et c'est après quelques minutes que je reçu l'alerte mental de Tunes!
- Ray! Rappliques en vitesse! On est repéré!
- Qu'est ce que. Fis-je en décollant
- Cyborg.

L'entrée de la salle frigorifique était gardé par un androïde. Impossible de toucher son esprit. Malgré les réflexes entrainés de Tom, l'alerte fut donnée. Tunes m'avertit en remontant alors que Tom entrait dans la salle des accumulateurs.
Voilà comment on en est arrivé là.

- Tu peux encore tenir? Dis Tunes
- Oui, ça va pour le moment mais j'aime pas ce qu'ils prépare.

Après plusieurs minutes une brèche se forme dans la masse de nos assaillants pour laisser place à deux personnes. Le premier est une montagne de muscle, un grand noir, le crane rasé, souriant. Le second est plus petit mais il n'en reste pas moins musclé. Ils portent tout deux des bracelets électroniques à chaque poignets.
Je reste confiant jusqu'à ce qu'ils arrivent à proximité de mon champs.

- Ray! Ils ont des saturateurs... C'est mauvais ça.
- Des quoi?

Le choc est violent! Ma tête va exploser. Les bracelets deviennent bleutés au contact de mon champ de force, augmentant sa puissance et de fait l'effet qu'il a sur mon organisme.
Tom surgit à ce moment par la porte toutes griffes dehors
- C'est fait. Dit-il. Il ne faut pas rester là.
- Et on fait comment? Dis-je
- Ray! Tu clignotes!
- Je quoi? Ma tête bourdonne de plus en plus
- Tunes fais quelque chose! Faut dégager!

Je sens que je me perd, ma tête me fait mal. Je voudrais être loin d'ici. Et la pression se relâche.
- Ray! T'es toujours là?
- Oui!
- Maintiens ton champ en place.
- On bouge dis Tunes.

Sortant du brouillard dans lequel j'étais, je réalise ce qu'il se passe autour de nous. Tom m'aide à avancer à un rythme soutenu alors que Tunes ordonne à toutes les personnes à portée de voix de tirer leurs confères. Une véritable panique s'installe dans le camp. Personne n'a l'air de savoir sur qui tirer. Chacun peut devenir une menace. Les porteurs des bracelets baignent dans leur sang à quelques mètres derrière nous, probablement les premières victimes des effets des pouvoirs de Tunes. Des centaines de cadavres et d'agonisants jonchent le sol du camp alors que nous prenons la direction de notre véhicule.

- C'est bon Thomas, je peux marcher tout seul maintenant. Merci.

Mes forces me reviennent. Doucement. Tunes à l'air épuisé aussi.
- On ne va pas assez vite. Accélérez! s'affole Tom après un rapide coup d'œil à sa montre.

Une centaine de mètres laborieux après ce dernier avertissement, l'explosion a lieu. Comme si le soleil se lève brutalement éclairant violemment le désert, projetant nos ombres au loin dans un vacarme d'enfer.
- Tiens bon Ray! Hurle Tom alors que le souffle de l'explosion nous atteint chargé d'électricité statique.
- Je sais...

Malgré le bouclier le souffle nous projette en avant de plusieurs mètres. Se relevant le premier, Tom constate que le camp n'est plus qu'un vaste cratère de sable vitrifié. Tunes, à quelques mètres, se redresse à son tour, le bras droit démit.
- Où est Ray? Dit Tom.
- Je n'en sait rien. Je ne sens plus sa présence.
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WoodBlade
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Posté le : 13/08/2008 21:33:33 Sujet du message :

Je titube, déstabilisé par l'effet du choc. Tous mes sens semblent émoussés, et la voix de Tom me parvient assourdie. Ray est invisible. Je jette un coup d'œil là où quelques secondes auparavant se trouvait le camp. Autour du cratère gisent ça et là des pans de murs ou des restes de carcasses métalliques calcinées, faiblement éclairés par la Lune.
Aucun soldat ne nous a pris en chasse au moment de notre fuite, préférant passer les derniers moments de leur existence à méthodiquement s'entretuer. Mon pouvoir d'influence semble sans effet sur les cyborgs, mais il parait multiplié sur les soldats décérébrés passés par l'étape « lavage de cerveau à la Sango »

Je fais une dizaine de mètres aux cotés de Tom, quand nous remarquons une profonde tranchée sombre. Protégé par son champ de force et propulsé par le souffle de l'explosion, Ray a entaillé le sol sur plus de cent mètres de long et cinq bons mètres de profondeurs. Il se relève péniblement et annule son champ protecteur.
- « Aidez-moi à sortir de là, les gars ... non je déconne »
D'un petit vol plané il nous rejoint sur le bord de la faille.
Après avoir avalé un petit remontant « naturel » fourni par Manhi, nous repartons en direction du véhicule. Exténués (enfin, surtout moi), nous mettons plus de deux heures à retrouver le petit 4x4 dissimulé à flanc de colline.

Tom prend le volant, et fonce en direction du point où nous devons retrouver Yildrim. Près d'une petite palmeraie, nous apercevons un groupe de véhicules, tous feux éteints. Nous entendant approcher, l'un d'eux allume ses phares trois fois, selon le code convenu.

Yildrim nous attend, accompagné de cinq hommes. Il a l'air soucieux.
« Il ya du nouveau, nous ne pouvons plus rentrer à Achaba »
« En tout cas, la camp de formation est bien rasé »
« Je sais, bravo pour cette réussite ... mais il y a autre chose, je pense que nous sommes espionnés : regardez un peu les messages que Sango envoie à la face du monde ... il se fait passer pour un martyr »
Il nous tend un terminal portable, sur lequel sont diffusées les images d'un journal télévisé. Tétanisés, nous reconnaissons parfaitement Ray et Zéphir volant en rase-motte, faisant déborder les rivières ou provoquant un raz de marée, le tout accompagné de la voix de Sango appelant son peuple à la résistance contre ces attaques ... Ray s'exclame :
« Ces images ont été prises à l'extérieur du Nigeria ! Qui les a prises ? Comment Alafin les a-t-il récupérées ? »
« A mon avis, il n'a pas eu à les récupérer : il les a faites tourner lui-même » répond Yildrim.
« Mais nous ne nous sommes arrêtés que dans des coins déserts ! Impossible que quelqu'un ait mis des caméras de surveillance par hasard dans ces endroits. »
J'interviens :
« Dans ce cas, c'est que le hasard n'a rien à voir là-dedans ... Alafin savait où vous vous arrêteriez »
« Mais le plan a été décidé seulement hier à Djado ! »
Nous sommes abasourdis. Comment Alafin a-t-il pu obtenir la roadmap de Ray ?
Yildrim reprend la parole.
« En tout cas il est trop dangereux de retourner chez moi. Les échos de vos exploits au camp sont également déjà connus : nous avons intercepté des échanges entre bases militaires : ils sont déjà à votre recherche. Les hélicos seront bientôt là. Il ne faut pas trainer dans le désert : nous allons à Potiskum »
« C'est quoi Potiskum ? »
« C'est la ville la plus proche d'ici. Ce n'est pas immense, mais c'est situé sur la principale autoroute de la région. C'est une ville très marchande, où il sera plus facile d'échapper aux forces d'Alafin... C'est également le principal centre de Résistance de la région. »

