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WoodBlade
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Posté le : 15/09/2005 10:30:44 Sujet du message :

Elbior semble avoir repris ses esprits ... pour l'instant.
- Vite, au cœur du sanctuaire, il nous faut rappeler mes Frères !

Le gnome reprend sa course folle, nous entraînant dans sa foulée. La caverne se rétrécit bientôt, et devient un étroit couloir, très bas de plafond, et baigné d'une faible lueur grise.
Les murs grossièrement taillés deviennent maçonnés, uniformément lisses, et le sol est à présent dallé. Un vent glacial nous fouette le visage, semblant monter des profondeurs de la Terre.
- A partir de maintenant, suivez scrupuleusement mes pas, marchez sur les mêmes dalles que moi.
Pour confirmer ses dires, il ramasse un gravier qu'il lance à une dizaine de pas. A peine a-t-il touché le sol, qu'un mur de feu surgit du néant.
Le piège se dissipe aussi brusquement qu'il s'était déclenché, ne laissant aucune trace sur le sol ou les parois. La pierre elle-même a disparu.

C'est dans un silence de mort, que nous progressons, avec une lenteur extrême le long des centaines de pas nous séparant de l'extrémité. Ce rythme manque plusieurs fois de nous faire perdre l'équilibre, et la position courbée que je dois prendre est proprement épuisante.
Lorsque nous sortons enfin de ce cauchemar, nous nous écroulons, le muet et moi, épuisés par la tension nerveuse.
- Pas le temps de se reposer, le cœur du sanctuaire n'est plus très loin.

La caverne s'élargit et nous courrons quelques instants, avant de stopper brusquement, interdits. La salle qui s'étend devant nous est immense, et forme un carré grossier d'environ trois cents pas de coté. Aucune issue n'est visible, mais le sol est percé de milliers de trous, tous identiques, d'un pas de large.
Je me penche au-dessus de l'un d'eux. Il est totalement noir, opaque, semblant fait d'une matière gazeuse inconnue. J'approche ma torche, mais la lumière parait incapable de percer ces ténèbres.
Qu'est ce que cet endroit ?
- L'un de ces trous permet l'accès au niveau bas du sanctuaire. Tous les autres sont mortels, emplis d'un gaz aux effets foudroyants. Il nous faut sauter dans le bon...
- Et si je te demande comment tu peux le trouver...
- Une comptine gnome donne le ‘code', le chemin à parcourir si vous préférez. Là encore suivez mes pas.

Elbior se met alors à chantonner et part d'un pas décidé, suivi de nos pas hésitants. Certains trous ne sont séparés que de quelques pouces de large, et la sensation de marcher au-dessus de milliers d'abîmes mortels n'a rien de réjouissant.
Le gnome stoppe soudainement sa marche.
- Ca ne colle pas, il devrait y avoir un trou de plus à cet endroit. « La mère Jansen a six filles peu farouches, à généreuse poitrine et large bouche » ... c'est bien ça pourtant, il devrait y avoir six trous avant de tourner.
Je regarde le bossu, partagé entre le désespoir et le fou rire.
- J'y suis ! « L'une d'elle sous l'effet de l'alcool, prit un jour pour un gnome un troll ». Cinq filles qui restent, cinq trous avant de tourner vers le nord. Tout va bien...

Quelques minutes passent avant qu'Elbior s'arrête devant trou absolument semblable aux autres et s'exclame.
- C'est celui-là ! ... je crois.
Le bossu s'approche, hésitant.
Pas d'autre choix que d'essayer, n'est-ce pas.
Il met un pied au-dessus du vide.
- NON ! pas celui-là !, hurle Elbior.
Je tends le bras, et rattrape in extremis le bossu par la manche. Il roule sur le sol et nous regarde, terrifié.
- Je suis désolé, dit le gnome, c'est une vieille plaisanterie familiale...
Atterré, je fusille notre ‘guide' du regard, et fais le grand saut. Mon cœur semble vouloir quitter ma poitrine.

Quelques secondes d'un étrange ‘vol' dans ce gaz cotonneux, et j'atterris, suivi de mes compagnons, dans une immense caverne, au fond de laquelle se dresse l'impressionnant mausolée de marbre blanc.
Le bâtiment, semi-cylindrique, ne présente aucune issue. Adossé au fond de la caverne, il en atteint le plafond, et semble même se prolonger plus haut, comme traversant la roche.

