oui mais l'aspect premier du mot manque justement trop à mon goût. Et donc je persiste a croire que cet aspect là du film n'est pas assez poussé.
"Lost in movement" serait un titre plus approprié

TRANSLATION: Dictionary Entry and Meaning
- the act of uniform movement
- the act of changing in form or shape or appearance; "a photograph is a translation of a scene onto a two-dimensional surface"
- a written communication in a second language having the same meaning as the written communication in a first language
Synonyms: displacement, interlingual rendition, rendering, transformation, version

En faire plus sur les malentendus à cause du langage, ça manquerait de finesse, ça serait répétitif, lourdeau. Déjà que la scène de la publicité manque un peu de grâce, mais au moins Bill rend ça très bien. Et toutes les remarques sur l'accent anglais orientalisée qui modifie les mots ? Bref, même quand les jap' leur parlent leur propre langue, ils ne pigent pas (pas très subtil non plus ça).

on a pas le même dico
bon, supposant qu'on ait pas capté la subtilité du titre sur le coup (comme moi) et que l'on soit encore jeune (comme moi) et que l'on ait encore des choses à apprendre des vieux qui ont de l'expérience (comme toi), il n'empêche qu'au final, le résultat est le même: le fait qu'ils soient au Japon n'a quasiment pas d'importance dans le film, sachant qu'ils auraient pu rester sur les USA pour avoir un jet lag équivalent, et qu'il y a aussi un décalage entre NY et Las Vegas dans les moeurs par exemple etc...
donc encore une fois je pense qu'il ya un manque à ce niveau là, le Japon n'est que le prétexte pour le titre.

c'est encore plus subtil quand on le voit en VF

tout dépend, comment on voit la chose : il est évident que le Japon est sous-exploité, et quitte à créer un double décalage avec son environnement, on aurait pu prendre la Chine. MAIS, l'avantage du Japon pour les ricains, là encore AMPHA, est que c'est un pays à la fois proche et très lointain des iouaisses. Proche par ce qu'ils ont accepté de la culture américaine, mais incroyablement conservateur dans la langue et d'autres aspects. Un peuple fier, nationaliste et patriote comme les US, mais à la spiritualité incompréhensible au commun des texans. Petite ambivalence dans le décalage avec ce pays, qui est un peu insaisissable de ce côté là. Maintenant, même sous cet aspect c'est sous-exploité. Et puis, tout connement, peut être que Sofia a un appart à Tokyo, peut être que pour elle le Japon est le comble de l'exotisme...que sais je !

Paul Préboist doublant les acteurs, en faisant une imitation "drôle" des chinois du 13eme : pathétique.

Le japon d'abord:
Je vois mal ce film se passer ailleurs. Je ne suis pas d'accord avec toi Niko quand tu dis qu'il est sous exploité et que la chine aurait provoqué un plus grand décalage. Il fallait un pays que même les américains trouvent excessif. Elle vient de NY, ils vivent à LA, ils ont tout pour être blasés et ne s'étonner de rien. Mais le japon est un pays et sans doute le seul ou même eux peuvent se sentir chez les extra-terrestes. Je trouve qu'il est très bien exploité dans tout ce qu'il a d'excessif, justement. La scéne des jeux vidéos en est une superbe illustration.
Bien entendu on n'évite pas les clichés mais c'est le principe d'une comédie d'exagérer les traits. Selon moi c'est pardonnable et jamais très lourd. (pour les accents, je l'ai vu en VO)
La fin:
J'ai eu une réaction à l'opposé des amies avec lesquelles je suis allé voir le film. Elles ont regrété une sorte de non fin et le fait qu'on ne sache pas s'ils vont se revoir. J'aurais au contraire préféré que tout s'arrête à la première séparation. Le fait de la voir par hasard en ville fait un peu cliché mais surtout, le "passage à l'acte" (enfin, le baiser puisqu'ils étaient en pleine rue) va à l'encontre de la nature même de leur relation. Ne pas avoir fait cette fin aurait donné un côté un peu désabusé et finalement froidement réaliste qui aurait bien convenu à ce film je trouve. Ils se sont lachés quelques jours car les circonstances s'y pretaient et ils étaient dans un état d'esprit particulier mais la vie aurait du reprendre son cour à la fin. A la limite s'il y avait eu passage à l'acte, ça aurait dû être avant.