Les cinq hommes de Yildrim partent des directions opposées, chacun dans un véhicule « histoire de compliquer la tâche à nos poursuivants ». Nous montons avec notre hôte dans un vieux 4x4 Japonais. Il roule sans phare, seulement éclairé par la Lune, sur la piste désertique défoncée. J'ai envie de somnoler, mais il faut avancer. Je balaie rapidement son esprit : il n'est pas le traitre.
« Yildrim, que savez-vous sur ces espèces de cyborgs qui travaillent pour Sango ?» demande Ray
« Eh bien ... rien n'est certain sur le sujet, mais voila l'hypothèse à laquelle nous sommes arrivés : Sango prétend avoir des armées dévouées, assistés d'êtres cybernétiques, disons des robots, pour les missions extrêmes. Il est très fier de la puissance et de la discipline de ces troupes. La vérité semble être toute autre : soldats fanatiques et cyborgs ne sont que les deux stades d'évolutions des hommes qui subissent un véritable lavage de cerveau. La première étape consiste en un traitement chimique psychiatrique, qui forme une armée de fanatiques hystériques. Puis, les plus performants d'entre eux subissent la deuxième étape : une série de puces sont implantées dans leur système nerveux. Ils deviennent de véritable machines décérébrées, obéissant aveuglément aux ordres les plus téméraires ou les plus abjects. Ils deviennent en outre insensibles aux attaques mentales »
« Effectivement, en terme d'image de marque, c'est moins reluisant »
« Vous avez raison, si nous pouvions montrer que la fidélité à Sango est obtenue grâce à des moyens inhumains, son crédit serait grandement entamé ...»

L'aube pointe face à nous lorsque nous atteignons l'autoroute qui relie le nord-est au centre du pays. Yildrim allume un mobile : une carte de la région s'affiche ou clignotent les barrages que les militaires ont dressés. Des hélicoptères passent régulièrement. Nous arrivons vers une série d'entrepôts qui semble marquer le début de l'agglomération. Yildrim tourne brusquement sur une route de terre, franchit une palissade et s'arrête sur un terrain vague. Deux types sortent d'une cabane, viennent parler à notre chauffeur puis s'éloignent au petit trot. Nous descendons du véhicule, et une minute plus tard, l'un des types ramène un vieux camion-benne défoncé, rempli de sacs de ciment. Yildrim nos explique :
« Venez, planquez-vous sous la benne dans le compartiment aménagé. Les soldats ne peuvent pas se permettre de fouiller en détail les véhicules : Sango ne veut pas que l'image d'une autoroute paralysée soit diffusée. Il commence peut-être à paniquer mais il ne veut pas que ça se sache... »

Nous passons vingt minutes dans le noir, dans cet espace haut de cinquante centimètres, sur des routes défoncées. Nous sommes arrêtés par plusieurs patrouilles, mais Yildrim doit être convaincant et nous passons à chaque fois. Le véhicule ralentit une fois de plus, et la température baisse. Nous avons dû rentrer dans un garage. Un bruit de rideau de fer, et il coupe le contact. Un silence oppressant dure pendant plusieurs minutes. Nos osons à peine respirer, suant à grosses gouttes.
Soudain le bruit du vérin : la benne est soulevé, et nous émergeons dans une espèce d'entrepôt, véritable capharnaüm.
« Excusez le délai : je voulais m'assurer que personne ne m'avait suivi. Venez, vous êtes attendus. »

Il ouvre une lourde porte, puis descend un escalier de fer. Nous arrivons dans une pièce sombre où sont assis deux nigérians, la quarantaine, ainsi que deux adolescents, l'air à la fois déterminés et un peu perdus. Des Novas de toute évidence.
L'un des deux hommes se lève, immense, le regard noir, et nous indique un banc :

« Asseyez-vous messieurs. Je suis Oko. Je sais qui vous êtes. Vous l'avez compris : la guerre contre le Monstre va entrer dans sa phase la plus violente.»
« Quelles sont les dernières nouvelles ? » demande Yildrim
« L'armée de Sango est très dispersée dans le pays, du fait des menaces et des incidents ayant eu lieu. C'est une chance pour nous. Manhi nous a contactés : il est entré la nuit dernière au Nigeria, avec une dizaine d'hommes à lui. Autre chose : le réseau de communication et de défense de Sango, que nous tentons sans cesse de pirater a connu plusieurs coupures ces derniers jours. Etes-vous au courant d'une cause possible ? ».
Nous lui détaillons les agissements de Matsato.
« Intéressant ... tout ce qui peut déstabiliser le Monstre peut nous être utile.»
« C'est vrai, mais n'oublie pas qu'un ennemi se cache également à l'intérieur, puisque Sango possède les images des attaques»
« Je sais. Depuis toujours le Monstre envoie des taupes infiltrer nos réseaux ... Pour l'heure nous devons nous concentrer sur les points névralgiques des défenses et poursuivre nos offensives.»
Alors qu'Oko, affiche une carte du pays, nous recevons un appel sur nos mobiles. Vu le cryptogramme utilisé ça vient du Directoire. Pour prendre le risque de se faire intercepter par les systèmes de détection de Sango, le message doit être capital...
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macteyss
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Posté le : 14/08/2008 19:16:46 Sujet du message :

- Alors, Tunes, il vient ce message ?
- Ça arrive, Tom, mais le cryptage est béton... ah, voilà. Tiens donc, Stéphanie Severance.
- Houla, je n'aime pas trop la tête qu'elle fait. Ça ne présage rien de bon...

« Tout d'abord, messieurs, je tiens à vous féliciter en mon nom, mais aussi de la part de mes employeurs. Vous avez magnifiquement réussi à semer le trouble au Nigéria. Malheureusement, l'adversaire semble coriace et a plus d'une corde à son arc. Les images de M. Ray et Mlle Zéphir diffusées par Sango, sans compter celles qu'il a d'évidence fabriquées lui-même, sont du plus mauvais effet. Bien évidemment, T2M ne peut plus du tout intervenir, sous peine de donner du poids aux accusations du dictateur nigérian à propos « l'agression des Novas contre sa patrie ». De son côté, le Directoire fait ce qu'il peut. Nous maintenons notre accord avec Utopia pour affaiblir, sinon faire chuter Alafin Sango. Par conséquent, nos services sony actuellement à pied d'oeuvre pour répandre l'idée que le Nigéria fait face à des problèmes internes, un genre de rebellion des novas persécutés par le régime. Officiellement, nous appelons les parties à négocier. Officieusement, vous avez notre soutien, qui ne put toutfois être militaire : il serait vain de tenter d'obtenir une résolution de l'ONU autorisant une action directe contre le Nigéria. Cependant, il serait bon que vous puissiez nous fournir quelques éléments concrets permettant de discréditer Sango.
Pour votre information, l'agence HuNo a reçu des menaces directes d'un certain Goualim. Votre employeur s'est faussement étonné que celui-ci ne soit pas satisfait de l'attaque contre le Nigéria, puisque c'était ce qu'il avait demand. Goualim a vaguement protesté au sujet du « plan non suivi ». Depuis, plus de contact.
Matsato poursuivra ses attaques diverses contre le système de sécurité nigérian. On est notamment certain que le système d'interception des communications est sérieusement endommagé. Vous pouvez donc sans danger m'envoyer un rapport en répondant à ce message. »

- S'ils veulent du concret, on va leur en donner : la méthode Sango pour se construire une armée fanatique ! S'exclame Ray.
- OK, je fais une réponse détaillée dans ce sens au Directoire, dit Tunes. Je parle aussi de Manhi et des rebelles de Yildrim.