Elbior se poste devant un des larges plaques de marbre. Il y a applique ses mains et récite une courte phrase, inaudible. La plaque bascule silencieusement, nous laissant passer, avant de se refermer au plus vite.
Nous tentons de suivre le gnome, à mesure qu'il grimpe à la volée le colimaçon interminable.

Nous arrivons sur le toit, vaste plateforme entourée d'étranges statues. En son centre se dresse un autel de marbre, surmonté d'une demi-sphère de métal. Celle-ci est creusée par l'empreinte d'une main à quatre doigts.
Nous sommes dans une autre caverne, située au-dessus de la précédente.
- C'est l'heure de sonner le Rappel Total, d'appeler tous mes Frères à la rescousse, pour le Grand Combat.
Il pose alors un médaillon dans un orifice de l'autel, et place sa main dans l'empreinte de la sphère.
Du sol s'élève alors un étrange cristal, duquel pulse une lumière violette. Celui-ci monte vers le plafond.
Je manque de défaillir lorsque je vois la roche s'ouvrir, en un large cercle. Le cristal franchit cette ouverture et se met à pulser plus fort. Le médaillon d'Elbior réagit à ce signal, comme probablement ceux de ses semblables.

C'est alors qu'à travers l'ouverture se détache distinctement dans le bleu du ciel la silhouette d'un énorme dragon.
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Galaan
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Posté le : 18/09/2005 10:20:33 Sujet du message :

- Juste a l'heure !

La voix est bien celle d'Elbior, mais ce n'est pas lui qui parle, c'est l'autre. Et cet autre bien loin d'être terrifie par l'arrivé du dragon semble confiant voire même satisfait.

- A nous deux espèce de lézard volant !

Il fixe le dragon patiemment alors que celui-ci fond sur nous à une vitesse vertigineuse. Le gnome lève alors les bras bien hauts au-dessus de sa tête. Et... Il frappe dans ses mains. La détonation provoquée par de si petites mains est assourdissante et au même moment un éclair vient fendre le ciel et frapper le dragon en plein vol. Le dragon dévie violemment de sa trajectoire. Et dans un rugissement de douleur, il reprend son piqué.

Le gnome quant à lui rit à gorge déployée.

- Visiblement tu as oublie notre puissance. Laisse-moi te rafraîchir la mémoire !

Mais le dragon est déjà sur nous et crache un véritable torrent de flammes. Seth et moi avons réussi à nous mettre à couvert. Mais le gnome lui n'a pas bougé. Il disparaît bientôt dans les flammes. Mais, a notre grande surprise, il réapparaît sitôt le torrent de flammes estompé. Le feu l'a frappé sans l'atteindre. Il a même pris soin de pivoter pour ne pas perdre son adversaire de vue. Le dragon fait volte-face et de nouveau le gnome tend ses mains vers le ciel. Il frappe dans ses mains et un nouvel éclair, encore plus intense que le précédent frappe le dragon.

- Mais qu'est ce que l'on fait ici ?!?! Rugit Seth.

J'appelle le vide. Il me faut comprendre ce qui se déroule sous mes yeux avant d'agir. Je sonde l'esprit du dragon, puis celui du gnome. Celui du dragon est structuré mais complexe. Les deux sentiments qui le dominent à présent sont la souffrance et la vengeance. La souffrance d'avoir vécu pendant des siècles sous une forme qui n'était pas la sienne, et la vengeance de se trouver face à celui qui visiblement en est responsable.

Le schéma d'Elbior, ou plutôt de celui qui l'habite, n'a absolument rien de logique le chaos le plus total semble régner dans son esprit. Mais cela ne perturbe pas l'"autre". Il semble baigner dans un profond bien-être. Seul un être démoniaque peut se complaire dans un tel chaos.

Seth, il faut libérer Elbior.

Seth ouvre de grands yeux ronds.

- Tu as perdu la tête ??? Regarde ! Notre petit ami se débrouille très bien face au lézard pourquoi ne pas le laisser en finir ?

Effectivement, le dragon ressemble désormais plus à une pulpe sanguinolente munie d'ailes qu'à autre chose. Et c'est sa fureur envers son adversaire qui lui permette encore de voler.

La chose qui a envoûté le Moustik est bien plus dangereuse que le dragon. Nous avons une chance unique de l'éliminer. Il ne faut pas la rater.