Je maintiens que le Japon est sous exploité, en ce sens qu'il n'est là que pour faire apparaître le décalage et le contraste par la caricature. C'est facile. Certes on est dans une comédie, donc il faut bien quelques ficelles pour exploiter les ressorts comiques, mais si ça fonctionnait dans les deux sens, on rirait aussi des américains et de leur lourdeur, ce qui n'est que trop rarement le cas (à la rigueur la Bimbo qui rencontre le mari de la fille dans le Hall en l'ignorant superbement...ouais, tout au plus). Et j'avais aussi mentionné que si le Japon était sous exploité, il pouvait s'avérer un choix judicieux puisqu'il se rapproche sous certains angles des Etats Unis : certain nationalisme/nombrilisme, excès divers...mais on saute à pieds joints dans tous les lieux communs des petits travers nippons (pèle mêle, les salles de jeu vidéo, le Karaoké, les courbettes à tout bout de champ, et les mots écorchés à cause de l'accent (même en VO comme je l'ai vu aussi).
Vala, pas davantage de subtilité dans le traitement du Japon que du traitement de la France dans une comédie américaine romantique.
Bon, j'exagère, un peu plus, Sofia a plus de talent.

Ensuite, sur la fin : je n'en n'aurai pas voulu une autre, car s'ils s'étaient retrouvés ç'aurait été une catastrophe, une comédie larmoyante et romantique de plus, un happy end avec des gros sabots. Surtout que le fait de "fuir" littéralement l'hôtel, sans se dire adieu, accentue le malaise et on sent combien Bill en a gros. Très bien. Mais pourquoi choisit il de ne pas franchir le pas ? Dans la Route de Madison, je comprends très bien. Là, c'est vaseux, car non seulement la relation à distance avec sa femme est mal exploitée mais en plus il ne remet son départ en cause à aucun moment. Du coup, il passe pour un couard, ni plus ni moins, alors qu'avec une explication, et un développement de ses motivations, on tombe dans un dilemme cornélien, et le fait d'assumer son devoir quoiqu'il arrive, ce qui nécessite de résister à ses passions. Du courage, soit l'inverse.
Alors, je schématise, et j'aurai encore plus préféré quelque chose de bien humain, in between, avec un sentiment qui l'arrache in extremis en lui ouvrant le coeur, sans le montrer, toujours avec cette pudeur. Sauf que là je ne l'ai pas, donc, pas satisfait le Niko. L'idée est là, mais bâclée.

Dernière chose : le baiser est tout sauf un passage à l'acte, c'est l'impulsion qui permet aux corps de séparer les esprits. Je le vois comme ça : durant tout le film, leurs esprits se sont sans cesse rapprochés, jamais leurs corps, et là, ils s'effleurent pour ne jamais penser l'un à l'autre. On sent dans leur regard, une sorte d'aboutissement, prélude au fait de franchement continuer leur trajet. Et avec une dialectique inverse, pas mal trouvée.

Bref, de bonnes choses, pour moi ce qui est incarné par la scène du restaurant, à savoir la mise en place implicite d'une relation amoureuse platonique reste le clou, pas mal de subtilité dans les non dits, des moments de douce amertume et des réparties pétries de désenchantements et d'humour désabusé dans lesquels Bill excellent, mais on aurait pu en sortir un film encore meilleur à mon avis.

Ah, et pitié, raccourcissez moi le film, il y a trop, trop de longueurs. Mais j'ai bien aimé .

Je pense que Sophia Copola a voulu épargner les 2 personnages principaux, et forcément comme on ne voit en gros que 4 américains, même si les deux autres sont gratinés, on ressort avec l'impression que tu as. Maintenant, leur lourdeur s'exprime aussi dans leur incapacité à s'adapter ou dans leur attitude vis à vis de leurs hôtes (le comportement de Bill Murray vis à vis de la serveuse est plus que limite dans la fameuse scène du resto )

Selon moi parce que ce qu'ils ont vécu n'est pas sensé être une histoire d'amour. Du moins ont-il refusé l'idée tout au long du film. La différence d'age n'y est pas pour rien. Ca n'est pas un hasard si Sophia Copola n'a pas choisi deux personnages du même age: Il y a aussi une relation paternelle entre les deux. Et puis tout simplement leur relation n'a de sens que dans le cadre de cette semaine pour le moins décalée. Aucun avenir dans le quotidien, et ils le savent. Donc non, je ne trouve pas qu'il y ait couardise, juste du réalisme. Disons qu'ils ont réussi à résister à leurs pulsions et donc à ne pas trahir le côté protecteur de leur relation. Finalement, ils se font déjà beaucoup de bien comme ça. A ce sujet, la scène de l'ascenceur, même si elle est classique, reste un grand moment de ce film.

Charlotte qui se cogne le pied dans un meuble, le sentiment de déprime ressenti dans un hôtel, ou encore a scène de l'ascenceur(mais embrasse-la vindiou! )