Quelques heures passent lentement dans notre planque à attendre l'analyse et la réponse de La Perra. J'en profite pour me laver et raser les poils bleu cerise qui commencent à me donner un drôle d'air. Puis, je décide de lier connaissances avec Oko et ses trois compagnons.
Ce sont effectivement des novas, plus ou moins puissants, obligés de se cacher pour échapper à Sango. Oko est âgé de trente-cinq ans et dispose apparemment d'une perception hors du commun, notamment en ce qui concerne la vue, l'ouïe et l'odorat. L'autre adulte s'appelle Taiwo : c'est une montagne de muscles et Oko me confirme qu'il possède une force herculéenne. Umaru, l'un des adolescents, est son neveu. Il a particulièrement souffert parce qu'il a la capacité de détecter des novas. Les sbires de Sango ont tout fait pour lui mettre la main dessus. Ils y sont parvenus et l'ont utilisé un certain temps, jusqu'à ce que tonton Umaru parvienne à le libérer. Néanmoins, le gamin a assisté à quelques actions bien dégueulasses. C'est en venant se réfugier à Potiskum que Umaru a détecter la présence d'un nova dans un village non loin d'ici. Celui-ci était attqué par deux hélicoptères et une dizaine de cyborgs. Taiwo ne pouvait intervenir seul au sol. Il était en train de chercher une solution quand il a vu que quelque chose clochait : les cyborgs couraient de façon erratique dans le village, tirantça et là, sans viser, comme fous. Les hélicos aussi semblaient avoir des problèmes, notamment avec leurs systmes électroniques. Leurs roquettes partaient n'importe où, explosaient en vol. Ils ont fait demi-tour et Taiwo a explosé les cyborgs fous. Un peu plus tard, avec Umaru, ils trouvaient l'adolescent allongé dans ne cave, en transes. Il ne fait pas de doute qu'il était à l'origine du dysfonctionnement des cyborgs.

- Mais voilà qui est fort intéressant, dis-je en me penchant vers lui.
Il lève la tête vers moi, apeuré. Je remarque les stigmates de la souillure sur lui : ses yeux sont immenses et irradient d'une lueur orange.
Je demande à Oko :
- Comment s'appelle-t-il ?
- Mungu Kuwasha.

- On a la réponse du Directoire, annonce Tunes.
On se regroupe autour de son mobile. La Perra apparaît de nouveau.

« Votre rapport était très intéressant. La révélation au monde des méthodes de Sango permettraient à coup sûr de contre ses propres déclarations anti-novas et d'organiser un consensus contre lui à l'ONU. Mais, pour cela, il faudrait que l'on dispose de quelques spécimens, vivants de préférence, de soldats nigérian à divers stades de leur « formation », si j'ose dire. Je pense que vous devriez vous occuper de cela.
En effet, maintenant que votre présence dans le nord du pays est connue, votre liberté d'action dans cette zone sera fort restreinte. Or, notre manoeuvre d'intoxication initiale a parfaitement réussi : Sango a massé des troupes au nord-est du pays, à la frontière camerounaise. Puis, suite à vos actuions diverses, il a entrepris de les redéployer. Dès demain, le nord-est sera sans doute la zone la moins surveillée du pays. Si vous avez l'opportunité de traverser les lignes nigerianes en faisant au passage quelques prisonniers, vous pourrez prendre contact avec nos agents de la fameuse mission humanitaire. »

Je râle :
- Ben voyons. Traverser le Nigeria, capturer divers soldats... Facile...
- Ce n'est pas forcément idiot de changer de secteur, déclare Tunes.
Il n'en dit pas plus mais je perçois nettement un signal psychique. Il ne veut pas parler ouvertement devant Yildrim ou Oko.

On se sépare et on fait mne pendant quelques temps de vaquer à diverses occupations, vérification du matériel, études de cartes, en évitant soineusement de répondre précisément aux questions des hommes de Manhi.
On parvient à se retrouver, Ray, Tunes et moi, dans un coin isolé. Tunes prend la parole :
- L'idée de La Perra me convient. La diffusion par Sango des images de Ray et Zéphir montre que « le traître » est très proche de Manhi et ma confiance en ce dernier a sérieusement diminué. De plus, n'oubliez pas ce qu'il veut en échange de ses services : la tête d'Antéus. Je ne serais donc pas fâché de fausser compagnie à cette fine équipe, de les laisser occuper les troupes d'Alafin pendant que nous filons à l'anglaise.
- Bonne idée, dit Ray. Le seul problème est donc de traverser les lignes nigérianes en faisant des prisonniers.
Je souris et annonce, triomphant :
- Pas de souci, les gars, j'ai trouvé la personne dont nous avons besoin pour contrer les cyborgs.
Je m'apprête à leur révéler mes découvertes, quand, tout à coup, il me vient à l'esprit que j'ai oublié un fait capital : Oko et ses pouvoirs, principalment son ouïe.
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Dernière édition par macteyss le 24/09/2008 22:13:02; édité 3 fois
 
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Posté le : 18/08/2008 10:47:13 Sujet du message :

- Quoi alors? Tu as trouvé quoi? Dis-je avec insistance devant le brusque silence de mon ami.
- Rien rien... Les murs ne sont pas sûr ici. Je vous mettrais au parfum en cours de route.
- On fait quoi alors?
- On part en direction de du nord-est comme convenu.
- Je m'occupe du plan de route dit Tom. J'y tiens.
- Bien, dis nous quand tout sera prêt et on décolle.

L'attitude suspicieuse de Tom vis à vis de nos hôtes me gagne aussi. Tous pourraient être une taupe. Il est tellement facile à Alafin de promettre monts et merveilles pour se mettre l'un d'entre eux dans la poche.

Pourtant en fin de journée, personne d'après Tunes n'est susceptible d'être un traitre. Celui-ci doit donc être très fort...
- J'ai un plan de route. D'ici nous rejoindrons Maiduguri en évitant les grands axes puis nous plongerons vers le sud en direction de Mora.
- Très bien.
- Nous partons dès que possible. Il ne faut pas perdre de temps. Les forces de Salengro se rapprochent. Pour les autres, on part vers le Nord puis en direction de N'Dajmena.

Les détails du trajet sont rapidement réglés. C'est grâce au pouvoir de persuasion de Tunes que nous arrivons à convaincre nos amis qu'il nous faut partir vers le nord. Il semble qu'il y ai un regroupement de troupe d'Alafin entre nous et Manhi. Il serait de bonne augure d'aller à sa rencontre pour l'aider au cas ou.

C'est avec leurs bénédictions que nous quittons le camp en direction du nord. Une fois au milieu du désert à plusieurs kilomètres de Potsikum Tom nous chuchote:
- Bien. Je tenais à vous parler de Mungu Kuwasha. Nous ne pourrons rien faire sans lui. Il est capable de « désactiver » les androïdes ou tout ce qui est un minimum « intelligent »
- Et on le trouve où?
- A Potsikum.
- Quoi!? Il faut y revenir? En douce? Pour kidnapper l'un des leur?
- En gros oui. Et tu va t'en charger Ray!
- Hein!?
- C'est un gamin. Tu devrais pouvoir le porter sur ton dos. Et apparemment, il n'opposera pas beaucoup de résistance. Il est, semble t'il, incapable de bouger.
- Et il est où en ville?

Tom sort alors une carte détaillée de la ville.
- Il est là. Dit-il en pointant son doigt sur une petite maison en bordure de ville
- Ok, j'y vais. J'en ai pas pour longtemps.