L idée fait lentement son chemin dans l'esprit de Seth.

- Et que comptes-tu faire ?

Il faut éjecter l'esprit étranger du corps d'Elbior. J'ai besoin de ton aide. Seul, je n'y parviendrais pas.

- Désolé, mais la tu sors de mon domaine de compétence. La télépathie et autres bêtises, ça n'est pas du tout mon rayon.

Laisse-moi seulement te guider

Seth réfléchie, puis capitule rapidement.

- Allons-y !

Commence par imaginer un petit point de vide...

Seth est incroyablement réceptif et ça ne me surprend pas, j'avais déjà remarqué ses prédispositions lors de mes diverses "explorations". Très vite, le vide a inondé son esprit.

Très bien ! Maintenant, tu dois pouvoir sentir l'esprit de l'"autre". C'est une masse informe qui ne semble avoir aucune limite. Il te faut lui imaginer des limites.

Seth s'exécute, comme s'il avait accompli ce genre d'exercice toute sa vie.

Parfait ! A présent, tu vas rétrécir petit à petit les limites jusqu'à le rendre assez petit pour que je puisse le "sortir" du corps d'Elbior et l'éliminer. Il va finir par s'en apercevoir et résister mais son combat contre le dragon devrait nous laisser suffisamment de temps.

Le travaille effectue par Seth est tout simplement extraordinaire. Il réduit très vite l'esprit démoniaque. Et quand le gnome réalise ce qui se produit c'est déjà trop tard. Le vide m'a déjà envahie et je l'extirpe de son support physique.

Humains idiots ! Sans moi, c'est eux qui gagnent !
Mais sa plainte est n'est bientôt plus qu'un murmure. Et il disparaît.

- Que ce passe-t-il ?

Elbior est de retour !

- Le dragon !

Seth nous replonge brusquement dans la réalité. Mais le dragon agonise dans un coin du temple.

- Vous avez tué le stressos, pourquoi ?
 
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lendraste
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Posté le : 19/09/2005 10:38:21 Sujet du message :

Volcor souffre. En me connectant à son esprit j'ai souffert ce qu'il à souffert et il git là, agonisant, dans le sanctuaire bâti par les esclaves des Stressos. Mais je vois par ses yeux et j'entends par ses oreille et je sais que le Stressos a été éliminé par les mortels. Un étrange sentiment de reconnaissance se forme en moi... De la reconnaissance ! C'est insensé. Mais j'ai vécu une vie de mortelle avant ma renaissance, et il me semble qu'une partie de moi s'appellant Katharina, parle à mon coeur et m'invite à comprendre. Ces esclaves Draskenwärter sont-ils vraiment responsables ? Je chasse cette interrogation stupide de mon esprit. La colère. La vengeance. La haine ! Je dois les tuer. Tuer tous les mortels et tous les Stressos. Aucun ne survivra !

Là où les convulsions douloureuses de Volcor m'ont forcé à attérir, je rassemble toute mon énergie, tout mon pouvoir. Je serre dans ma patte l'artefact de transmutation, et je renforce encore mon lien avec mon fils. Résiste, mon enfant, résiste encore un peu. Alors, à travers l'espace et le temps, mon essence surnaturelle se mèle à celle de mon sang et de ma chair, laquelle se trouve également en Volcor. Là où je me trouve, mon corps diminue, se résorbe, disparaît et tout mon être se déplace. Le plus dur est d'inclure la Pierre dans le processus, et je sens que Volcor souffre encore et encore. Tiens bon mon enfant !

Sous les yeux effarés d'Elbior, de Misheyodeha et de Seth, j'émerge, sous une forme humanoïde, du corps de mon fils, empruntant sa matière biologique pour recréer la mienne. Je reforme très rapidement une solide armure d'écaille sur mon épiderme. J'ai profité du tranfert pour intégrer la Pierre à mon être afin que nul ne soit tenté de me la prendre. Les mortels restent là, sans bouger, aussi prêt que possible à mourir. Je sens déjà les insidieuses pensées du bossu effleurer mon esprit, mais je lui ferme toutes les portes et je commence à déployer le pouvoir du Veil. Je n'aurai pas besoin de les tuer sauvagement, leur forme et leur esprit seront bientôt tellement altéré qu'ils ne se reconnaîtront pas eux-mêmes. Cette aura est bénéfique à Volcor et stabilise ce qui reste de lui. Son essence vacille, mais je le contraint à rester avec moi. Volcor, ne me quitte pas.