Je décolle en grommelant pour la forme. Et me dirige à toute vitesse vers la ville. Après quelques minutes de vol, j'arrive à destination.
Hormis les gardes, la ville semble endormie. Je me pose sans un bruit prêt de l'entrée de la maison. J'ouvre la porte. Celle-ci grince légèrement sous ma poussée.
La pièce est spartiate,sur la droite une table en métal avec une assiette contenant un reste de Touwo. Le long du mur du fond, une paillasse sur laquelle dort un adolescent. Il est maigre à faire peur et semble avoir souffert de mille supplices. Je m'approche sans un bruit, lévitant à quelques centimètres du sol. Je pose ma main brusquement sur sa bouche,le réveillant, mais étouffant ainsi le cri de surprise qu'il pousse. Il tente de me repousser, mollement, n'ayant aucune force dans les bras. Je lui demande de se calmer et relâche mon étreinte quand il hoche la tête.
- Je t'emmène avec moi dis-je dans un souffle.
- Où?
- Ailleurs!

Je le prend dans mes bras. Il est léger, presque autant que Zéphyr.
Je ressors de la masure et décolle.
J'adore quand un plan se déroule sans accroc.

Le champ de force déployé, je vole à grande vitesse vers mes compagnons souriant intérieurement devant le sourire épanouis sur le visage de Mungu.
- Le voilà dis Tunes

J'atterris avec mon paquet.
- L'opération est un succès! Chef! Dis je en souriant à Tom. Je vous présente Mungu.
- Bonjour bonhomme dis Tunes
- Il ne faut pas traîner ici

Tom prend l'adolescent sur son dos et nous voilà parti vers l'est.
C'est alors que le traître nous saute aux yeux.
Les yeux de Mungu virent au blanc laiteux alors nos portables émettent des grésillements.
KchhhhhhQuoiRrrrrrrrrrpasseShsssssssssperduRrrrrrrrrrrrétabShsssssssssDerniere positKchhhhh
Les portables s'éteignent puis se rallument.
Des micros, voir pire.... Au seul endroit où nous n'avons pas pensez à vérifier...
- Victor grommèle Tunes. Il a tout entendu!
- Et Sango surement...
- Bien jouer petit! dit Tom

Laissant derrière nous nos moyens de communication, on part, improvisant un nouvel itinéraire...
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Posté le : 27/08/2008 21:52:27 Sujet du message :

- « Putain de job ! ras le bol des gars qui jouent les agents triples ! Putain de Victor ... et putain de Manhi, si ça se trouve c'est lui-même le traitre ! » Tom est dans tous ses états.
- « Manhi n'est pas un traitre ! » C'est Mungu qui s'exprime, d'une toute petite voix. Malgré notre accueil cordial, le gamin semble apeuré et bien perdu.
- « Qu'est-ce que tu en sais toi ? »
- « Je sais que Manhi voulait vous écouter et vous suivre à la trace, pour vérifier si vous étiez fiables. J'ai entendu les conversations des adultes. Yildrim, Oko, aucun ne vous connait, c'est normal qu'ils soient méfiants : c'est la guerre, et Sango a des taupes partout. »
- « Ouais, on a remarqué ... »
- « Il parait que Victor a disparu dès votre départ. Oko pense que c'est lui qui est l'espion de Sango chez Manhi. Mais Oko ne pouvait rien vous dire sur les mobiles piégés ...»
- « Bah et toi, je demande, pourquoi tu les as désactivés ? »
- « Je n'ai pas fait exprès ... dès que je suis stressé je fais tout exploser ... De toute façon Oko dit que vous êtes dignes de confiance, même si vous gardez certains secrets. »

Nous commençons à rouler plein sud. La nuit est magnifique, la lune énorme, les ombres du relief se découpent sur l'horizon. Je sifflote en conduisant. Le calme avant la tempête. Pendant ce temps, Ray explique à Mungu le plan que nous comptons suivre :
Nous devons à la fois porter un coup dur au système de défense de Sango et prendre avec nous des soldats fanatisés, pour montrer au monde les traitements inhumains que Sango leur fait subir. Puisque nous avons été sur écoute, nous devons réajuster notre cible. La nouvelle destination est la plus grande base militaire de l'est du pays. Situé près de Yalo, à la frontière camerounaise, à environ 400 km d‘ici, elle a été fortement endommagée par la crue du fleuve qu'elle surplombe. Il s'agit à la fois d'un Pilier de la défense, d'un immense centre de télécom et de détection, et d'un centre de « formation des élites de l'armée ». Une fois sur place, nous aurons besoin que Mungu mette le plus gros désordre possible dans les systèmes électroniques ultra perfectionnés de la base.
Je les interromps :
- Voila une route. Il est temps de changer de véhicule, j'ai peur que celui-ci soit marqué et suivi.
Nous faisons halte, et nous planquons derrière la voiture. Au bout de quelques minutes, un bruit de moteur. En silence nous laissons faire l'artiste : au moment où la voiture passe devant nous à près de 80 km/h, Ray décolle et se porte à sa hauteur. En voyant un démon blanc volant tapoter à son carreau puis hurler comme un possédé, le chauffeur passe à deux doigts de la crise cardiaque. Il arrête sa voiture, obtempère gentiment, et s'enfuit à toutes enjambées.
Une minute plus tard, nous montons tous à bord du gros pick-up direction la bourgade de Buni, à moins d'une heure de route.

Arrivés sur place, il ne nous faut pas longtemps pour repérer la base de la petite garnison et son héliport crasseux. A quelques centaines de mètres de là, aux abords de la ville, une rue où brillent les couleurs criardes des néons, surplombant les bouges mal famés, où les soldats viennent chercher filles et bouteilles.

A peine le temps de se garer et de se planquer dans un coin, quand sortent deux types, l'air pas frais. Je les regarde gentiment en souriant, et ils me suivent dans une ruelle. L'un deux, fort civilement me confie sa tenue, et accepte d'aller dormir. Nous montons dans leur jeep, moi à coté du chauffeur, et mes compagnons vaguement allongés à l'arrière. Je suis un peu clair pour faire un Nigérian crédible, mais bon en pleine nuit ...

Le soldat de garde à l'entrée du camp est tellement fatigué que je n'ai rien à lui dire. Reconnaissant la voiture et le chauffeur, il ouvre la barrière. Une fois à l'intérieur, je demande à mon ami de réveiller le chef de la base « mission ultra prioritaire, ordre de sa grandeur sublimissime Alafin Sango »
Le garde assis devant la baraque du chef est pareillement docile.
Nous frappons à la porte du capitaine, plusieurs fois, puis un grognement nous répond.
Mon nouvel ami débite le couplet. J'entends le chef râler, se lever, et ouvrir un tiroir. J'entends le cliquetis caractéristique du pistolet que l'on arme.
Il entrouvre la porte d'un air mauvais. Je lui adresse mon regard le plus charmeur tandis que le soldat débite ses âneries avec un air solennel.
Le capitaine hoche la tête.
- Que puis-je faire pour vous aider ?
- Réveiller votre meilleur pilote d'hélicoptère, et me transporter d'urgence à la base de Yalo. Il me faut une autorisation d'atterrir sur place avec code prioritaire.
- A vos ordres !

Dix minutes plus tard, les pales se mettent à tourner. La présence d'un enfant et de deux civils blancs avec nous parait entièrement naturelle au Lieutenant Fasuba, notre pilote. De même que le fait que nous ayons embarqués une centaine de kilos d'armements lourds. La vie est si simple parfois.

L'hélicoptère vole à vive allure à quelques centaines de mètres du sol. Il fait encore nuit. L'aube ne pointera pas avant trois heures. La radio s'allume sans cesse : des contrôles de sécurités fréquents, auxquels Fasuba répond via les codes obtenus.

A l'arrière, je m'occupe de garder Mungu détendu. Aucune envie qu'il me faute en l'air les systèmes de navigation avec un coup de stress. J'ai pratiqué une légère hypnose, et il somnole tandis que je murmure des airs de Bossa, berceuses brevetées depuis ma plus tendre enfance. Nous avons convenu d'un mot code qui le fera sortir de sa torpeur. En entendant « Samba », il faudra qu'il déclenche le carnaval.

L'hélicoptère vole depuis près de deux heures, et le pilote n'a cessé d'être interpelé par différentes bases. De toute évidence, ce vol non planifié intrigue les soldats chargés du trafic aérien. Sous nos pieds, le désert a laissé depuis longtemps la place à des collines, des rivières et des forets.
Enfin apparaissent les lumières de la base. L'hélico passe en vol stationnaire, tandis que le pilote parle plusieurs minutes avec les contrôleurs.
On distingue clairement sur la gauche l'énorme parabole, centre névralgique des communications dans tout l'est du pays. Devant nous un bâtiment semblable à celui que nous avons détruit : de toute évidence le centre de traitement psychiatrique. Partout ailleurs des baraquements, des miradors.
A notre soulagement, nous ne distinguons pas de comité d'accueil trop important : une quinzaine d'hommes (ou de cyborgs ?) ont été réquisitionnés à cette heure tardive et ont pris place autour de l'héliport.

L'hélico descend doucement. Alors qu'il est à trois mètres du sol, mes compagnons et moi prenons chacun un bazooka sur l'épaule. Je tapote l'épale de Mungu, qui ouvre un œil.
- C'est l'heure du feu d'artifice, mon grand. SAMBA !
Une seconde après, le gamin déclenche un monstrueux chaos sonore et visuel.
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macteyss
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Posté le : 28/08/2008 20:48:48 Sujet du message :

Putain, ça me rappelle le bon temps ! On saute de l'hélico qui commence à être atteint par les perturbations générées par Mungu. Roulé-boulé sur le sol. Je me redresse, vise un mirador et boum !
A mes côtés, Ray en fait autant tandis que Tunes me passe son bazooka pour se consacrer au coaching du gosse, après avoir envoyé le pilote s'écraser avec son appareil sur un bâtiment de casernement.

Le comité d'accueil ne comportait que des cyborgs : ils tournent en rond bêtement, sans même remarquer l'enfer que nous déchainons sur la base. Je détruis un autre mirador : la voie est libre. Protégés par le champ de force de Ray, nous avançons rapidement. Tunes est totalement occupé par Mungu, qui semble incapable de diriger un tant soi peu son pouvoir : dans un rayon d'une bonne centaine de mètres autour de lui, tout ce qui est électronique se détraque.

Premier objectif : mettre hors d'état le maximum de cyborgs. Nous nous dirigeons au cœur de la zone de casernement. Tout ce que la base compte comme soldats se rue sur nous. Impeccable : les cyborgs sont aussitôt HS. Quand aux autres, je les arrose copieusement à la mitrailleuse lourde : ça tombe dru ! Ray maintien son champ de force. Pourvu qu'il ne se mette pas à clignoter ! Non, c'est bon, il tient le choc.

Nous atteignons la zone qui a été endommagée par la crue. Le terrain bouleversé et les ruines nous offrent des abris suffisants pour mettre en oeuvre la deuxième partie du plan. Tunes reconditionne vite fait Mungu. Cette fois-ci, il devra réagir au mot « Salsa » prononcé par Ray.
- Tu crois que ça se passe comme prévu ? demande ce dernier.
- Il faut l'espérer, répond Tunes. Mais de toute façon, toi, tu n'as pas à t'en faire. Si jamais il reste encore beaucoup de cyborgs opérationnels, ils vont se radiner ici... et tu n'y sera pas.
De mon côté, je n'ai pas le temps de prendre part à la discussion : je mitraille consciencieusement tout se qui se point dans le secteur. Bondissant d'abri en abri, j'attire petit à petit nos adversaires loin de l'endroit où les autres sont planqués. Je rampe, je me planque, je me redresse, je tire. Ils arrivent. On recommence. Grenades. Roulé-boulé. J'atteins la berge de la rivière Benue. Voilà, laissons les fouiller un secteur deux cents mètres plus au nord de l'abri. Précautionneusement, je rejoins mes collègues.

- Alors ? me demande Tunes.
- Pas de souci pour le moment. Je crois bien que le plan a fonctionné : les cyborgs se sont pointés les premiers et sont maintenant inoffensifs. Les autres ont été bien secoués et ils sont en train de nous chercher plus au nord.
- OK. Ray, tu peux y aller.

Aussitôt, il embarque Mungu et décolle en direction de l'énorme parabole qui surmonte le complexe de détection et communication, à l'autre extrémité de la base. Quelques instants plus tard, c'est un bordel monstrueux là-bas : les lumière s'éteignent, des explosions déchirent la nuit, des sirènes se mettent à hurler puis s'interrompent brutalement. A la lueur des incendies, on voit l'énorme antenne parabolique s'effondrer. Plus près de nous, des cris, une course précipitée : toute la troupe qui nous cherchait repasse devant nous à toute allure dans la direction de ce qui était le centre de communication.
Tunes repère un trainard : le voilà qui vient gentiment vers nous, me remet son arme et attend sagement la suite.
- C'est dingue ce qu'on lui a fait, me dit Tunes. Son esprit semble totalement vierge. On peut le conditionner à faire n'importe quoi.

Ray est de retour avec le gamin.
- Il faut l'arrêter, il est à bout, dit-il précipitamment.
Effectivement, Mungu est dans un sale état : ses yeux ont encore grandi. Ce sont à présent deux énormes globes ovoïdes montant haut sur le front et descendant bien bas sur les joues. Sa bouche ouverte laisse échapper un râle continu.
- Putain, je n'arrive pas à entre en contact avec lui ! s'exclame Tunes.
Le gosse est maintenant pris de convulsions, du liquide orange suinte de ses globes occulaires hypertrophiés, du sang coule de ses oreilles. Des claquements retentissent dans nos sacs : tout notre équipement électronique vient de nous lâcher.
- Il faut faire quelque chose, bredouille Ray.
- Je l'ai perdu, dit Tunes.
J'ai compris : ça va être à moi de faire le sale boulot. Je verrouille mes pensées, mode professionnel. Lentement, je prends le gamin, je l'amène à l'écart de mes deux collègues. Je change ma main en griffe.Je murmure :
- Pardon.
C'est fini.

On n'ose pas se regarder. Heureusement, le boulot reprend ses droits.
- Allez, dis-je, il ne faut pas trainer par ici.
On refait rapidement le chemin inverse. Notre captif nous suit gentiment. On repasse près de l'aire d'arrivée où des cyborgs errent encore sans but çà et là. J'en assomme un au passage et le charge sur mon dos. Mission accomplie. Il reste à sortir de là, ce qui se fait sans problème. La suite promet d'être un peu plus compliquée : nous avons perdu nos moyens de communication et il nous faut rejoindre avec nos « preuves » la fameuse mission humanitaire organisée par Utopia et le Directoire de l'autre côté de la frontière... Bah, on verra bien.