- Cesse tout cela, Katharina ou qui que tu sois. Nous ne sommes pas tes ennemis, me hurle Misheyodeha dans son mode d'expression si caractéristique.

Son esprit résiste admirablement au Veil, mais son corps déjà difforme se tord de douleur. Seth est déjà perdu, ses os se déforment, deviennent élastiques, et il perd l'équilibre. Elbior a juste eu le temps d'absorber une autre de ses drogues. Il semble faire des efforts pour garder le contrôle de lui même. Il se dirige vers l'autel. Je ne peux le laisser faire. En un battement de cil, je suis sur lui, mais me heurte violemment à une barrière invisible et suis repoussée.

Folle de rage je dirige mon regard vers le bossu, mais ce dernier n'est pas responsable de ce prodige, trop occupé à lutter contre le Veil. Elbior, me regarde attéré. Ce n'est pas lui. Seth est devenu informe et se répand sur le sol. Je ne suis même pas sûre qu'il ait encore des yeux pour voir ou un cerveau pour penser. Je me tourne alors vers Volcor. Je n'ai besoin que d'une fraction de seconde pour comprendre, à ses yeux mi-clos, ce qu'il veut. Lui a-t-on tourné la tête ? Mais il est trop tard pour faire autre chose. Elbior détache un médaillon de la paroi de l'autel et aussitôt après, le cristal violet qui lévitait dans le ciel cesse d'émettre de la lumière et redescent.

- Mère, je survivrai. Fais cesser le Veil.

La faiblesse dans la voix de Volcor me déchire le coeur. Mais je cède à sa demande. Je résorbe mon aura. Je constate d'ailleurs que le sanctuaire y a particulièrement bien résisté. Quelques cristaux colorés se sont formés, mais la structure a conservé ses formes.

Misheyodeha se redresse. Il me semble qu'il est un peu plus difforme qu'il ne l'était, mais paraît en relative bonne santé. Son esprit est intact, je le sais. Elbior, quant à lui, a plutôt bien résisté. Seth hurle de douleur. Je suis étonnée de voir que son corps se reforme lentement ce qui doit provoquer la plus terrible des souffrances. Mais cela me laisse de glace.

- Discutons, si tu veux bien, me lance Elbior.

C'est en lui que se trouvait le Stressos. Je ne l'avais pas senti auparavant. Et maintenant, il n'y a plus trace de ce démon. Je demeure debout entre eux et mon fils mourant.

- Qu'est-ce qu'elle m'a fait ?! vocifère, Seth qui est de nouveau lui-même.
- Ce n'est rien, dit Elbior. Les décoctions que tu as absorbé t'ont relativement protégé.
- Rien ?! Mais bon sang, je souffre le martyr !

Sans me préoccuper des plaintes de Seth, je demande :
- Tu as mon attention, gnome, dis ce que tu as à dire.

- Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais je commence à comprendre que nous autre, Draskenwärter, avons été manipulé durant des siècles pour vous faire la guerre. J'ai appris à haïr ce que vous êtes, dragons, mais je ne suis pas un imbécile.
- Les propos sur ton intelligence n'ont aucun intérêt, gnome, dis-je alors qu'il semble reprendre son souffle.
- Katharina...
- Eolia est mon nom ! Katharina est morte !
- Soite. Eolia, je peux comprendre ton désir de vengeance, et très franchement, je ne me sens pas de taille à t'affronter sans l'esprit ancestral qui était en moi.
- Ton esprit ancestral était un Stressos. Un assassin de mon peuple !
- Et un manipulateur du mien !

La colère d'Elbior me touche. Dans ce maelstrom de haine que je suis devenue, je ne la sens pas dirigée spécialement contre lui, comme si toutes mes raisons de le déchiqueter n'avait plus lieu d'être. Les pensées du bossu se mèlent à la conversation :

- Nous n'avons que peu de temps pour décider de ce que nous ferons, Eolia. Je n'approuve pas l'oeuvre de destruction que tu envisages et je m'y opposerai à la mesure de mes moyens. Mais votre race est presque éteinte, et nous ne savons pas ce que vos ennemis envisagerons de faire une fois que ce sera le cas. Tu ne peux les vaincre seule, j'en veux pour preuve ce qu'un seul d'entre eux vient de faire à ton congénère. Réfléchis à l'alliance que nous te proposons. Nous pouvons vivre en paix.