Nous nous éloignons en vitesse dans la nuit finissante en laissant derrière nous un chaos épouvantable. J'ai aussi l'impression désagréable d'avoir laissé autre chose en arrière : encore un peu de mon humanité.
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Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

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Posté le : 02/09/2008 09:31:54 Sujet du message :

Nous avons roulé toute la nuit sans échanger un mot. La mort de Mungu nous a affecté plus nous l'aurions cru.
Le jour pointe au dessus des arbres camerounais, éveillant la jungle autour de nous.
Le Nigeria est maintenant derrière nous depuis quelques heures et nous nous dirigeons aussi vite que possible vers Touroua, d'ici nous pourrons obtenir des informations quand à la localisation de la mission humanitaire.

La flore devient plus dense alors que le bruit d'un cours d'eau se fait entendre. Le Bénoué s'offre à nous, la végétation buvant à satiété dans les eaux brunes du fleuve. La faune se fait entendre alors que la piste remonte le long du fleuve pour rejoindre un pont un peu plus en amon.

- Et merde! Dis tom, brisant le premier le silence du véhicule
- Quoi?
- La piste est détrempée et cela veut dire que la crue a aussi touché le coin.
- Et? Dis-je avec insistance.
- Ben le pont ne doit plus être en place.

Les craintes de Tom étaient fondées, le pont gît, en travers du fleuve, impraticable. Eparpillant ses planches au gré du courant.
- Touroua n'est pas loin. On devrait pouvoir y arriver à pied.
- Avec nos invités? Dis-je avec un sourire ironique
- Ray a raison. Dit Tunes.
Je souris fier de moi.
- Donc tu vas devoir nous trouver un endroit praticable pour traverser.
Mon sourire disparaît aussitôt pour s'afficher sur le visage de Tom.
- Ok je file. Gardez les bébés sous contrôle. Je fais au plus vite.

Ma première idée fut de voler vers l'aval du fleuve pour trouver un guet ou un autre pont. Puis je me dis qu'après tout, il valait mieux aller vers Touroua. N'étant qu'à quelques minutes de vol.
J'atteins la ville rapidement et me pose discrètement dans les bois avoisinant. Franchissant l'orée je pénètre dans un village qui ne semble ne pas avoir bougé depuis des siècles. Des huttes en terre blanche abîmées forment le gros du village, quelques bâtiments de terre improbable renferment sûrement de rares denrées alimentaires, un sol tout aussi humide que la piste... Aucune âme vivante.
La crue n'a pas épargné le village et malgré de rapide recherches je ne trouve personne.
- Putin ! On est vraiment dans la merde.

Je reprends mon vol pour retourner voir mes compagnons. Apres un rapide débriefing, nous décidons de partir vers Garoua. Celle-ci n'est qu'a une centaine de kilomètres au nord-est de notre position. Les préparatifs sont rapidement réglés.
Je redécolle et en une vingtaine de minute je trouve un passage praticable avec le camion pour passer de l'autre cote du fleuve. En route pour le guet je demande :
- Je pourrais me rendre directement à Garoua en volant.
- Ca peut-être une idée. Si tu pouvais revenir avec un hélico histoire d'en finir au plus vite.
- Ca roule. Je vous les laisse alors.

Je repars, encore une fois, direction Garoua. La ville est immense et contraste complètement avec son environnement. Une vraie ville au milieu de nul part. Comme pour Taroua, j'opte pour une approche discrète. Il me faut peu de temps pour dénicher l'aide humanitaire envoyée ici. Par contre il me faut plus de temps pour faire comprendre qu'il est nécessaire que je parle à un « gradé ». Après un long palabre avec Mr Bonoré, le responsable de l'aide humanitaire ici, je suis enfin en communication avec Séverance.

- Vous êtes ou ?! On a plus de nouvelles depuis des lustres !
- Un simple bonjour et content de vous entendre aurait suffit.
- L'heure n'est pas à la plaisanterie Mr Mahattan ! Les choses ont bougé depuis notre dernière conversation ! Passez moi Tunes !
- Euh... C'est pour cela que je cherche à vous joindre.
- Quoi encore !
- Ils sont encore dans la jungle à une petite heure de Gouara. Je suis venu chercher un soutient logistique.
- Passez moi Mr Bonoré.

Apres une rapide discussion durant laquelle il manque de se liquéfier, il me repasse le téléphone.
- C'est réglé. Appelez moi quand vous serez tous là.

Une fois le téléphone raccroché, Mr Bonoré me montre la direction de l'héliport oü un Chinook m'attend. L'énorme hélicoptère bi-rotor me suis alors que je me dirige en direction de mes compagnons.
Suivant la route vers le sud je les retrouve facilement.
- C'est bon les gars, l'hélico est en route.
- Bien jouer.
- Ne vous réjouissez pas trop vite. J'ai eu Séverance. Elle a l'air furax et à mon avis Alafin a réagit violement à notre petit emprunt dis je en jetant un œil à nos prisonniers..
- Et ça va être notre faute je suis sur. dit Tom.
- Probablement...
- Bon ben on dirait que notre voyage n'est pas tout à fait fini... dit Tunes en levant les yeux vers notre moyen de transport.
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WoodBlade
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Posté le : 08/09/2008 21:26:52 Sujet du message :

Le Chinook parait s'élever péniblement au-dessus de la forêt verte. Sous le souffle des hélices, les grands arbres s'agitent comme des pantins. Au même instant de grosses gouttes de pluie se mettent à claquer sur les vitres.

Zach, le pilote, nous donne des casques audio, et Tom tripote un tuner hors d'âge pour essayer de capter des infos. Il tombe sur une radio anglophone, et à travers les crachotements, nous comprenons l'essentiel : le Nigeria est devenu un bordel sans nom. Une véritable guerre civile semble agiter toute la zone sud autour du delta, ainsi que de nombreuses bourgades du nord du pays ; d'étranges catastrophes naturelles se succèdent, et l'armée tente de rétablir l'ordre en procédant à de véritables bains de sang.
Sango en appelle à la communauté internationale et dénonce l'attaque de son territoire par ses voisins. Cameroun, Tchad et Niger semblent embarrassés et évoquent des conflits internes au Nigeria, assurant le dictateur de leur soutien en tant que leader d'un état de droit reconnu par la communauté internationale. De leur coté l'ONU et Utopia en appellent à la sagesse de tous et réclament à toutes les parties de déclarer le cessez-le-feu.

Nous écoutons en silence, interloqués, à mesure que le gros hélico fonce vers le nord. Tout à coup, un frisson désagréable me parcourt l'échine. Tom se retourne et semble inquiet lui aussi. Il coupe le son. Nous regardons par les fenêtres de l'appareil, celui-ci étant dépourvu de radar. Après quelques minutes d'angoisse, je pousse un cri.
« A 9h ! regardez, ça se rapproche !»
Aucun doute, un hélico fonce droit sur nous, en provenance de l'ouest. Zach a l'air terrifié.
« Pose toi immédiatement, on n'a aucune chance de le semer »

Rapidement, l'appareil perd de la hauteur. A cent mètres, droit devant se dresse une haute butte couverte de grands arbres et d'amas rocheux. Derrière, sur la droite, une petite clairière fera l'affaire. Le pilote pique du nez autant que le permet le vieux coucou. Alors qu'il franchit la crête de la butte, une forme passe quelques mètres devant nous : le missile nous a manqué d'un rien et va s'écraser dans une énorme détonation.

A peine posés, nous fonçons sur une centaine de mètre, pour nous mettre à couvert sous une espèce d'auvent naturel, trainant les soldats de Sango, et les abritant derrière une barre rocheuse.
L'hélico a fait demi-tour et revient en tirant des rafales d'automatique.
« D'ici il ne peut ni nous voir ni nous toucher ! »
« On va pas rester là bordel ! »
« Je peux le détruire », hurle Ray. « Si j'arrive à décoller juste derrière lui j'explose ses réservoirs. »

Le chaos s'est un peu calmé : l'hélico a arrêté de tirer. Il est en vol stationnaire à environ cinq cents mètres au sud, et descend lentement. Par les portes ouvertes, on distingue de très nombreux soldats, probablement des cyborgs. Arrivés à une dizaine de mètres de sol, ils sautent. J'en dénombre plus d'une vingtaine. Immédiatement, la jungle épaisse les masque à notre vue. Nul doute qu'avec leur système d'écoute et de vision infra rouge, ils vont nous distinguer en quelques minutes.

Nous laissons Zach terrorisé, avec les deux corps inanimés sous un amas de branchages : la meilleure protection qu'on puisse leur offrir. Ray part derrière la colline, coté nord, pendant que Tom et moi partons coté sud est.
Après environ cinquante mètres, nous nous accroupissons derrière un gros tronc. J'écoute attentivement : ils se sont répartis en plusieurs groupes, probablement pour encercler la colline. J'indique à Tom la direction du groupe le plus proche : sur notre droite, quatre ou cinq soldats se rapprochent. Après quelques secondes il m'indique qu'il les entend. Nous pointons nos armes à travers une trouée dans la verdure. Dix secondes après ils passent, à moins de vingt mètres de nous. Nous déclenchons un torrent de feu et d'acier. Plusieurs corps s'écroulent. Nous essayons de rester silencieux. Mon cœur tape comme un fou. Soudain j'entends un petit clic
« Fonce putain ! »
Nous courons dix mètres avant de nous jeter à terre, les corps soufflés par l'explosion qui vient d'anéantir l'endroit ou nous étions il y a trois secondes.

Nous décampons coté sud de la butte, à la recherche d'un abri. Nous entendons les échos d'ordres hurlés dans des haut-parleurs. L'hélico a repris ses passages au-dessus de nous. Tout à coup, une explosion encore plus puissante retentit. Le Chinook a dû y passer.

L'hélico Nigerian a disparu coté nord de la butte. Nous sautons derrière un tronc arraché, qui git sur le sol. Sur notre gauche un groupe se rapproche. Ici la végétation est trop dense pour qu'on les distingue. J'indique la direction approximative, nous levons la tête au-dessus du tronc et vidons un demi-chargeur, déclenchant des cris et des tirs.
Nous repartons aussi sec côté sud-ouest de la butte, où de gros rochers se dressent. L'hélico repasse juste au-dessus de nous vers le sud, alors que nous étions brièvement à découvert. J'espère qu'il n'a rien vu. Juste quand nous arrivons vers les rochers, la falaise semble exploser sous l'impact de centaines de balles. Nous avons le temps de nous mettre à couvert. De cette position, nous sommes correctement protégés, mais mal placés pour tirer. Les rochers gênent l'écoute, mais je pense entendre un groupe de six à huit soldats approcher de ce coté là.
Tom compte jusqu'à trois, et nous osons un œil coté sud-est. Nous sommes accueillis pas des tirs nourris. Nous décidons de continuer vers l'ouest, mais je l'arrête aussitôt. Il en arrive de cette direction. Dans une vision d'horreur, je regarde vers le haut de la colline, d'où descendent deux autres soldats l'arme au poing. Nous fonçons vers l'ouest en hurlant et tirant comme des fous, vers le groupe que j'ai entendu approcher.

A ce moment un nouveau fracas recouvre tous les autres, en même temps qu'une formidable explosion de feu. A moins de cent mètres sur notre gauche, l'hélico vient d'exploser. Ray est invisible dans le ciel gris.
Tous les tirs on cessé, et on n'entend que l'écho de la détonation. Nous jetons un œil vers le sommet de la colline : les deux soldats qui en descendaient sons maintenant immobiles, debout, inertes, la tète penché sur le coté, tels des marionnettes aux fils détendus.
Un instant plus tard, un éclair brun file au-dessus au dessus de nos têtes : Ray fonce en rase-motte de l'autre coté de la colline.
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Posté le : 23/09/2008 20:16:02 Sujet du message :

Je n'ai jamais volé aussi vite, si proche des arbres. C'est grisant.
Il ne me faut que quelques minutes pour trouver et désactiver complètement les pantins sans vie disséminés dans la jungle alentour.

Je rejoins mes compagnons.
- La zone est sécurisée.
- Bon travail Ray. Comment tu as fait pour l'hélico ? demande Tom
- Ben... Je ne sais pas piloter moi. Dis-je avec un clin d'œil. Et le pilote, lui, ne savait pas voler.

Le bref éclat de rire de Tom fini de faire retomber le stress de la situation.
- Il faut s'attendre au pire. Si Alafin nous a retrouvé si vite c'est qu'il doit pouvoir nous pister. Dis Tunes
- Probablement les androïdes. Affirme Tom
- Sûrement. Donc il faut s'attendre à d'autres actions d'ici là.

Nous nous dirigeons vers l'endroit où nous avions laissé Zach et nos « paquets ». Nous les retrouvons tous en vie et en bonne santé même si notre pilote a perdu connaissance sous le coup de l'émotion.

- On est loin de Garoua ? demande Tune
- D'ici il faut encore une bonne journée de marche. Quand on est pas trop charger dit Zach en regardant les prisonniers.
- Merde ! Ray tu peux aller voir ?
- Hum.... Non... à mon avis ils sont déjà en route.
- C'est clair reprend Tom. Avec le raffut qu'on a fait ici, une équipe de l'ONU doit être en route. Je préfère qu'on reste ensemble. Si Sango revient, on ne sera pas de trop.
Tune hoche la tête. Et reprend.
- Je vais essayer de contacter Séverance directement et lui exposer la situation.

Pendant que nous laissons Tunes à sa discussion télépathique, Tom et moi faisons le tour des environs pour récupérer armes et munitions sur les corps inertes du champs de bataille.
J'ai du mal à réprimer un haut le cœur à la vue de la chair brûlée de certains et de l'odeur de sang qui se dégage des corps quand on les bouge.
Dire que c'était des humains comme nous avant de devenir des « robots » au service d'un fou.
Je ne peux m'empêché de penser que ces « créatures » sont l'œuvre de Matsato. Un génie...peut-être... mais un génie complètement barré.
Les gouttes de pluie sont de plus en plus grosses. Formant un épais rideau alors que nous revenons vers Tunes et Zach.
Le bruit de la pluie couvre presque la voix de Tunes
- Ils arrivent. Ils avaient déjà lancé les opérations depuis ton appel Ray. De plus les explosions ont aider à notre localisation. Reste qu'a les attendre.
- Et se préparer à un autre mouvement de Sango.... Le cas échéant.

L'épaisse végétation ne suffit plus à nous protéger des trombes d'eau. Il devient nécessaire de trouver un abri. Les débris du chinook nous permettent de monter un toit de fortune pour nous protéger de l'épaisse pluie.

Après une attente interminable le bruit d'un hélico couvre celui de la pluie.

- Il ne nous verra jamais dit Tom.
- Je me doute, je vais le chercher. Dis-je

Je décolle sous la pluie battante me guidant au bruit des pales. Après quelques minutes je trouve l'hélicoptère. Un dauphin modifié qui ne laisse rien présager de bon sous la forte pluie surtout quand on sera chargé. Je fais signe au pilote. Il me voit avec l'air surpris. Le copilote se penche vers lui et le pilote reprend contenance.
Je lui fais signe. Et je retourne vers mon point d'envol en précédent l'engin.