Un long silence s'installe, au terme duquel la voix faible et mourante de mon fils blessé se fait entendre :
- Mère, il a raison. J'ai présumé de mes forces. Les Stressos n'ont rien perdu de leurs pouvoirs, ni de leur nombre, j'en ai peur.
- Les mortels sont faibles et influençables. Ils ne peuvent nous être d'aucune aide !

Mais à ce moment, je commence à ressentir un terrible malaise. Mes perceptions vont bien au delà de ces murs et partout, tout autour, à des distances plus ou moins grandes, la complainte spirituelles des Stressos s'élève comme un chant. Des centaines de voix répondant à un appel muet et lumineux lancé quelques minutes plus tôt à travers le dispositif de ce sanctuaire. Et ce chant étreint douloureusement mon coeur. C'est comme s'il annonçait la fin de tout. Imaginer que Volcor et moi pourrions être les ultimes victimes de ces démons, éliminant du coup notre race pour toujours, est un poids terrible sur ma conscience. Mon regard se détourne de celui de mon fils. Il a déjà pris sa décision. Les pensées du bossu emplissent à nouveau les esprits.

- Ils arrivent...
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Lendraste de Loreval
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Xaviar
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Posté le : 26/09/2005 21:07:56 Sujet du message :

Une nausée m'envahit, est ce la possession de mon corps par ce « stressos » qui a mis mon organisme à trop rude contribution, est-ce la peur d'avoir eu à traiter avec Eolia avec un aplomb contrastant avec la panique qui m'habitait, est le poids de ma conscience qui pèse sur mon estomac..... Sûrement un peu des trois....

Eolia semble perplexe, comme tiraillée entre les options qui s'offrent à elle, de nous quatre c'est la seule qui puisse s'enfuir rapidement, mais cela la contraindrait à abandonner son fils à une mort certaine. D'une autre part elle semble avoir de sérieux doutes sur nos capacités, à son fils et à nous, à pouvoir l'aider.

Le chant se fait de plus en plus lancinant, son intensité augmente, provoquant un picotement désagréable sans pour autant être gênant.....

- Il faut se décider, lance-je
- Que proposes tu ? Seth semble totalement désemparé.....
- Soit prendre le taureau par les cornes et aller à leur rencontre ou bien se préparer au combat ici...
- Les deux solutions me semblent aussi espérée l'une que l'autre ! » Eolia rompt le mutisme songeur dans lequel elle s'était réfugié quelques minutes durant. « Mais il est indispensable pour moi de disposer de beaucoup de place ! Mieux vaut les attendre de pied ferme. »

De nouveau le silence, de nouveau la peur et des questions qui se bousculent sans relâche dans mon esprit. Qui sont ils, dans quel but ont-ils ourdi ce plan, pourquoi avoir monter l'une contre l'autre deux civilisations aussi dissemblables que les dragons et les gnomes ? Le chant semble se faire de plus en plus proches, dans un grognement pénible le fils d'Eolia se redresse, de nouveau inquiétant malgré ses impressionnantes blessures, dans son regard une détermination sans faille, comme résigné mais fier du sacrifice à venir.

Des lueurs commencent à poindre dans les couloirs menant au cœur du sanctuaire, je me surprends à trembler alors que Seth ne cache même plus la panique qui l'a investi, suant à grosses gouttes son souffle est devenu bruyant et saccadé.

« Avale ça ! » lui fais-je en lui tendant un sachet de mousseline ayant survécu à nos pérégrinations. Ce mélange va le rendre insensible à la peur, il prendra des risques inconsidérés, suicidaires même, mais je pense sincèrement que nous sommes tous condamnés, que ce combat va être un baroud inutile.

Les voilà nous lance le bossu....

Des formes commencent à émerger de la pénombre, grotesques, translucides, elles sont des reflets contrefaits de différentes races sentiantes de notre monde. Affligées de difformités abominables, le regard vide, ces êtres obscènes sont la source de ce chant qui se fait maintenant très précis.

La vue de cette obscène procession qui commence à faire le tour de la salle sans prêter cas à notre présence nous arrache à tous une grimace horrifiée. Nous nous regardons un instant, personne ne sait comment réagir, c'est le fils d'Eolia qui se décide en premier, au prix d'un effort visiblement douloureux il crache une gerbé ignée sur ces apparitions avant de s'effondrer sur le flanc.

Le feu ne semble pas avoir affecté nos invités dont la litanie ne s'est même pas interrompu devant le péril incendiaire.

- Par les Dieux..... Eolia laisse échapper ce juron à la vue du tragique échec de sa progéniture.
- Le feu ne leur fait rien, il faut réagir avant qu'ils nous aient encerclé, réponds-je avant d'être pétrifié par un cri bestial.

Seth a hurlé, saisissant son arme il a fondu sur les êtres avec la ferme intention d'en emporter le plus possible avec lui dans l'au-delà.

Il va se faire tuer, le bossu me regarde avec un air de reproche, mais à peine ai-je le temps de réaliser que la tenue du combat de Seth me choque, les créatures semblent ne rein craindre de ses coups, comme s'ils s'agissaient de spectres..... Nous sommes désormais encerclés....

La longue file nous a contourné sans faire prêter attention à Seth. L'air se fait plus lourd, plus chaud, une sorte de brume envahit la pièce, par réflexe nous resserreront les rangs, vite rejoint par un Seth ayant réalisé l'inutilité de ses agressions. « Que se passe-t-il, ces créatures sont elles des « stressos » ? » demande-je à Eolia. « Non », elle semble décontenancée par la tournure des événements.

Le chant se fait plus sibyllin en même temps que cette angoissante brume se dissipe, lors qu'enfin la pièce est dégagé, c'est un silence pesant qui règne, les spectres ont disparus et quelque chose nous frappe, nous sommes toujours au même endroit tout en étant « ailleurs », cette intuitions nous l'avons tous, un simple regard nous suffit à nous en persuader.

Une lueur rougeâtre baigne désormais le sanctuaire, l'air est devenu chaud et suffocant, rendant nos mouvements pénibles, alors que Volcor (c'est ainsi qu'il se présente) prend une forme adaptée et se fait aider par sa mère pour marcher. Machinalement nous décidons de sortir du complexe.

Après une ascension ardue de plus d'une heure le spectacle qui s'offre à nous une fois à l'air libre nous fige dans l'effroi !

La plaine est couleur cendre, comme délavée sous un ciel rouge sang où pèsent de lourd nuages couleurs d'encre, les végétaux semblent habités par de malignes présences et les quelques bestioles aperçues ont des airs démoniaques, au loin une brume grise s'éloigne concentriquement par rapport au sanctuaire.....

« Leur monde, les stressos transposent leur monde sur le nôtre..... »
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WoodBlade
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Posté le : 05/10/2005 09:28:54 Sujet du message :

- Ils font QUOI ?!
Même le bossu semble a perdu son calme et son détachement.

- Une stresso-formation de la planète, si j'ose dire, répond Elbior. Je vais essayer d'être rapide. Les stressos sont des envahisseurs, des parasites si vous préférez, qui colonisent et détruisent les mondes qu'ils envahissent. Ici, ils ont eu de tels combats à livrer, qu'ils n'ont pu imposer leur civilisation, et ont préféré se terrer dans des enveloppes charnelles endémiques.
- Et à présent ?, demande Eolia
- Le Rappel Total, et le retour des Dragons les a fait changer de stratégie. Ils veulent reprendre le dessus une fois pour toute. La reformation de leur environnement ici aura des conséquences terribles. En un mot, la modification de l'ensemble des paramètres les rendra beaucoup plus puissants, et détruira la majeure partie des autres formes de vie existantes.

Nous échangeons des regards pétrifiés.

– Alors c'est la fin

Elbior tourne la tête, les yeux brillants, un étrange sourire aux lèvres.
- Pas exactement, non, ce n'est pas ce que je dirai : la stresso-formation réclame une immense énergie et une concentration implacable. Tout d'abord elle nécessite que quatre stressos soient réunis, leur médaillon renforçant leur pouvoir, afin de pouvoir étendre le phénomène sur une région.
– Comme les quatre éléments ...
- Exactement, symbolisés par la main à quatre doigts sur l'autel. A eux quatre ils peuvent transformer quelques dizaines ou quelques centaines de lieues, selon leur puissance. Pour que la transformation totale réussisse, il faut donc qu'elle naisse de dizaines de foyers différents. Je ne suis pas sûr qu'il y ait assez de stressos répartis sur les continents pour transformer ce Monde : ils prennent un gros risque ... le coup de dés final...