Les pales éjectent les gouttes à l'horizontale coupant le rideau d'eau sur plusieurs mètres.
Le Dauphin descend doucement dans la petite clairière non loin de nous.

Encore quelques minutes et nous sommes tous à bord. Cette fois en direction Maroua.
Le copilote n'est autre que Charles, le même qui nous a envoyé en mission.
- J'étais parti pour vous chercher à Garoua. Je ne pensais pas vous trouver encore dans la jungle. Dit-il.
- Quelles sont les nouvelles ?
- Plutôt mauvaise. C'est la folie. La terre se déchaîne partout et Sango est prêt à attaquer tous ses voisins.
- On s'en doute.
- Le pire est qu'il accuse les Nova des maux qui s'abattent chez lui et ses voisins. Inondation, Tempête de sable, Déluge...etc...
- Comment se fait-il qu'il y ai tant de désastre naturel ? Demande Tunes.
- Ben c'est la mauvaise nouvelle...
- Qui est ? Je déteste tes suspenses Charles.
- Sango a trouvé un moyen de contrôler les être humains
- Et d'en faire des Cyborgs. On sait dis-je
- Il fait pareil avec des Novas. Et il a eu Antéus.
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Posté le : 27/09/2008 14:59:20 Sujet du message :

Réunion de crise à Garoua. Ray, Tunes et moi-même avons fait notre rapport à Charles. Maintenant, pendant que nous reprenons des forces grâce à une caisse de bière que j'ai dégotée, il est avec les grands manitous d'Utopia et du Directoire au QG de campagne rapidement installé. J'ai entre-aperçu La Perra et Geisha mais il se murmure que des représentants directs des Etats fondateurs du Directoire sont là, de même que Caestus Pax en personne... Et le Comte Orzaiz. Pour que ces deux-là soient ensemble au même endroit sans s'entretuer, c'est que ça craint vraiment.
- Bon, dis Ray en rotant sa bière, de toute façon, pour nous, c'est terminé.
- Que veux-tu dire ?
- Ben, Tom, on a fini la mission, hein... Après, tout ce bordel, ça nous dépasse un peu, c'est aux organisations officielles de régler ça.
- Ça me dirait bien, un peu de paix, marmonne Tunes. Mais j'ai des mauvaises sensations...
- Moi-aussi, dis-je. Cette réunion, ça fait un peu « union sacrée », ça ne m'étonnerait pas qu'on nous mette encore dans le coup..

Comme pour enfoncer le clou, Severance, Geisha et Charles nous rejoignent. Ce dernier annonce du but en blanc :
- Les gars, vous repartez en mission.
Et devant nos protestations, il coupe aussitôt :
- On n'a pas le choix. L'agence HuNo est plus ou moins accusée d'avoir déclenché indirectement tout ce bordel. Soit on collabore, soit on saute.
- Rendez-vous bien compte de la situation, intervient La Perra. Sango semble devenu fou furieux, à tel point que pour la première fois le Directoire, Utopia et les mouvement Teragen sont d'accord pour mener une action décisive contre lui.
Je proteste :
- Et c'est nous trois que vous envoyez au casse-pipe ?
- Du calme, reprend Severance. Vous nous avez été très précieux. L'examen des soldats de Sango que vous avez ramenés a montré des choses très inquiétantes. Le côté cybernétique, ce n'est rien. il s'agit uniquement de technologie ajoutée à un organisme humain. Par contre, leur conditionnement mental est des plus alarmant. Il semblerait que ce soit l'œuvre d'un nova.
- Quoi ? Sango employant des novas ?
- Oui, M. Tunes. Ce qui a été fait, et si rapidement d'après les récits que vous nous avez rapportés sur la base que vous avez détruite, sur les esprits de ces hommes ne peut être l'œuvre que d'un nova doté d'un puissant pouvoir psychique. Et ce nova-mystère a fait de même à des novas, dont Antéus, comme vous le savez.
Geisha prend la relève :
- Il faut absolument arrêter cela. Sango n'est pas un simple dictateur, il vise plus loin. Votre intervention a révélé son entreprise plus tôt qu'il ne le souhaitait. Il faut enfoncer le clou.
- C'est bon, j'ai compris : on doit entrer dans la gueule du loup, trouver ou Sango planque son nova-qui-efface-les-esprits et l'éliminer. Qu'on ait aucune chance de s'en sortir, c'est accessoire, bien sûr...
- L'agence vous paiera plus que tout ce que vous avez déjà encaissé, dit Charles.
- Charles, Charles, murmure tristement Tunes. N'essayez pas de me mentir. HuNo cherche a sauver son existence, en nous sacrifiant au besoin.
- Ne soyez pas si pessimistes, reprend Severance. Ce n'est absolument pas une mission-suicide. nous avons plusieurs atouts majeurs : la confusion régnant actuellement au Nigéria, la révélation des agissements de Sango, ce qui va permettre d'envoyer des forces pour lutter directement contre lui, les actions de Manhi Manubi dans le nord qui mobilisent de nombreuses troupes nigérianes, et un enseignement capital fourni par le Comte Orzaiz : les Teragens ont infiltré un agent dans l'entourage de Sango et ils savent où se trouve le nova-mystère.
- Vous allez être infiltrés directement à Lagos, poursuit Geisha. L'agent Teragen vous fera entrer dans la base secrète où Sango planque son nova et vous exfiltrera du pays. La suite, je vous le promets, ne vous concernera plus. Sans la base à cyborgs dont vous vous êtes occupés et son nova manipulant les esprits, Alafin Sango ne tiendra pas très longtemps contre nos forces conjuguées.

01/12 23H58 Port de Lagos
Après quelques heures de voyage dans un sous-marin anonyme, mais dans lequel j'ai entendu parler français, je suis soulagé d'être à nouveau à l'air libre... Mais quel air ! Malgré la tempête, vraisemblablement non-naturelle qui a soufflé pendant plusieurs heures sur la baie de Guinée pour masquer notre approche, le port de Lagos est encore empli des lourdes effluves huileuses du pétrole.
Nous montons dans un zodiac et nous noues éloignons rapidement du submersible en direction des lumières de la ville. rapidement, les installations portuaires percent la nuit. La vache, il y a eu du grabuge par là. Pas mal de destructions, quelques lueurs d'incendies... Obscurité et bordel, c'est bon pour nous.
Notre contact doit être par là, dit Tunes en désignant un dock un peu à l'écart.
Une fois le zodiac amarré, nous montons précautionneusement sur le quai. Un petit signal dans l'ombre, je suis sur mes garde. Un type en uniforme de l'armée nigériane sort de l'ombre. Non de dieu, un colonel !
Bienvenue messieurs. je suis chargé de vous guidé.
Mon sens du danger fait un raffut de tous les diables et je vois que Tunes est visiblement aussi inuqiet que moi. S'adressant à l'agent Teragen, si s'en est bien un, il dit :
- Minute. Je trouve quand même étrange qu'un officier supérieur de l'armée nigériane soit un agent Teragen.
- Oh, reprend le type, ceci n'est qu'une apparence.
Il nous fait un clin d'œil et, pendant une seconde, il nous apparaît sous son vrai jour. Ma gorge s'assèche aussitôt tandis que Ray étouffe un juron. Nous l'avons reconnu et Tunes confirme que nous n'avons pas été abusé par nos sens :
- Ravi de vous rencontrer, Divis Mal. Vous pourriez dire à vos compagnons de sortir de leur cachette, notamment M. Geryon, qui ne dois pas être très à l'aise.
_________________
Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

Le Colonel
 
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