Nous sommes abasourdis par ces révélations,
- Tu semblais dire qu'on peut arrêter ce massacre...
- Si on y réfléchit, nous avons pas mal d'avantages sur eux, non ? Déjà nous connaissons leur existence, alors qu'ils ignorent la notre ... et je peux les retrouver partout où ils se cachent, dit le gnome en sortant son médaillon, qui diffuse à présent des ondes sourdes et régulières.

- Si les stressos sont si disséminés, comment se fait-il que le mécanisme ait déjà commencé ?
- Il n'est guère étonnant qu'un groupe de stressos soit présent à proximité du sanctuaire. Il leur faudra d'avantage de temps pour s'unir à travers les autres continents, c'est note deuxième chance : il faut briser cette première source de contagion, avant que les autres se développent.
- Mais comment les détruire ? demande Volcor
- Tout d'abord; la transe nécessaire à la stresso-formation les fatigue, et leur fait perdre une bonne partie de leur capacités de détection. Ensuite, si je m'approche d'eux, surtout avec ce médaillon, je bénéficierai de quelques instants avant qu'ils ne comprennent que le stresso en moi est mort. Mais surtout, si ils sentent la présence d'Eolia, ils perdront tout discernement, interrompront leur cérémonie, et se précipiteront sur elle. Seth, Mishe et moi aurons alors quelques instants pour tenter de les détruire. Ils seront affaiblis et aveuglés par la colère. Ca nous laisse une petite chance ...

Un silence assourdissant envahit la pièce
- Elbior, demandé-je après quelques instants, comment sais-tu tout ça ?
- Quand un être cohabite à l'intérieur de ta tête pendant des décennies, il a du mal à rester totalement hermétique ...

- Pas de temps à perdre, lance Eolia. Tu disais qu'un groupe était présent dans le sanctuaire ?
- Exact, le centre du cercle de contamination que nous avons vu semblait venir du cœur même de cette montagne. Je pense aussi que les spectres que nous avons vus venaient des enveloppes charnelles des stressos présents ici.
Je déglutis :
- Tu veux dire qu'il y aune trentaine de ces êtres dans les environs...
- Exact, visiblement séparés en trois groupes, d'après les pulsations, mais pour l'instant trop occupés pour s'intéresser à nous.

- Volcor, dit sa mère, tu ne peux combattre dans cet état, mais tu peux voler. Pars vite, mon fils, à la recherche des nôtres. Nous aurons besoin de tous pour espérer triompher.

– De faibles chances de succès, une mort quasi certaine ... qu'attendons-nous ? Allons chasser du stressos

Déjà Volcor s'envolait, alors qu'Elbior se précipitait vers une paroi, et que l'entrée d'un tunnel se formait devant lui ...
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Posté le : 31/10/2005 15:58:06 Sujet du message :

Nous mîmes trois heures pour atteindre le coeur de la montagne. Trois heures silencieuses durant lesquelles je suivais mentalement la progression de Volcor. Trois heures bien trop longue, car les yeux de mon fils me rapportèrent la naissance d'un nouveau foyer de contagion. Ils témoignaient aussi de la terreur qui étreignait les peuples victimes de ces phénomènes. Je n'en dis rien à mes "alliés". A moi, il restait l'espoir de réunir les miens et de fuir ce monde.

Nous débouchâmes dans une cave relativement petite. Je n'aurai pu y prendre ma forme draconique, mais j'étais tout aussi efficace avec cette morphologie humanoïde améliorée. Seth et Elbior se déployèrent devant moi, tandis que le bossu restait en retrait et nous contemplâmes nos ennemis. Ils étaient bien quatre, chacun d'eux positionné à l'angle d'un motif gravé dans le sol. En revanche, ils n'avaient pas tous la même apparence. L'un d'eux était un gnome, probablement un Draskenwärter. Deux autres se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, humanoïdes corpulents à la peau flasque et grise, une fois et demi plus grand que Seth, et le dernier semblait venir du fond des âges, lors du règne des Sauriens, bien avant que les Drakans ne dominent la sphère, car il s'agissait d'un Raptor. Mais dans chacun d'eux je sentais l'essence d'un Stressos.

Comme l'avait prévu Elbior, aucun d'eux ne bougea lors de notre irruption. Je n'attendis pas qu'ils aient une chance d'agir. En un éclair, je me précipitai sur le raptor. Mes griffes accérées déchirèrent sa gorge et lui arrachèrent un cri étouffé et gargouillant. Tentant sa chance, lors de l'éveil des ennemis, Seth parvint à décapiter le gnome. Des deux géants, l'un se figea, fixant Misheyodeha, tandis que l'autre tendant un bras pour attraper Seth, fut immédiatement distrait de savant coup de dagues portés sur le bas de ses jambes. Je me jettai sur son jumeau immobile, profitant de l'occasion pour en terminer au plus vite, mais mes griffes ne parvinrent pas à découper sa peau flasque.

Ils étaient bien plus rapides que ne le laissait supposer leur apparence. Même psychiquement affaibli, ils disposaient de corps particulièrement puissants et résistants. Remis de sa surprise, le géant le plus mobile se retourna, envoyant un violent coup de pied à Elbior. La paroi de la caverne interrompit violemment son vol et son sang commença à se répandre sur le sol. Seth porta alors un coup d'épée dans la colonne vertébral du monstre, sans parvenir à trancher sa peau cahoutchouteuse, ni même à l'ébranler. En se retournant, le géant lui envoya un coup de poing que Seth évita en reculant. En deux pas, le géant fut sur lui, mais à ce moment, je le renversai. Je m'étais jetée sur lui. Si on ne pouvait les entamer, il fallait les briser. J'accrus ma masse et augmentai ma taille. Puisant dans les connaissances de Katharina sur le combat au corps à corps, je m'évertuai à bloquer les membres de mon adversaire et à affermir ma prise pour briser ses os avec toutes les forces que je pourrais déployer.

Mais la peau du géant flasque glissait. Même en serrant de toute mes forces, il échappait à mes prises et se débattait avec une force quasiment égale à la mienne. N'ayant plus d'autres atout que celui-là, je décidai de déployer le Veil. Je tentai de réduire l'aura pour ne pas toucher mes alliés, mais Seth qui essayai de trouver un angle pour frapper mon adversaire se tordit aussitôt de douleurs. Je cessai et encaissai une volée de coup violent qui me firent lâcher prise. Dès qu'il m'eut repoussée assez loin, je sentis crépiter une onde d'énergie violente qui se déversa sur moi. La souffrance était telle que je n'arrivai plus à penser. Elle s'arrêta. Je contemplai le corps disloqué du bossu, et compris que mon Veil avait dû le déconcentrer assez pour libérer le second géant. Je me sentis soulevée de terre, les bras et la nuque bloqués par l'un des Stressos tandis que l'autre, qui avait visiblement réglé son compte à Seth que je voyais étendu sur le sol un peu plus loin, avançait vers moi.

Leurs pouvoirs mentaux revenaient et neutralisaient mes initiatives. Je perdis lentement le contrôle de mes moyens. Le second géant se serra contre le premier, moi au milieu, lentement compressée par eux. Le cours de mes pensées dériva, dans mon esprit, vers des zones isolées de la douleur. J'étais prise au piège. La fin ne tarderait pas. Il ne me restait qu'une seule chose à faire. Je les emporterai dans la mort avec moi. Tout le pouvoir de mon sang pouvait être libéré d'un coup, créant une vague de chaos monstrueuse à laquelle rien ne survivrait. La pierre de transmutation qui était en moi me permettrait d'en décupler la force. J'étais probablement la dernière femelle de ma race. Avec moi s'éteindrait les Drakans. Le sort en était jeté. Je venais de l'accepter. Je le faisais dans l'espoir que d'autres tirent bénéfices de mon sacrifice. Mon corps martyrisé allait expirer. Je mobilisais toute mes ressources mentales pour activer la destruction de la Pierre de Transmutation, laquelle entrainement la mienne et celle de cette montagne. Mais je n'y parvins pas...

Surprise, je sentis les pensées du bossu s'imiscer dans les miennes.
- Je... Sais ce que tu veux faire, me dit-il.
- Fais-le ! lui ordonnai-je.
_________________
Lendraste de Loreval
Qui cherche la Vérité cherche celui qui la détient, car elle n'existe pas à l'état naturel.
La cité des mensonges - 1
 
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